Question d'origine :
je cherche des archives ou des faits sur l'évolution des medias aux etats-unis:
->traitement médiatique de la guerre du vietnam(parution de témoignages), jusqu'aux guerres du golfe, pour rappeler la pressio (ou collusion?) des journalistes.
merci d'avance
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 08/06/2005 à 13h13
*
Traditionnellement, les médias, s’appuyant sur le Premier amendement de la constitution qui garantit la liberté d’expression, ont affirmé leur indépendance par rapport au pouvoir politique. Il n’a jamais existé aux Etats-Unis de Ministère de l’information, ni de censure fédérale et les journaux ne sont pas obligés de publier les déclarations du gouvernement […]
Mais la presse américaine est amenée à faire des concessions et accepte certaines recommandations officielles sans se montrer servile à l’égard du pouvoir notamment durant la guerre du Vietnam.
*
Entre 1961 et 1962, le président
La controverse éclate en janvier 1963 lors de la bataille d’Ap Bac à laquelle aucun journaliste n’assiste. David Halberstam du
A New York, les articles sont reproduits avec de menues coupures et quelquefois adoucis par les rédacteurs en chef. […]
Du printemps à l’automne 1963, durant la crise bouddhiste, l’offensive de Diem contre les pagodes suscite l’indignation de la population et des journalistes américains présents en sont les témoins engagés […] Les leaders bouddhistes utilisent les journalistes américains à leur insu pour faire avancer leur cause pour dresser l’opinion américaine contre Diem. […]
L’opinion américaine est favorable aux bouddhistes alors que le président Kennedy soutient le gouvernement qui les opprime […] l’immense majorité des journalistes reste conservatrice et le ralliement autour de la politique du gouvernement est unanime.[…]
En aôut 1965, la chaîne
L’opinion se dresse de plus en plus contre la guerre, les médias suivent cette évolution mais n’en prennent pas la tête.
L’arrivée de Richard Nixon à la Maison Blanche change les choses : l’homme redoute la presse. La publication des
Source : Les médias et l’information aux Etats-Unis depuis 1945
Les américains et la guerre du Vietnam
La guerre du Vietnam et la société américaine
Débâcle américaine au Vietnam / Nayan R. Chanda
Récit des événements marquant la fin de la guerre du Viêt-nam en 1975 et analyse des causes de la défaite américaine. Reprise d'un texte publié en 1975.
Manière de voir, no 70, août-sept. 2003
Lan Cao : "Les Américains ont le syndrome du Vietnam" / Dominique Simonnet.
Entretien avec l'avocate et écrivaine américaine d'origine vietnamienne qui revient sur la guerre du Viêt-nam et sur son expérience personnelle en tant que réfugiée aux Etats-Unis.
L'Express, no 2549, 11 mai 2000
Le Vietnam version prime-time
Le temps des medias , n°4, printemps 2005
*
Nous présentons ci-dessous un document de Patrick Sawicki, animateur de l’association Thucydide dont l’objectif est d’ « éclairer l’Actualité et les faits de société par le biais de l’Histoire ».
Ce document, ayant fait l’objet d’un mémoire de Maîtrise en Histoire contemporaine (1992) est publié ici en tant que contribution à l’analyse du rôle de l’image dans le traitement de l’actualité. Il n’engage pas l’OFM.
LA CRISE ET LA GUERRE DU GOLFE (1990-1991)
Exemple de traitement de l’information sur le monde arabe
La télévision est devenue aujourd’hui le principal moyen d’information pour la majorité de la population française (en 1990, 91% des français possédaient la télévision). La télévision a acquis un pouvoir incontestable en matière d’information, notamment en raison de la puissance de l’image, censée tout expliquer.
Ce pouvoir, acquis progressivement sous la pression des évènements, sans légitimité (politique, scientifique, culturelle) et sans contrôle, a conduit à des dérives importantes (le faux charnier de Timisoara, en Roumanie en 1989, « l’interview » de Fidel Castro en 1992) qui marquent une page dans l’histoire de la propagande et de la manipulation de notre siècle.
C’est pourquoi il nous a semblé important d’analyser l’information sur la guerre du Golfe à la télévision, dans le cadre d’une étude sur le monde arabe, et de sa perception en Occident, et particulièrement en France. Car cette guerre a été un exemple pertinent de l’influence des médias audiovisuels sur les citoyens-téléspectateurs, comme elle demeure aujourd’hui encore l’illustration des risques encourus à ne privilégier qu’à un seul médium le soin d’informer un pays tout entier.
