Question d'origine :
Bonjour,
Dans le cadre d’un quiz ayant pour thème la Der des Ders, la question suivante a été posée : Quel événement précipite l’arrêt des combats par les Allemands ?
Et la réponse suivante validée : une révolution.
Non seulement cette question ne me paraît pas pertinente car je ne suis pas certaine qu’on puisse y répondre par une seule réponse mais la réponse donnée me laisse perplexe tant elle est vague, imprécise et ne me convaincs pas.
J’ai effectué plusieurs recherches afin de tenter de répondre à cette question mais aucune des réponses qui s’offraient à moi ne m’a satisfait.
Qu’auriez-vous répondu à la dite question ?
Au plaisir de vous lire, merci pour votre temps !
Cordialement.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 30/11/2017 à 16h02
Les raisons sont en effet multiples , lassitude de la guerre, désertions, grippe espagnole, armistices sur les fronts de l’est, agitation sociale et grèves en Allemagne, mutineries dans la flotte, erreurs stratégiques, toutes ont contribué à la défaite allemande.
Une approche rapide sur le web permet d’identifier les difficultés allemandes lourdes de conséquences sur l’issue de la guerre.
L’article d’Herodote en donne un aperçu certes succinct mais qui a le mérite de cerner les causes essentielles :
La défaite inéluctable de l'Allemagne
Dès l'échec de leur contre-offensive de juillet 1918, les Allemands ont compris qu'ils n'avaient plus aucun espoir d'arracher la victoire.
C'est que les troupes américaines, fortes de quatre millions d'hommes, arrivent en renfort des Anglais et des Français.
Le 3 octobre, l'empereur Guillaume II nomme à la chancellerie (la direction du gouvernement) le prince Max de Bade. Il espère que cet homme modéré saura obtenir des conditions de paix convenables de la part des Alliés.
Cela devient urgent car l'Allemagne bascule dans l'anarchie et la guerre civile cependant que ses alliés cessent les combats et signent l'un après l'autre des armistices.
Voir aussi l’article :
Armistice 1918 :
Les circonstances de l'armistice
Depuis juillet 1918, sur le front ouest, l'armée impériale allemande recule progressivement, mais en bon ordre. Les troupes alliées (Français, Britanniques, Belges, États-Uniens...) progressent vers les frontières allemandes.
Les alliés de l'Allemagne ont cessé les combats : la Bulgarie le 29 septembre, la Turquie le 30 octobre, l'Autriche-Hongrie le 4 novembre.
En Allemagne même la population soumise à des restrictions matérielles importantes et traumatisée par la défaite de ses troupes manifeste violemment son mécontentement contre l'État-Major impérial et le gouvernement impérial de Max de Bade (qui dès le 4 octobre avait demandé qu'elles seraient les conditions de l'arrêt des combats). Une révolution sur le modèle russe est peut être possible, puisque depuis le 3 novembre les marins du port militaire de Kiel se sont mutinés et commencent à se constituer en « soviet ». Le mouvement révolutionnaire se propage à toutes les grandes villes. Les Gouvernements alliés ont fait savoir qu'ils ne négocieraient pas avec l'empereur Guillaume II. Afin d'éviter cette situation et de conserver une armée intacte, capable d'écraser une révolution naissante, l'État-Major allemand obtient, le 9 novembre 1918, l'abdication de l'empereur Guillaume II (celui-ci s'exile aux Pays-Bas qui n'avaient pas pris partie pendant la guerre). Les hommes politiques allemands regroupés dans un gouvernement d'union animé par les socialistes du SPD s'entendent avec l'État-Major pour préserver l'armée allemande. Pour cela il faut arrêter le plus vite possible les combats. La responsabilité de cette défaite sera prise en charge par les politiques, puisque l'armée allemande est encore en territoire ennemi et ne s'est pas (encore) effondré. C'est le gouvernement allemand qui fait officiellement la demande (et non l'armée).
Le maréchal Foch généralissime des armées alliées souhaite poursuivre l'armée allemande jusque sur son territoire, la « mettre à genoux » et lui infliger l'humiliation de l'invasion. Malgré cet avis, le gouvernement français de Georges Clemenceau préfère aboutir le plus vite possible à la fin des combats. Il est conscient que la destruction de l'armée allemande la rendrait inopérante face à des révolutionnaires. Il connait la lassitude des populations civiles et des soldats qui ont subi plus de quatre années de guerre et de sacrifices. Les négociations commencent le 7 novembre à Rethondes en forêt de Compiègne…
Les autres armistices de la Première Guerre mondiale
Le 29 septembre 1918 est conclu l'armistice de Thessalonique entre les Alliés et le royaume de Bulgarie mettant fin au conflit sur le front d’Orient.
Le 30 octobre 1918 c'est l'armistice de Moudros entre les Alliés et l'Empire ottoman allié de l'Allemagne.
Le 3 novembre 1918 est signé l'armistice de Padoue entre le royaume d'Italie et l'Autriche-Hongrie alliée de l'Allemagne (entrée en vigueur le 4 novembre).
Les troupes allemandes se sont aventurées très au sud et disposées en pointe, sans se prémunir contre des attaques de flanc lancées par les môles français. Elles sont bousculées par une contre-attaque française dans la région de Villers-Cotterêts commencée le 18 juillet 1918122. Les résultats de cette contre-attaque sont dévastateurs pour les allemands, dont les défenses se désagrègent avec la désertion d'un million de soldats. Les troupes allemandes doivent refluer vers le nord, évitant de justesse l’encerclement.
Derniers mouvements et armistices
À compter de cette date, l’armée allemande n’est plus jamais en mesure d’engager une action offensive, l’initiative étant désormais dans le seul camp des Alliés qui vont engager dans les mois suivants des contre-attaques permettant de regagner le terrain perdu au cours du printemps 1918 puis des contre-offensives majeures. La grande offensive victorieuse a lieu le 8 août 1918123. Les soldats canadiens, soutenus par les Australiens, les Français et les Britanniques, lancent une attaque en Picardie et enfoncent les lignes allemandes. Plus au sud, les soldats américains et français se lancent aussi dans l'offensive Meuse-Argonne, victorieuse. Pour la première fois, des milliers de soldats allemands se rendent sans combat. Les troupes allemandes ne peuvent résister aux armées alliées maintenant coordonnées par le général Foch. Le projet de création d'une Réplique de Paris commandé par l’état-major français, afin de leurrer les aviateurs allemands venus bombarder la capitale, entre en service en septembre 1918. En Flandre, l'offensive, comprenant des troupes françaises et anglaises, jointes aux troupes belges, démarre le 28 septembre à 5h30 du matin sous le commandement du roi des Belges. En France, le matériel et les soldats américains apportent le poids de leur intervention appuyée par les premiers chars Renault FT et par [i]une supériorité navale et aérienne.
derniers mouvements et armistice
Début novembre 1918, le rapport de force était en faveur des armées alliées et la fin de la guerre était proche : la Bulgarie et l’Autriche avaient capitulé et le 2 octobre, Ludendorff avait déclaré au gouvernement allemand que l’armée était à bout de force et qu’un armistice s’imposait. La campagne de France, au cours de laquelle les pertes humaines furent particulièrement sévères de part et d’autre, se déroulait avec succès depuis le mois de juillet 1918 et les Allemands reculaient sur tous les fronts. L’ultime opération de la guerre allait se dérouler entre Charleville-Mézières et Sedan par un franchissement de la Meuse destiné à montrer la détermination de la France et à contraindre les Allemands à signer l’Armistice.
Revue historique des armées
Le chapitre intitulé « fin de partie 1918 » de l’ouvrage
La première guerre mondiale ; combats sous la direction de Jay Winter répond avec force précisions à votre questionnement :
Le 1er janvier 1918, la « Neue Freie Presse », journal libéral viennois, entama son éditorial en citant la deuxième partie du « Wandrers Nachtlied » de Goethe . L’article était intitule « Dem Frieden entgegen » (« vers la paix »). Un traité avec la Russie soviétique était imminent, et l’auteur espérait que la Grande Bretagne et la France se verraient obligés de faire la paix avec les puissances centrales. Le journal n’envisageait pas une victoire triomphale ; il préparait la population autrichienne à un traité de paix sans réparations et annonçait des temps difficiles… L’article reflétait bien la lassitude de la guerre en Autriche en entretenant l’espoir que la victoire était encore envisageable…La presse allemande était plus optimiste et espérait que les vents tourneraient en faveur des Puissances centrales.
