Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche des sources bibliographiques sur Alexandrie à la fin du XVIIIe siècle. Jusque là je n'ai trouvé qu'un petit chapitre sur l'Egypte à la fin de la période Mamelouk dans "Histoire générale de l'Afrique, tome 5 : L'Afrique du XVIe au XVIIIe siècle". Mais j'aurais besoin de sources pour la vie quotidienne, gravures, politique, anecdote. Or je nage un peu pour trouver quelque chose d'aussi précis.
Merci !
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 15/12/2017 à 23h52
Réponse du département Civilisation :
La période qui vous intéresse correspond à la veille de la campagne d’Egypte menée par Bonaparte. Les sources sont donc nombreuses, mais constituent essentiellementdes récits ou des correspondances de voyageurs européens vus à travers le prisme de la conquête ou de la découverte , la période médiévale, et a fortiori entre le XVIe et le XVIIIe siècle, restant peu étudiée. Cependant, ces témoignages européens offrent tout de même un regard et des informations sur la situation de l’Egypte à la fin du XVIIIe siècle et sur la vie quotidienne de sa population, en particulier dans les villes principales, Alexandrie ou Le Caire.
Histoire générale de l'Afrique, que vous citez, dresse en effet dans son tome V un état de la situation historique de l’Egypte, notamment dans son chapitre 6 consacré à l’Egypte sous l’empire ottoman (pp. 120-141).
Dans Le Livre des Egyptes, Florence QUENTIN, qui a coordonné l’ouvrage, renvoie à de nombreuses références bibliographiques. Parmi celles-ci, quelques-unes pourront peut-être vous apporter certains éléments. Sont notamment citées, présentées et commentées parS. MOUSSA dans l’ouvrage de F. QUENTIN (pp. 514 et suivantes) :
- Les Lettres sur l’Egypte (1785) de Claude SAVARY
Claude SAVARY , orientaliste français qui séjourne en Egypte entre 1776 et 1779, parcourt Alexandrie, Le Caire et le delta du Nil, et restitue ce voyage dans ses Lettres sur l’Egypte. Il s’agit d’un récit de voyage, sous forme épistolaire, qui propose là encore un point de vue européen, mais empreint de l’esprit des Lumières, et qui n’est donc pas sans relativisme culturel et recul critique.
- Voyage en Syrie et en Egypte (1787) de VOLNEY
Dans son Voyage en Syrie et en Egypte (1787), rédigé à la suite de son voyage en orient effectué entre 1783 et 1785,VOLNEY propose une approche différente : en s’opposant à ce qu’il dénonce comme une vision idéaliste de l’époque, il recherche davantage d’objectivité et se réclame d’une visée encyclopédique. Son ouvrage aborde les aspects géographiques et historiques mais aussi anthropologiques et commerciaux de la société égyptienne dans son état présent, sans nostalgie mais plutôt, au contraire, dans une vision critique de ce qu’il dénonce comme le « despotisme oriental » du règne des ottomans à cette période.
Tous ces textes sont rassemblés, et largement commentés, dans une très riche anthologie consacrée parSarga MOUSSA au Voyage en Egypte, sous-titrée Anthologie de voyageurs européens de Bonaparte à l’occupation anglaise. Le premier chapitre, « Alexandrie et le Delta », est entièrement consacré à la Basse Egypte, et reprend principalement les textes de VOLNEY pour la période qui vous intéresse. Dans une seconde partie, intitulée « Rencontres », l’ouvrage présente des extraits portant sur les populations, en particulier les Mamelouks (William George BROWNE, Nouveau voyage dans la Haute et Basse Egypte, 1799, cité p. 571 et suivantes), ou encore sur la vie quotidienne (Claude SAVARY, mais aussi Charles-Sigisbert SONNINI, Voyage dans la Haute et Basse Egypte, 1799, cité p. 634 et suivantes).
Dans son ouvrage L’Egypte au temps de l’expédition de Bonaparte. 1798-1801., l’historienPatrice BRET étudie le « choc culturel » qu’a constitué la confrontation des troupes napoléoniennes, débarquées à Alexandrie en juillet 1798, avec la civilisation et la population égyptienne de l’époque.
