Question d'origine :
Bonjour,
quelle est la signification des anneaux des jeux olympiques et de leurs couleurs ?
Pierre de Coubertin a-t-i réellement dit " l'essentiel est de participer"
De plus il paraitrait qu'il refusait la participation des femmes aux jeux. Est-ce exact.
Merci pour vos réponses
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/12/2017 à 12h44
Bonjour,
Pour commencer et répondre à votre première question, le site franceolympique.com explique bien que :
« Si les anneaux représentent bien les cinq continents du monde, les six couleurs (fond blanc compris) ont été choisies de telle sorte qu’elles se retrouvent dans tous les drapeaux du monde d’alors et que chaque pays puisse y reconnaître l’une de ses couleurs nationales (ce qui reste globalement toujours vrai). Contrairement à l’idée reçue, les couleurs des anneaux ne se rapportent donc pas à un continent en particulier, mais signifient leur union par le sport et le rassemblement des athlètes du monde entier aux Jeux Olympiques ».
Concernant votre deuxième question, cette maxime est parfois attribuée au baron de Coubertin et ce de manière erronée. Ainsi, dans Les Jeux demain ? Des Jeux de vilains, Jean Ferré mentionne que «Le baron de Coubertin en avait fait une maxime éducative (empruntée à l’évêque de Pennsylvanie qui avait déclaré dans une allocution aux JO de Londres en 1908 : « l’important dans ces olympiades ; c’est moins d’y gagner que d’y prendre part »), sempiternellement rabâchée et réchauffée par ses prosélytes : « l’essentiel est de participer ».
Gilles Guilleron dans Petit livre de - Les grandes phrases précise pourquoi cette sentence a été attribuée a Coubertin :
Quant à la maxime « L’essentiel, c’est de participer » qu’on lui attribue, elle trouve son origine aux jeux de Londres de 1908 où les incidents se multiplièrent dans une atmosphère de compétition exacerbée. Lors d’une messe à la cathédrale Saint-Paul où étaient réunis les athlètes, un évêque de Pennsylvanie (qui assistait à un congrès religieux) rappela que « l'important aux Jeux Olympiques n’est pas tant d’y gagner que d’y prendre part ». Le baron Pierre de Coubertin reprit ces propos quelques jours plus tard dans un discours officiel et en 1932 , à l’ouverture des jeux de Los Angeles la phrase suivante apparaissait sur un gigantesque panneau : « L’important aux jeux olympique n’est pas d’y vaincre mais d’y prendre part ».
Enfin, pour revenir sur votre interrogation, les témoignages successifs montrent bien que Pierre Coubertin ne tarissait pas d’éloge pour la gent féminine.
Jean-Marc Holz dans Les jeux olympiques et leurs territoires écrit que « le chemin fut long et tortueux pour promouvoir la participation des femmes. Retraçons quelques étapes de cette conquête sociale, qui en accompagne d’autres.
On connaît les positions de P. de Coubertin à ce sujet « «une olympiade femelle serait impratique, inintéressante et incorrecte » (Revue olympique 1912). « Quant à la participation des femmes aux jeux, j’y demeure hostile ; c’est contre mon gré qu’elles ont été admises à un grand nombre grandissant d’épreuves » (Bulletin du CIO, 1928) ; « le seul véritable héros olympique, je l’ai dit, c’est l’adulte mâle individuel. Par conséquent ni femmes, ni sports d’équipes (Le Journal, 1936). Cette opinion est partagée à l’époque par une majorité d’hommes …. »
Dans Le sport français dans l'entre-deux-guerres: regards croisés sur les ... Jean-Philippe Saint-Martin et Thierry Terret publient d’autres propos tenus par Pierre Coubertin dont « Les Olympiades ont été rétablies pour la glorification rare et solennelle de l’athlète [mâle] individuel » qui montre clairement la position de Pierre de Coubertin lequel, comme le rappellent les auteurs, « affirme une opinion qui sera la sienne durant ses vingt-neuf années à la présidence du CIO. Son point de vue rétrograde, en décalage avec un contexte social propice à l’émancipation des femmes, se manifeste chaque fois qu’il s’agit de débattre de la participation féminine aux J.O.»
Enfin, si vous souhaitiez approfondir ce sujet, nous vous suggérons les lectures suivantes :
• Histoire du sport: « Que sais-je ? », n° 337par Thierry Terret, 2016.
• "Les femmes ne sont pas faites pour courir". Sur les discriminations ... par Patrick Boccard, 2016.
• Le Siècle olympique. Les Jeux et l'Histoire (Athènes, 1896-Londres, 2012) par Pierre Lagrue,Serge Laget, 2015.
• Les femmes dans le sport par Etienne Labrunie,Olivier Villepreux, 2012.
Pour commencer et répondre à votre première question, le site franceolympique.com explique bien que :
« Si les anneaux représentent bien les cinq continents du monde, l
Concernant votre deuxième question, cette maxime est parfois attribuée au baron de Coubertin et ce de manière erronée. Ainsi, dans Les Jeux demain ? Des Jeux de vilains, Jean Ferré mentionne que «Le baron de Coubertin en avait fait une maxime éducative (empruntée à l’évêque de Pennsylvanie qui avait déclaré dans une allocution aux JO de Londres en 1908 : « l’important dans ces olympiades ; c’est moins d’y gagner que d’y prendre part »), sempiternellement rabâchée et réchauffée par ses prosélytes : « l’essentiel est de participer ».
Gilles Guilleron dans Petit livre de - Les grandes phrases précise pourquoi cette sentence a été attribuée a Coubertin :
Quant à la maxime « L’essentiel, c’est de participer » qu’on lui attribue,
Enfin, pour revenir sur votre interrogation, les témoignages successifs montrent bien que Pierre Coubertin ne tarissait pas d’éloge pour la gent féminine.
Jean-Marc Holz dans Les jeux olympiques et leurs territoires écrit que « le chemin fut long et tortueux pour promouvoir la participation des femmes. Retraçons quelques étapes de cette conquête sociale, qui en accompagne d’autres.
On connaît les positions de P. de Coubertin à ce sujet « «
Dans Le sport français dans l'entre-deux-guerres: regards croisés sur les ... Jean-Philippe Saint-Martin et Thierry Terret publient d’autres propos tenus par Pierre Coubertin dont « Les Olympiades ont été rétablies pour la glorification rare et solennelle de l’athlète [mâle] individuel » qui montre clairement la position de Pierre de Coubertin lequel, comme le rappellent les auteurs, « affirme une opinion qui sera la sienne durant ses vingt-neuf années à la présidence du CIO. Son point de vue rétrograde, en décalage avec un contexte social propice à l’émancipation des femmes, se manifeste chaque fois qu’il s’agit de débattre de la participation féminine aux J.O.»
Enfin, si vous souhaitiez approfondir ce sujet, nous vous suggérons les lectures suivantes :
• Histoire du sport: « Que sais-je ? », n° 337par Thierry Terret, 2016.
• "Les femmes ne sont pas faites pour courir". Sur les discriminations ... par Patrick Boccard, 2016.
• Le Siècle olympique. Les Jeux et l'Histoire (Athènes, 1896-Londres, 2012) par Pierre Lagrue,Serge Laget, 2015.
• Les femmes dans le sport par Etienne Labrunie,Olivier Villepreux, 2012.
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