Le rôle de l’information télévisée est suffisamment important dans les sociétés occidentales pour s’y intéresser d’avantage. L’importance accordée à l’image pour définir et illustrer une situation politique, un comportement social ou un évènement de toute autre nature est à étudier avec sérieux, car désormais, c’est l’image qui fait l’actualité et l’évènement, et qui influe sur les opinions des populations, comme nous avons tenté de le démontrer dans ce travail.
Lire le document sur le site de Thucydide
Source : Observatoire français des médias
Nous publions ci-dessous une "contribution au débat" sur le rôle des médias dans l’effort de guerre.
Le point de vue présenté est celui de l’auteur (Anthony Arnove, journaliste à la revue Socialist Worker. Le contenu de cet article n’engage pas l’OFM.
La traduction a été réalisée par Lalith Castelino et Morgane Artacho, traducteurs bénévoles de Coorditrad.
Peu importe le nombre de mensonges proférés par George Bush sur la « menace » irakienne qui pèse sur les Etats-Unis. Les médias ne lui posent jamais les questions difficiles. Bush et son administration peuvent compter sur le « patriotisme » de la presse. Celle-ci décrira la guerre à venir à la manière d’un journaliste sportif local encourageant l’équipe du coin. Contrairement aux dirigeants de l’ex-URSS, Bush n’aura ni à émettre d’ordre ni à nommer de censeurs de l’information. Cela s’explique par l’autocensure de la presse aux Etats-Unis. En mai 2002, Dan Rather, le présentateur-phare du journal télévisé de la chaîne CBS, admit : « Nous sommes en présence ici d’une forme d’autocensure, qu’on veuille ou non le reconnaître ou l’appeler par son vrai nom. Elle débute avec un sentiment de patriotisme en son for intérieur. Elle opère avec la certitude que l’ensemble du pays…a senti et continue de sentir cette montée du patriotisme en lui. On finit par se dire : ‘je connais la bonne question, mais vous savez quoi ? Ce n’est pas vraiment le bon moment de la poser ».
Bien entendu, Rather l’avait déclaré à la BBC, chaîne britannique. Il n’a pas eu le courage de le répéter outre-atlantique, où il avait été le fer de lance du patriotisme dans les médias après les attaques du 11 septembre. Comme on pouvait s’y attendre, quasiment aucun grand média n’a signalé les propos de Rather. Personne à Washington n’a eu besoin de demander aux journaux de les enterrer. De même que personne n’a eu besoin de demander à la presse d’ignorer les rumeurs, publiées par le quotidien britannique The Observer, d’espionnage des membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies (ONU) par l’administration Bush lors du débat à propos d’une nouvelle résolution pour autoriser la guerre contre l’Irak. Peu de médias se sont rivé sur la révélation du magazine Newsweek : le général Hussein Kamel, un déserteur bien en vue, avait déclaré en 1995 que l’Irak avait déjà été désarmé de manière significative. Bush et d’autres représentants de l’administration ont régulièrement cité le témoignage de Kamel comme preuve de la présence d’armes de destruction massive en Irak.
De toute évidence, les médias soutiendront cette guerre, en dépit des restrictions que le gouvernement imposera sur leur liberté d’informer, et en dépit de la manipulation ouverte de l’information par l’administration Bush.
Nous verrons des images de la nouvelle guerre du Golfe totalement expurgées. Durant les bombardements américains en Afghanistan, Walter Isaacson, le directeur général de CNN, a dit à son personnel qu’il était « malsain de trop focaliser sur les victimes ou la souffrance en Afghanistan ». En 1991, pendant la première guerre du Golfe, les médias ont vite enterré les images du massacre atroce mené contre les soldats et les civils en retraite sur « l’Autoroute de la Mort » à la fin de la guerre. Les médias s’alignent sur le gouvernement sur des enjeux fondamentaux, non pas pour des raisons de conspiration ou de négociations secrètes, mais parce que les médias eux-mêmes sont de grandes entreprises qui partagent les mêmes intérêts économiques et politiques que la petite élite qui dirige le gouvernement américain. Dans certains cas, on retrouve les mêmes personnes. […]
Consulter la suite de l'article
Médiamorphoses américaines
Black list : quinze grands journalistes américains brisent la loi du silence
Maniere de voir , n° 80, avril-mai 2005 : « Quand la presse américaine était vivante », par Serge Halimi
Médias, société et culture aux Etats-Unis / Daniel Royot, Susan Ruel
Mediamerica
Société pour l'histoire des médias
Ecole supérieure de journalisme de Lille
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Qu'est devenue la navette navly expérimentée à Confluence...
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter