Question d'origine :
Bonjour,
Il est très difficile de trouver des informations vérifiées sur la Corée du Nord.
Nous savons, par exemple, que les dirigeants souhaitent donner l'image d'un pays qui n'a aucun problème, et ne subit aucune influence occidentale.
Le pays se veut parfait, alors pourquoi est-ce que le gouvernement nord-coréen accepte-t-il la présence d'ONGs occidentales (Handicap International, etc.) ?
Est-il possible de trouver les justifications avancées par le régime actuel concernant la présence et le travail de ces ONGs ?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 01/02/2018 à 15h17
Bonjour,
En Août 1995, de graves typhons frappent la Corée du Nord , l’obligeant à solliciter l’aide internationale pour la première fois depuis la mise en place du régime. Au début de l’année 1996, des ONG commencent à répondre à l’appel des dirigeants. Cet appel a été interprété comme une première admission du régime de son inhabilité à gérer les besoins de sa population.
Source : Paved With Good Intentions : The NGO experience in North Korea par Scott Snyder
Cependant,de nombreuses ONG quittent le territoire au tournant du millénaire , Médecins Sans Frontière sera l’une des premières à partir en 1998, rapidement suivie par Action Contre la Faim ou encore OXFAM en 2000. En effet, les ONG ne distribuaient pas leurs ressources directement aux populations mais à un organe spécifique mis en place par le régime . L’opacité du système ainsi qu’une évidente sélectivité dans la répartition des aides les ont amenés à penser que leur action ne touchait pas les personnes les plus vulnérables, violant les principes d’impartialité et de non-discrimination inhérentes aux services humanitaires , entrainant leur décision de partir.
Source : L'Action Humanitaire par Marie-Laure Le Coconnier et Bruno Pommier
Malgré ces difficultés, de nombreuses actions humanitaires agissent encore sur le territoire Nord-Coréen. En effet, une étude anglosaxone, Engage DPRK, estime qu’entre 1995 et 2012,un millier de projets environ comprenant plus de 4000 activités différentes mises en place par 480 organisations de tous types ont eu lieu dans la dictature . Le débat reste donc ouvert entre les organisations qui refusent d’aider le régime via des distributions de ressources dont ils ne contrôlent pas la finalité et celles qui restent en estimant que si ne serait-ce qu’un enfant coréen obtient de l’aide alors leur mission est remplie.
Source : Andrew Yeo, "Engagement With North Korea, Evaluating the scope of people-to-people engagement in North Korea 1995-2012", Asian Perspective no. Vol. 41, no 2, p.309 (article consultable à la Bibliothèque via la ressource Europresse)
Enfin, la position officielle du gouvernement Nord-Coréen quant à la présence de ces ONG dans leur « pays parfait » est difficile à trouver. Cependant nous avons pu dégager, au fil de nos recherches, des éléments de réponse plus ou moins cohérents. Il semblerait, d’après un témoignage d’un intervenant de l’ONG The Maureen and Mike Mansfield Foundation, queles ONG seraient, en fait, mis dans la position de prétendant à l’unique privilège d’aider la Corée du Nord et ses habitants . En effet, le gouvernement conserve la main-mise sur les accès à son territoire et à sa population, choisissant de fait les critères à remplir par ces ONG afin d’aider. Par voie de conséquence, une organisation dénonçant publiquement le régime de manière un peu trop véhémente ou travaillant avec des réfugiés n’a aucune chance de voir son action se développer ou même se créer en Corée du Nord. En résumé, puisque le pays va bien et "n'a aucun problème", il s'agit d'un privilège de venir aider les populations et, à ce titre, toute aide émanerait d'une démarche personnelle de l'organisation et non pas de la réponse à une demande du gouvernement, qui, de ce fait, n'admet pas publiquement de failles.
Bonne journée.
Source : Paved With Good Intentions : The NGO experience in North Korea par Scott Snyder
Cependant,
Source : L'Action Humanitaire par Marie-Laure Le Coconnier et Bruno Pommier
Malgré ces difficultés, de nombreuses actions humanitaires agissent encore sur le territoire Nord-Coréen. En effet, une étude anglosaxone, Engage DPRK, estime qu’entre 1995 et 2012,
Source : Andrew Yeo, "Engagement With North Korea, Evaluating the scope of people-to-people engagement in North Korea 1995-2012", Asian Perspective no. Vol. 41, no 2, p.309 (article consultable à la Bibliothèque via la ressource Europresse)
Enfin, la position officielle du gouvernement Nord-Coréen quant à la présence de ces ONG dans leur « pays parfait » est difficile à trouver. Cependant nous avons pu dégager, au fil de nos recherches, des éléments de réponse plus ou moins cohérents. Il semblerait, d’après un témoignage d’un intervenant de l’ONG The Maureen and Mike Mansfield Foundation, que
Bonne journée.
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