Question d'origine :
Bonjour,
Lors d'un repas entre amis,un ami d'origine asiatique me disait qu'il ne supportait pas l'alcool et que c'était assez courant dans son pays d'origine, le Vietnam. .. d'ou ma question,y aurait-il une réelle raison scientifique qui appuierai cette "theorie"?
Merci,
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 11/01/2018 à 08h30
Bonjour,
Effectivement, nous ne sommes pas tous égaux face à l'alcool ! Dans le magazine Pour la science - dont vous trouverez un extrait ci-dessous – une particularité génétique chez les asiatiques peut rendre l’alcool très toxique pour leur organisme. Cela explique aussi leur rougeur consécutive à la prise d'alcool, qu'on appelle aussi asian flush syndrome ou "syndrome du rougissement asiatique".
Depuis plusieurs décennies, les biologistes tentent de comprendre pourquoi les Chinois, les Japonais ou les personnes originaires d'Asie de l'Est deviennent écarlates quand ils consomment une boisson alcoolisée – on dit qu'ils ne supportent pas l'alcool. On a trouvé dans leur sang des concentrations élevées d'acétaldéhyde, un produit de dégradation de l'alcool, qui provoque une sensation de chaleur cutanée, des palpitations et une faiblesse musculaire. Dans les années 1980, on a attribué cette réaction à une enzyme impliquée dans le métabolisme de l'alcool, l'aldéhyde déshydrogénase, qui dégrade l'acétaldéhyde. Et on est finalement remonté au gène qui la code, ALDH1. Chez les Asiatiques, l'enzyme fonctionne plus lentement en raison de petites variations dans l'ADN du gène. Quand ces personnes boivent de l'alcool, l'acétaldéhyde – qui peut être toxique à des concentrations élevées – s'accumule dans l'organisme.
Aujourd'hui, on sait que cette version – on parle de variant – du gène ALDH1 est fréquente dans les populations asiatiques. On la retrouve chez 44 pour cent des Japonais, 53 pour cent des Vietnamiens, 27 pour cent des Coréens, 30 pour cent des Chinois, et même 45 pour cent des Chinois de l'ethnie majoritaire Han. Mais ce variant est rare dans les populations d'ascendance européenne. Or les personnes présentant le variant du gène à métabolisme lent – l'enzyme dégrade moins vite l'alcool – ont jusqu'à six fois moins de risques de devenir alcooliques. C'est donc un exemple d'une variation génétique qui protégerait contre l'alcoolisme.
Cet article est appuyé par une publication de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) qui contient des références d’articles scientifiques.
Cordialement,
L’équipe Cap’Culture Santé.
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