L’ouvrage souhaite montrer, par le filtre de la vie quotidienne, la réalité et les limites des échanges entre deux cultures, P. BRET évoquant dans son introduction un « choc culturel à double sens ». Dans un chapitre consacré à « la découverte de la ville orientale » (pp. 57-85), l’auteur détaille, à travers les témoignages des Français installés sur place pour trois ans, l’organisation sociale des villes trouvée à leur arrivée, principalement à Alexandrie et au Caire : école, vie religieuse, vie domestique, harems, souks et commerces, vie de la rue… En regard, le chapitre suivant détaille la vie au sein du désert et au bord du Nil, davantage consacrée à l’agriculture et à l’organisation des villages (p. 93 et suivantes), tandis que l’ensemble de l’ouvrage se focalise davantage sur la cohabitation des troupes et des habitants au quotidien.
Dans un passage de son ouvrage Alexandrie hier et demain, très illustré et bien documenté, l’historienJean-Yves EMPEREUR brosse le portrait de l’Alexandrie ottomane, à partir de 1517, puis de la prise de pouvoir par les Mamelouks, à partir de 1776 : « cité réduite, mais relativement prospère », Alexandrie parvient tout de même à rester un haut lieu d’échange commercial, l’axe Istanbul-Izmir-Alexandrie constituant alors la principale route commerciale, pour les ottomans, mais aussi pour des villes d’Europe occidentale (pp. 77-79).
Enfin, vous pourrez trouverdes cartes et plans d’Alexandrie au XVIIIe siècle en consultant la base cartes et plans de la BnF dans la bibliothèque numérique Gallica, ainsi que des images , notamment des dessins de vues et monuments, issus du Recueil de dessins pour la Commission d’Egypte, édité entre 1798 et 1817, tels cette Vue du port vieux, prise en rade du côté sud-ouest, ou encore ce dessin de la Douane, sur le port vieux d’Alexandrie (dessins de Charles-Louis BALZAC).
Bonnes lectures !
La période qui vous intéresse correspond à la veille de la campagne d’Egypte menée par Bonaparte. Les sources sont donc nombreuses, mais constituent essentiellement
Histoire générale de l'Afrique, que vous citez, dresse en effet dans son tome V un état de la situation historique de l’Egypte, notamment dans son chapitre 6 consacré à l’Egypte sous l’empire ottoman (pp. 120-141).
Dans Le Livre des Egyptes, Florence QUENTIN, qui a coordonné l’ouvrage, renvoie à de nombreuses références bibliographiques. Parmi celles-ci, quelques-unes pourront peut-être vous apporter certains éléments. Sont notamment citées, présentées et commentées par
- Les Lettres sur l’Egypte (1785) de Claude SAVARY
- Voyage en Syrie et en Egypte (1787) de VOLNEY
Dans son Voyage en Syrie et en Egypte (1787), rédigé à la suite de son voyage en orient effectué entre 1783 et 1785,
Tous ces textes sont rassemblés, et largement commentés, dans une très riche anthologie consacrée par
Dans son ouvrage L’Egypte au temps de l’expédition de Bonaparte. 1798-1801., l’historien
L’ouvrage souhaite montrer, par le filtre de la vie quotidienne, la réalité et les limites des échanges entre deux cultures, P. BRET évoquant dans son introduction un « choc culturel à double sens ». Dans un chapitre consacré à « la découverte de la ville orientale » (pp. 57-85), l’auteur détaille, à travers les témoignages des Français installés sur place pour trois ans, l’organisation sociale des villes trouvée à leur arrivée, principalement à Alexandrie et au Caire : école, vie religieuse, vie domestique, harems, souks et commerces, vie de la rue… En regard, le chapitre suivant détaille la vie au sein du désert et au bord du Nil, davantage consacrée à l’agriculture et à l’organisation des villages (p. 93 et suivantes), tandis que l’ensemble de l’ouvrage se focalise davantage sur la cohabitation des troupes et des habitants au quotidien.
Dans un passage de son ouvrage Alexandrie hier et demain, très illustré et bien documenté, l’historien
Enfin, vous pourrez trouver
Bonnes lectures !
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