Question d'origine :
Cher guichet,
Depuis quand existe-t-il des classes préparatoires pour les concours d’entrée dans les grandes écoles en France ?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 30/01/2018 à 13h55
Bonjour,
Le site ecoles-commerce.com dresse un bref historique des grandes écoles et des classes préparatoires :
« 1900-1920 : HEC crée les premières classes préparatoires, les autres écoles vont suivre
Historiquementles classes préparatoires étaient destinées au recrutement dans les armées, puis ce système de recrutement fut appliqué aux écoles d’ingénieurs à leur création vers les années 1800 . Pour imposer sa suprématie et accéder au statut de « Grande Ecole », HEC décida de créer la classe préparatoire HEC « la prépa HEC » spécifique à l’entrée de cette école, intégrée et enseignée à HEC. En 1923 plusieurs prépas HEC apparaissent aussi dans les lycées : concrètement il s’agit d’une année d’étude préparatoire avant l’entrée en école de commerce , avec un enseignement généraliste dans la continuité du programme de Terminale, mais qui paradoxalement n’a quasiment aucun rapport direct avec le commerce, le management ou la finance. Progressivement les autres écoles de commerce vont imiter HEC en créant les « prépas intégrées », ou plus vulgairement « épices ». Pour autant, certaines écoles de commerce ont continué à recruter les élèves après le bac (et non après une prépa). Etant donné que les meilleures écoles de commerce françaises ont fait le choix de recruter après une classe prépa (à l’image des écoles d’ingénieurs), toutes les autres écoles recrutant aussi sur prépa ont profité d’une meilleure reconnaissance (sentiment encore partagé de nos jours).
Autour des années 1970 l’Etat procéda à une fusion des deux types de classes préparatoires (classes prépa HEC et classes prépa intégrées aux autres écoles) pour former ce que l’on appelle encore de nos jours les « prépas économiques et commerciales », enfin en 1996 la prépa passa à deux années d’études après bac. Cela reste une spécificité française qui a façonné la notoriété des écoles, mais cela rend aussi le système incompréhensible à l’étranger. »
Dans son article « La préparation aux grandes écoles scientifiques au XIXe siècle : établissements publics et institutions privées », (Histoire de l’éducation , 90 | 2001 Bruno Belhostedresse un prortrait beaucoup plus complet des classes préparatoires et note qu’ « Avant d’examiner l’enseignement préparatoire, il paraît indispensable de décrire à grands traits le système des concours des grandes écoles dont il procède. Parler de « grandes écoles » au XIXe siècle constitue, dans une certaine mesure, un anachronisme. La formule, en effet, est rarement utilisée avant les dernières décennies du siècle, même si elle est attestée dès les années 18501. À partir des années 1880, en revanche, on parle couramment des « grandes écoles scientifiques », ou des « grandes écoles de l’État », pour désigner l’École polytechnique, l’École normale supérieure, l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, l’Institut national agronomique, l’École centrale des arts et manufactures, voire, au début du XXe siècle, l’École des mines et l’École des ponts et chaussées, qui, toutes, recrutent par la voie du concours. La formule, en réalité, n’est qu’une variante du titre, plus ancien et plus officiel, d’« écoles du gouvernement » ou d’« écoles de l’État » donné aux quatre écoles, Polytechnique, Saint-Cyr, Navale et Forestière. Ces écoles, qui assurent la formation des officiers militaires et des cadres des administrations techniques, partagent dans les années 1830 les mêmes examinateurs pour leurs concours d’admission
(…)
Au début des années 1830, les quatre écoles du gouvernement partagent donc la même organisation du concours et les mêmes examinateurs d’admission.
(…)
D’autres écoles, à côté des quatre écoles du gouvernement, adoptent au cours du siècle la voie du concours pour leur recrutement. C’est le cas, dès sa fondation en 1808, de l’École normale supérieure, avec un mode d’examen qui lui est propre. L’École centrale des arts et manufactures, établie en 1829, se contente en revanche pendant longtemps de procédures informelles pour le recrutement des élèves. Il faut attendre sa nationalisation, en 1857, pour que soit organisé un concours d’admission. Enfin, l’Institut national agronomique, fondé en 1876, adopte la voie du concours en 18885. D’autres écoles techniques, comme l’École des mines, l’École des ponts et chaussées et les Écoles d’arts et métiers, recrutent également par concours dans la deuxième moitié du XIXe siècle sans pouvoir encore prétendre au titre officieux de « grandes écoles scientifiques ».
Sur la préparation d’entrée aux grandes écoles, l’auteur note que «la grande œuvre de consolidation politique et administrative engagée par le régime napoléonien exige des fonctionnaires compétents et fidèles. C’est principalement pour assurer et contrôler leur formation que les lycées sont établis en 1802, et la préparation des candidats au concours de l’École polytechnique entre naturellement dans ce cadre.
(…)
Si la création des lycées marque la naissance de l’enseignement préparatoire public, il existe des antécédents qui ont directement inspiré ses créateurs ».
(…)
Pour finir, nous vous laissons aussi prendre connaissance de l’ouvrage L'exception française: Le modèle des grandes écoles à l'épreuve de la mondialisation par Gilles Lazuech.
Le site ecoles-commerce.com dresse un bref historique des grandes écoles et des classes préparatoires :
« 1900-1920 : HEC crée les premières classes préparatoires, les autres écoles vont suivre
Historiquement
Autour des années 1970 l’Etat procéda à une fusion des deux types de classes préparatoires (classes prépa HEC et classes prépa intégrées aux autres écoles) pour former ce que l’on appelle encore de nos jours les « prépas économiques et commerciales », enfin en 1996 la prépa passa à deux années d’études après bac. Cela reste une spécificité française qui a façonné la notoriété des écoles, mais cela rend aussi le système incompréhensible à l’étranger. »
Dans son article « La préparation aux grandes écoles scientifiques au XIXe siècle : établissements publics et institutions privées », (Histoire de l’éducation , 90 | 2001 Bruno Belhostedresse un prortrait beaucoup plus complet des classes préparatoires et note qu’ « Avant d’examiner l’enseignement préparatoire, il paraît indispensable de décrire à grands traits le système des concours des grandes écoles dont il procède. Parler de « grandes écoles » au XIXe siècle constitue, dans une certaine mesure, un anachronisme. La formule, en effet, est rarement utilisée avant les dernières décennies du siècle, même si elle est attestée dès les années 18501. À partir des années 1880, en revanche, on parle couramment des « grandes écoles scientifiques », ou des « grandes écoles de l’État », pour désigner l’École polytechnique, l’École normale supérieure, l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, l’Institut national agronomique, l’École centrale des arts et manufactures, voire, au début du XXe siècle, l’École des mines et l’École des ponts et chaussées, qui, toutes, recrutent par la voie du concours. La formule, en réalité, n’est qu’une variante du titre, plus ancien et plus officiel, d’« écoles du gouvernement » ou d’« écoles de l’État » donné aux quatre écoles, Polytechnique, Saint-Cyr, Navale et Forestière. Ces écoles, qui assurent la formation des officiers militaires et des cadres des administrations techniques, partagent dans les années 1830 les mêmes examinateurs pour leurs concours d’admission
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Au début des années 1830, les quatre écoles du gouvernement partagent donc la même organisation du concours et les mêmes examinateurs d’admission.
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D’autres écoles, à côté des quatre écoles du gouvernement, adoptent au cours du siècle la voie du concours pour leur recrutement. C’est le cas, dès sa fondation en 1808, de l’École normale supérieure, avec un mode d’examen qui lui est propre. L’École centrale des arts et manufactures, établie en 1829, se contente en revanche pendant longtemps de procédures informelles pour le recrutement des élèves. Il faut attendre sa nationalisation, en 1857, pour que soit organisé un concours d’admission. Enfin, l’Institut national agronomique, fondé en 1876, adopte la voie du concours en 18885. D’autres écoles techniques, comme l’École des mines, l’École des ponts et chaussées et les Écoles d’arts et métiers, recrutent également par concours dans la deuxième moitié du XIXe siècle sans pouvoir encore prétendre au titre officieux de « grandes écoles scientifiques ».
Sur la préparation d’entrée aux grandes écoles, l’auteur note que «
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Si la création des lycées marque la naissance de l’enseignement préparatoire public, il existe des antécédents qui ont directement inspiré ses créateurs ».
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Pour finir, nous vous laissons aussi prendre connaissance de l’ouvrage L'exception française: Le modèle des grandes écoles à l'épreuve de la mondialisation par Gilles Lazuech.
Commentaire de
petitfils de raoul :
Publié le 30/01/2018 à 15:11
Cher guichet,
Je reviens sur ma question des classes préparatoires à partir de 1880 (écoles commerciales exclues): Suffisait-il de réussir le concours préparé tout seul ou bien [b]y avait-il des classes post-bac [/b ou les deux voies existaient-elles seul ou en prépa ]pour préparer le concours de École spéciale militaire de Saint-Cyr,Polytechnique,des ponts et chaussées, etc.
Cela n'est pas clair dans mon esprit malgré vos recherches.
Bien à vous.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 30/01/2018 à 15h22
Bonjour,
Avant de faire de nouvelles recherches avez-vous lu dans leur intégralité les documents que nous vous avions mentionnés ? Si tel n'était pas le cas, merci d'en prendre connaissance car l'ensemble du système scolaire est présenté.
Avant de faire de nouvelles recherches avez-vous lu dans leur intégralité les documents que nous vous avions mentionnés ? Si tel n'était pas le cas, merci d'en prendre connaissance car l'ensemble du système scolaire est présenté.
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