Question d'origine :
Cher Guichet,
je rebondis sur ma précédente question et votre réponse qui m'a satisfait.
Quelle est la première marque de libraire connue de Gabriel Cotier ?
S'agit-il de celle qui orne la page de titre de Le Presage du Triumphe des Gaulois - livre publié à compte d'auteur par Symeoni en 1555 ?
Tout me porte à croire que cette enseigne renvoie à Gabriel Symeoni : le motto "Je l'emporterai sur la Fortune adverse", Mercure assis sur le Cancer (l'ascendant est dans le signe du Cancer dans le thème astral de Symeoni).
Est-il envisageable que Cotier ait par la suite emprunté cette marque à Gabriele Symeoni, tout simplement parce qu'elle lui plaisait ?
A-t-on fait des suppositions quant au nom du peintre qui a dessiné cette enseigne ?
Par avance, mille mercis.
Erwin
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 09/12/2017 à 16h51
La marque de Gabriel Cottier (ou Cotier) figurant sur le premier ouvrage publié sous son nom est bien celle qui orne la page de titre de Le Presage du Triomphe des Gaulois de 1555, à savoir un Mercure assis sur le cancer entouré de la devise Renitenti sic fortunae praestabo dont vous avez vous-même livré la traduction.
Elle est référencée par Baudrier, Bibliographie lyonnaise, t. IV, p. 66, comme étant la marque n° 2 de ce libraire, la marque n° 1 étant reproduite dans l'ouvrage de Silvestre, Marques typographiques..., figurant le Mercure assis mais dépourvu de devise et entouré d'un encadrement à décor de rinceaux et cornes d'abondance.
Cette marque est encore évoquée par Ruth Mortimer (et alii) dans le Harvard College library department of printing and graphic arts catalogue of books and manuscripts. French 16th century books, t. 2, p. 609, n° 496. Malheureusement, et sans surprise, Mortimer ne dit rien de la genèse de cette marque.
Il n'en reste pas moins que ce motif allégorique opposant la vitesse/rapidité d'un Mercure à la lenteur/immobilité du crabe est dans l'air du temps de la Renaissance. Il est sans doute permis d'y voir une déclinaison du Festina lente ("Hâte-toi lentement") cher aux humanistes et repris comme marque typographique par l'imprimeur vénitien Aldo Manuzio sous la forme d'un dauphin (la rapidité) s'enroulant autour d'une ancre (la lenteur).
Faute d'un temps suffisamment raisonnable à consacrer à une telle question, il nous sera cependant difficile de confirmer ou infirmer votre hypothèse, fort plausible au demeurant, concernant l'emprunt de Cottier à Gabriele Simeoni.
Nous ne pouvons que vous conseiller, en égard à l'intérêt que vous portez à Gabriele Simeoni et ses imprimeurs-libraires lyonnais, de prendre contact avec les spécialistes de la question tel qu'Alexandre Parnotte, auteur d'une belle exposition virtuelle sur le sujet via le site Editef, et à la compétence desquels nous ne saurions nous substituer sur des questions aussi fines.
Nous espérons avoir pu apporter à votre recherche quelque éclairage supplémentaire.
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