vivre nobleme sous l'Ancien régime
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 26/01/2018 à 10h23
286 vues
Question d'origine :
Cher guichet,
Quant on dit qu'un bourgeois d'Ancien Régime vit "noblement" ,cela signifie t-il qu'il est rentier ou bien qu'il est notable et a un certain train de vie. ou les deux ?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 27/01/2018 à 14h56
Bonjour,
D’après les différentes sources que nous avons consultées, « vivre noblement » pour la bourgeoisie a la signification d’imiter la noblesse par sa manière de vivre, soit en vivant sans travailler, soit en faisant l’acquisition de propriétés nobles :
« Vivre bourgeoisement et vivre noblement était sous l'Ancien Régime synonyme, et signifiait vivre sans exercer une profession. »
Source : L'essor de la bourgeoisie rurale à la fin de l'Ancien Régime : l'exemple des Carrère, une famille de Montestruc, Jean-Loup Vivier
« La Bruyère est le meilleur témoin de ce véritable complexe vis-à-vis du travail qui taraudait la bourgeoisie aisée et pouvant vivre noblement : « Il faut, en France, beaucoup de fermeté et une grande étendue d’esprit pour se passer des charges et des emplois, et consentir ainsi à demeurer chez soi, à ne rien faire. Personne presque n’a assez de mérite pour jouer ce rôle avec dignité, ni assez de fond pour remplir le vide du temps sans ce que le vulgaire appelle des affaires. Il ne manque cependant à l’oisiveté du sage qu’un meilleur nom et que méditer, parler, lire et être tranquille s’appelât travailler. » L’exercice même d’un office, au XVIIe siècle, comme le montre l’édit de suppression du présidial de Marennes, n’exempte pas toujours de l’accusation d’oisiveté, ni de la marque de mépris qu’elle imprime. »
Source : Un orgueil français : la vénalité des offices sous l'Ancien Régime, Jean Nagle
« Sous l’Ancien Régime […] la France crée peu et imite beaucoup : l’essentiel des progrès vient de l’étranger. Il est vrai qu’au XVIIe siècle la rigidité du colbertisme, le succès des offices, la peur de la dérogeance chez les nobles, la volonté de la bourgeoisie de « vivre noblement » en faisant l’acquisition de seigneuries, ne stimule pas l’invention. »
Source : Dictionnaire de l'Ancien Régime, Anne Conchon, Bruno Maes, Isabelle Paresys ; sous la dir. de Robert Muchembled
« « Vive noblement »
L’acquisition d’une terre de nature privilégiée obéit au souci fondamental pour la bourgeoisie de donner les apparences d’une vie noble copiée sur celle des seigneurs authentiques. En témoigne le soin porté à la reconstruction des bâtiments d’habitation, à leur embellissement et à leur extension qui mobilise une partie des investissements bourgeois. Les contrats d’acquisition des biens immobiliers nobles par la bourgeoisie dans le comté aux XVIIe et XVIIIe siècles laissent percevoir deux situations, fort diverses dans leurs conséquences sur l’intégration bourgeoise au milieu noble : l’une, qui témoigne du rapprochement, est marquée par la possession d’un « château », l’autre, symbole d’un clivage qui reste grand, est réduite à la propriété d’une « maison de maître », voire d’une simple « maison d’habitation ».
Source : Bourgeoisie et propriété immobilière en Forez aux XVIIe et XVIIIe siècles, Josette Garnier
Nos vous rappelons par ailleurs que chaque utilisateur du Guichet du Savoir est limité à trois questions par semaine. Merci d’en tenir compte pour vos prochaines questions.
Bonne journée.
D’après les différentes sources que nous avons consultées, « vivre noblement » pour la bourgeoisie a la signification d’imiter la noblesse par sa manière de vivre, soit en vivant sans travailler, soit en faisant l’acquisition de propriétés nobles :
« Vivre bourgeoisement et vivre noblement était sous l'Ancien Régime synonyme, et signifiait vivre sans exercer une profession. »
Source : L'essor de la bourgeoisie rurale à la fin de l'Ancien Régime : l'exemple des Carrère, une famille de Montestruc, Jean-Loup Vivier
« La Bruyère est le meilleur témoin de ce véritable complexe vis-à-vis du travail qui taraudait la bourgeoisie aisée et pouvant vivre noblement : « Il faut, en France, beaucoup de fermeté et une grande étendue d’esprit pour se passer des charges et des emplois, et consentir ainsi à demeurer chez soi, à ne rien faire. Personne presque n’a assez de mérite pour jouer ce rôle avec dignité, ni assez de fond pour remplir le vide du temps sans ce que le vulgaire appelle des affaires. Il ne manque cependant à l’oisiveté du sage qu’un meilleur nom et que méditer, parler, lire et être tranquille s’appelât travailler. » L’exercice même d’un office, au XVIIe siècle, comme le montre l’édit de suppression du présidial de Marennes, n’exempte pas toujours de l’accusation d’oisiveté, ni de la marque de mépris qu’elle imprime. »
Source : Un orgueil français : la vénalité des offices sous l'Ancien Régime, Jean Nagle
« Sous l’Ancien Régime […] la France crée peu et imite beaucoup : l’essentiel des progrès vient de l’étranger. Il est vrai qu’au XVIIe siècle la rigidité du colbertisme, le succès des offices, la peur de la dérogeance chez les nobles, la volonté de la bourgeoisie de « vivre noblement » en faisant l’acquisition de seigneuries, ne stimule pas l’invention. »
Source : Dictionnaire de l'Ancien Régime, Anne Conchon, Bruno Maes, Isabelle Paresys ; sous la dir. de Robert Muchembled
« « Vive noblement »
L’acquisition d’une terre de nature privilégiée obéit au souci fondamental pour la bourgeoisie de donner les apparences d’une vie noble copiée sur celle des seigneurs authentiques. En témoigne le soin porté à la reconstruction des bâtiments d’habitation, à leur embellissement et à leur extension qui mobilise une partie des investissements bourgeois. Les contrats d’acquisition des biens immobiliers nobles par la bourgeoisie dans le comté aux XVIIe et XVIIIe siècles laissent percevoir deux situations, fort diverses dans leurs conséquences sur l’intégration bourgeoise au milieu noble : l’une, qui témoigne du rapprochement, est marquée par la possession d’un « château », l’autre, symbole d’un clivage qui reste grand, est réduite à la propriété d’une « maison de maître », voire d’une simple « maison d’habitation ».
Source : Bourgeoisie et propriété immobilière en Forez aux XVIIe et XVIIIe siècles, Josette Garnier
Nos vous rappelons par ailleurs que chaque utilisateur du Guichet du Savoir est limité à trois questions par semaine. Merci d’en tenir compte pour vos prochaines questions.
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter