Réponse de la Documentation régionaleVous évoquez l’insurrection de la Guillotière, le 30 avril 1871.
« Le 30 avril 1871, une ultime tentative pour sauver la Commune a lieu à la mairie de la Guillotière. Au petit matin, vers 5 ou 6 heures, une bande armée de 25 à 30 individus, parcourt les rues de ce faubourg lyonnais très populaire, tambour et drapeau rouge en tête, après avoir sonné le tocsin à l’église Saint-André. Faute de munitions, le piquet de gardes nationaux en poste à la mairie ne peut contenir l’émeute naissante et se replie, laissant les insurgés prendre facilement le contrôle du bâtiment municipal. Le but des insurgés est d’empêcher la tenue du vote organisé le jour même dans le cadre d’élections municipales voulues par le gouvernement Thiers, afin d’affaiblir la Commune de Paris. Les émeutiers occupent pendant toute la journée la mairie et bénéficient de l’appui de la population qui, de plus en plus nombreuse, bloque les mouvements de troupes chargés d’intervenir. Néanmoins, venue de Perrache par le pont de la Guillotière, la troupe forte de régiments de cavalerie et d'artillerie, investit la place à partir de 19 heures. Une autre colonne (absente de la gravure), commandée par Louis Andrieux, procureur de la République, arrive par la rue de Marseille afin de prendre les insurgés à revers. Après un court moment pendant lequel les militaires tentent, sans succès, de négocier avec les insurgés, l’affrontement armé a lieu à partir de 19h45. »
Ce texte est un extrait d’un article de
l’Atelier Histoire de l’ENS LYON, commentaire de l’image que vous trouverez ci-dessous.
Concernant Messieurs Payet et Codex, nous vous renvoyons vers Le
Salut public, qui est aussi accessible en texte intégral sur le site Lectura + : vous trouverez à partir du 3 novembre 1871 le compte rendu du procès des insurgés, sous une rubrique intitulée
Bulletin juridique – 1er Conseil de Guerre de Lyon – Emeute de la Guillotière – Affaire du 30 avril 1871. Vous pourrez lire en particulier les interrogatoires des accusés par le Président. Malheureusement, après le 19 novembre, nous n’avons plus de nouvelles des insurgés. Peut-être ont-ils été tout simplement grâciés.
Dans l’ouvrage de Maurice Moissonnier
La première internationale et la commune de Lyon (1865-1871), on trouve un récit proche du Bulletin juridique du
Salut public : l’auteur évoque la « veillée d’armes du 29 avril » : « En fin d’après-midi, deux agents de la conjuration, le charpentier Jean Codex qui habitait à la Guillotière, rue Voltaire, et le veloutier Alexandre Payet, qui habitait aux Brotteaux, rue Cuvier, furent arrêtés au Palais de justice. Codex, semble-t-il, ne fit aucune difficulté pour avouer que, vers 14h30, il avait rencontré Payet en conversation avec un groupe d’ouvriers de la Buire en grève, et que ce dernier l’avait entrainé au Palais de Justice. Payet de son côté, nia avec énergie les projets d’enlèvements [ du préfet, du général commandant la place, du directeur de la Sûreté publique et du procureur de la République], révélés par Codex… » Maurice Moissonnier ne mentionne pas d’exécution, listant seulement en annexe les victimes des combats, morts et blessés.
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