Question d'origine :
J'aimerais savoir comment font les différentes colonies de manchots empereurs du Pole Sud pour se retrouver tous en un meme endroit et le meme jour pour aller s'accoupler en un lieu unique...
Ca m'empeche de dormir de ne pas savoir appréhender une chose aussi prodigieuse...
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 09/06/2005 à 13h47
La vie des manchots empereurs est d'autant plus passionnante qu'elle demeure énigmatique à bien des égards.
Dans le film de Luc Jacquet La marche de l'empereur, vous avez sans doute découvert que les manchots empereurs dont on parle sont des animaux de la classe des oiseaux, genre aptenodytes et espèce forsteri, surtout ne pas confondre avec les pingouins qui, eux, peuvent voler alors que les manchots empereurs nagent comme des poissons dans l’eau mais se traînent sur la glace où ils sont obligés d’aller se reproduire au fin fond du cœur le plus glacial de l’Antarctique, pour être certains que la glace ne cède pas.
Pendant leurs quatre premières années d’existence, les manchots empereurs vivent une vie relativement paisible au milieu des océans du grand sud de la planète, où ils passent leur temps à manger du poisson, toujours abondant dans ces régions éloignées de tout grand peuplement humain. Cette vie insouciante et heureuse se complique fortement lorsqu’ils ressentent l’appel de la reproduction.
Le Manchot Empereur est l'animal qui se reproduit le plus au sud ! Des mois sur le continent Antarctique, à couver son oeuf au plus froid de l'hiver, et à effectuer des centaines de kilomètres à pied ou à la nage pour trouver sa nourriture... Un paradoxe vivant que les chercheurs du Centre d'Ecologie et Physiologie Energétiques du CNRS tentent de comprendre, grâce notamment en suivant ses déplacements par satellite.
Au mois de mars (automne austral), après avoir reconstitué en mer leurs réserves de graisse après la mue, les manchots, très synchronisés, reviennent par milliers vers leur colonie pour trouver un partenaire. Ils doivent pour cela marcher sur la banquise en longues colonnes, durant des dizaines de kilomètres. Les sites de reproduction, vastes étendues de glace plane, doivent en effet être au maximum à l'abri de la débacle. Parades et accouplements se succèdent en avril, au son de chants permettant la reconnaissance de chaque individu. Fidèles au cours d'une saison, ils ne sont cependant que 15% à retrouver le même partenaire l'année suivante.
Les trajets des manchots empereurs, sur la glace et en mer, ont donc des caractéristiques différentes selon la période du cycle annuel. Mais il étaient jusqu’à l’utilisation des balises Argos pratiquement inconnus. Les résultats des études menées grâce à cette technique vous sont présentés dans la partie "suivi par satellite du site suivi-animal.u-strasbg dont sont tirées les informations précédentes.
Certains scientifiques avancent qu'en naissant à cette saison, les poussins sont autonomes 5 mois plus tard (janvier ou février, l'été antarctique) avec des conditions plus favorables à leur survie
manchots.com
Dans les conditions extrêmes de l'Antarctique, la vie sociale d'une espèce comme les manchots doit être parfaitement organisée.
Notons que si leurs pattes sont palmées, elles servent peu à la nage. Cependant, elles sont puissantes et munies de petites écailles de peau et de fortes griffes pour assurer une bonne prise sur la glace. Les manchots se déplacent donc le plus souvent en position verticale, bien campés sur leurs fortes pattes, avec une démarche balancée, ailerons écartés, même si quelquefois, ils se mettent à plat ventre sur la neige pour glisser rapidement sans trop d'effort. Ce mode de déplacement favorise donc les "colonnes" de manchots sur la banquise, qui leur permet de suivre la même direction car les repères sont rares sur la banquise. Lors de la migration des manchots empereurs vers les colonies de reproduction, il n'est pas rare d'apercevoir des files indiennes longues de plusieurs milliers d'individus.
Source : antartica.online
Ainsi le manchot empereur qui se reproduit sur la banquise pendant l’hiver antarctique et se déplace avec son œuf sur les pattes possède deux systèmes d’identification :
- le découpage en syllabes de son chant haché constitue un sorte de code-barre indispensable à la reconnaissance,
- ces oiseaux possèdent deux sources sonores (à la différence des humains) et le décalage entre ces deux voix constitue un code complémentaire
Source futura-sciences
Sur ce sujet, nous conseillons également de voir le film La signature vocale des manchots de Pierre Jouventin.
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