Un traité de paix avec la Russie fut signe le 3 mars 1918, traité qui ne faisait que confirmer ce que tout le monde savait depuis l’automne 1917, à savoir que les puissances centrales avaient gagné la guerre sur le front de l’est. Depuis l’armistice du 16 décembre 1917 avec la Russie soviétique, l’envoi d’un certain nombre de divisions allemandes de l’est vers le front de l’ouest n’était qu’une question de temps. Mais les ambitions à ce moment- crucial compliquaient un peu les choses. Ludendorff partageait les ides impérialistes de certains militaires, hommes politiques et membre de l’élite économique, et il voulait exploiter au maximum l’effondrement de l’ Empire russe…ces plans exigeaient encore un million de soldats allemands aux confins occidentaux de l’empire russe.. et empêchaient ainsi que toute la puissance militaire allemande fût dirigée sur le front de l’Ouest…
La gestion du temps était également essentiel. Les Etats-Unis avaient déclaré la guerre à l’Allemagne en avril 1917… « Le Matin » espérait que l’arrivée de ces nouveaux « frères d’armes » sonnerait le glas de la « tyrannie allemande ». Les dirigeants politiques et militaires ne partageaient toutefois pas cet optimisme. Tandis que l’OHL comptait sur la victoire en 1918, les Alliés n’espéraient pas vaincre avant 1919. La fin de la partie avait commencé…
Si Ludendorff avait raison de penser que la guerre ne pouvait être gagnée que sur le front de l’ouest, elle pouvait être perdue sur d’autres fronts. Ludendorff prit le risque de relever les troupes allemandes des 2 fronts de l’Est, les rendant vulnérables aux offensives alliées. Il fit confiance au hasard, pariant sur le succès de l’offensive au printemps. A première vue, celle-ci fut couronnée de succès…pendant un temps, la victoire militaire de l’Allemagne sembla proche. Les contemporains et les historiens militaires se sont demandé pourquoi la supériorité allemande en matériel et en effectifs au printemps 1918 n’avait pas été suffisante pour vaincre les Alliés…Pourquoi l’Allemagne ne gagna pas la guerre au printemps 1918 ? nous reviendrons sur cette question à la fin du chapitre…
Le problème principal de l’Allemagne auquel était confrontée l’armée allemande était son manque de mobilité. Les Alliés avaient 10 fois plus de camions et les divisions allemandes manquaient désespérément de chevaux…
Suit une description très détaillée des opérations l’opération Michaël puis l’opération Georgette du 9 avril les opérations Blücher et Yorck qui commencèrent le 27 mai, du matériel des problèmes logistiques. de l’épuisement des divisions d’assaut et du flou de la vision stratégique de Ludendorff.
La période du 15 au 18 juillet constitua le tournant militaire des campagnes de 1918, et d’une certaine façon de la guerre…
La position stratégique de l’Allemagne, qui avait semblé si favorable en janvier 1918, se détériora rapidement. Ludendorff était complètement dépassé. Le 2 août, il ordonna à l’armée allemande de se préparer à des attaques alliées… Rupprecht prit conscience bien avant Ludendorff que le moral des troupes allemandes déclinait. Il entendit parler du nombre croissant de lettres provenant de postes de campagne qui réclamaient la paix. Les hommes se plaignaient de la supériorité aérienne des Alliés.
Même si les désertions sur le front, étaient faible, il était fort préoccupant de voir que jusqu’à 20% des troupes « se perdirent. » sur la route menant du font de l’est vers celui de l’Ouest…L’issue de l’offensive d’Amiens du 8 aout fut une victoire impressionnante pour les alliés. Il y eu 27000 victimes allemandes lors du premier jour de l’attaque. Quelque 15000 soldats, un pourcentage énorme se rendirent… la facilité. Avec laquelle les soldats allemands étaient faits prisonniers était le signe évident d’un moral déclinant. C’est seulement à ce moment-là que les Alliés perçurent que la fin de la guerre s’annonçait plus proche que prévu…
Suit une description du font intérieur.
« Le blocus naval des alliés fut très efficace. En 1918, les navires des pays neutres étaient interceptés, et les marchandises allemandes ou à destination de l’Allemagne réquisitionnées. Alvin Jackson a calculé que 750 000 civils allemands étaient morts de faim … Basil Liddel Hart considère que le blocus naval permit aux alliés de gagner la guerre, ce que certains historiens britanniques trouvent un peu exagéré……
En raison de l’aggravation des conditions de vie, 1000 000ouvriers se mirent en grève le 28 janvier. La faim, le froid la lassitude de la guerre et la solidarité aves la Russie soviétique les avaient mobilisés… deux jours plus tard, 4000 000ouvriers descendirent dans la rue, réclamant une paix sans annexions ni réparations ainsi que la représentation des délégués des ouvriers à la conférence pour la paix.. Les responsables politiques du parti social-démocrate rejoignirent les comités de grève et s’efforcèrent de calmer les ouvriers. ..finalement, sous la pression de Ludendorff le chancelier décida d’en finir avec la force par la grève : 150 meneurs furent arrêtés à Berlin et entre 3500 et 6000 grévistes envoyés au font..
Dans les mois qui suivirent, le front intérieur resta calme… chacun semblait attendre l’issue de l’offensive du printemps, mais les rapports en provenance des différentes laissent deviner que la lassitude de la guerre s’était amplifiée et transformée en haine généralisée du militarisme prussien…
Suivent quelques pages consacrées à l’Autriche Hongrie et au front italien et la défaite sur tous les fronts
Entre le 27 septembre et le 4 octobre, les alliés lancèrent trois offensives successives et victorieuses le long
du font de l’ouest…le 29 septembre, la 46 division enfonça la ligne Hindenburg… le 29 septembre, Ludendorff et Hindenburg informèrent l’empereur allemand de la situation au fond. Ludendorff considérait qu’un cessez le feu immédiat pouvait empêcher le désastre et exhorta le kaiser à démissionner….
Et vous connaissez le dénouement explicité plus haut.
Voir aussi :
Chronologie commentée de la Première Guerre mondiale par Rémy Porte
La Première Guerre mondiale par John Keegan, p. 478 à 519.
Bonnes lectures
Une approche rapide sur le web permet d’identifier les difficultés allemandes lourdes de conséquences sur l’issue de la guerre.
L’article d’Herodote en donne un aperçu certes succinct mais qui a le mérite de cerner les causes essentielles :
La défaite inéluctable de l'Allemagne
Dès l'échec de leur contre-offensive de juillet 1918, les Allemands ont compris qu'ils n'avaient plus aucun espoir d'arracher la victoire.
C'est que les troupes américaines, fortes de quatre millions d'hommes, arrivent en renfort des Anglais et des Français.
Le 3 octobre, l'empereur Guillaume II nomme à la chancellerie (la direction du gouvernement) le prince Max de Bade. Il espère que cet homme modéré saura obtenir des conditions de paix convenables de la part des Alliés.
Cela devient urgent car l'Allemagne bascule dans l'anarchie et la guerre civile cependant que ses alliés cessent les combats et signent l'un après l'autre des armistices.
Voir aussi l’article :
Armistice 1918 :
Les circonstances de l'armistice
Depuis juillet 1918, sur le front ouest, l'armée impériale allemande recule progressivement, mais en bon ordre. Les troupes alliées (Français, Britanniques, Belges, États-Uniens...) progressent vers les frontières allemandes.
Les alliés de l'Allemagne ont cessé les combats : la Bulgarie le 29 septembre, la Turquie le 30 octobre, l'Autriche-Hongrie le 4 novembre.
En Allemagne même la population soumise à des restrictions matérielles importantes et traumatisée par la défaite de ses troupes manifeste violemment son mécontentement contre l'État-Major impérial et le gouvernement impérial de Max de Bade (qui dès le 4 octobre avait demandé qu'elles seraient les conditions de l'arrêt des combats). Une révolution sur le modèle russe est peut être possible, puisque depuis le 3 novembre les marins du port militaire de Kiel se sont mutinés et commencent à se constituer en « soviet ». Le mouvement révolutionnaire se propage à toutes les grandes villes. Les Gouvernements alliés ont fait savoir qu'ils ne négocieraient pas avec l'empereur Guillaume II. Afin d'éviter cette situation et de conserver une armée intacte, capable d'écraser une révolution naissante, l'État-Major allemand obtient, le 9 novembre 1918, l'abdication de l'empereur Guillaume II (celui-ci s'exile aux Pays-Bas qui n'avaient pas pris partie pendant la guerre). Les hommes politiques allemands regroupés dans un gouvernement d'union animé par les socialistes du SPD s'entendent avec l'État-Major pour préserver l'armée allemande. Pour cela il faut arrêter le plus vite possible les combats. La responsabilité de cette défaite sera prise en charge par les politiques, puisque l'armée allemande est encore en territoire ennemi et ne s'est pas (encore) effondré. C'est le gouvernement allemand qui fait officiellement la demande (et non l'armée).
Le maréchal Foch généralissime des armées alliées souhaite poursuivre l'armée allemande jusque sur son territoire, la « mettre à genoux » et lui infliger l'humiliation de l'invasion. Malgré cet avis, le gouvernement français de Georges Clemenceau préfère aboutir le plus vite possible à la fin des combats. Il est conscient que la destruction de l'armée allemande la rendrait inopérante face à des révolutionnaires. Il connait la lassitude des populations civiles et des soldats qui ont subi plus de quatre années de guerre et de sacrifices. Les négociations commencent le 7 novembre à Rethondes en forêt de Compiègne…
Les autres armistices de la Première Guerre mondiale
Le 29 septembre 1918 est conclu l'armistice de Thessalonique entre les Alliés et le royaume de Bulgarie mettant fin au conflit sur le front d’Orient.
Le 30 octobre 1918 c'est l'armistice de Moudros entre les Alliés et l'Empire ottoman allié de l'Allemagne.
Le 3 novembre 1918 est signé l'armistice de Padoue entre le royaume d'Italie et l'Autriche-Hongrie alliée de l'Allemagne (entrée en vigueur le 4 novembre).
Les troupes allemandes se sont aventurées très au sud et disposées en pointe, sans se prémunir contre des attaques de flanc lancées par les môles français. Elles sont bousculées par une contre-attaque française dans la région de Villers-Cotterêts commencée le 18 juillet 1918122. Les résultats de cette contre-attaque sont dévastateurs pour les allemands, dont les défenses se désagrègent avec la désertion d'un million de soldats. Les troupes allemandes doivent refluer vers le nord, évitant de justesse l’encerclement.
Derniers mouvements et armistices
À compter de cette date, l’armée allemande n’est plus jamais en mesure d’engager une action offensive, l’initiative étant désormais dans le seul camp des Alliés qui vont engager dans les mois suivants des contre-attaques permettant de regagner le terrain perdu au cours du printemps 1918 puis des contre-offensives majeures. La grande offensive victorieuse a lieu le 8 août 1918123. Les soldats canadiens, soutenus par les Australiens, les Français et les Britanniques, lancent une attaque en Picardie et enfoncent les lignes allemandes. Plus au sud, les soldats américains et français se lancent aussi dans l'offensive Meuse-Argonne, victorieuse. Pour la première fois, des milliers de soldats allemands se rendent sans combat. Les troupes allemandes ne peuvent résister aux armées alliées maintenant coordonnées par le général Foch. Le projet de création d'une Réplique de Paris commandé par l’état-major français, afin de leurrer les aviateurs allemands venus bombarder la capitale, entre en service en septembre 1918. En Flandre, l'offensive, comprenant des troupes françaises et anglaises, jointes aux troupes belges, démarre le 28 septembre à 5h30 du matin sous le commandement du roi des Belges. En France, le matériel et les soldats américains apportent le poids de leur intervention appuyée par les premiers chars Renault FT et par [i]une supériorité navale et aérienne.
derniers mouvements et armistice
Début novembre 1918, le rapport de force était en faveur des armées alliées et la fin de la guerre était proche : la Bulgarie et l’Autriche avaient capitulé et le 2 octobre, Ludendorff avait déclaré au gouvernement allemand que l’armée était à bout de force et qu’un armistice s’imposait. La campagne de France, au cours de laquelle les pertes humaines furent particulièrement sévères de part et d’autre, se déroulait avec succès depuis le mois de juillet 1918 et les Allemands reculaient sur tous les fronts. L’ultime opération de la guerre allait se dérouler entre Charleville-Mézières et Sedan par un franchissement de la Meuse destiné à montrer la détermination de la France et à contraindre les Allemands à signer l’Armistice.
Revue historique des armées
Le chapitre intitulé « fin de partie 1918 » de l’ouvrage
La première guerre mondiale ; combats sous la direction de Jay Winter répond avec force précisions à votre questionnement :
Le 1er janvier 1918, la « Neue Freie Presse », journal libéral viennois, entama son éditorial en citant la deuxième partie du « Wandrers Nachtlied » de Goethe . L’article était intitule « Dem Frieden entgegen » (« vers la paix »). Un traité avec la Russie soviétique était imminent, et l’auteur espérait que la Grande Bretagne et la France se verraient obligés de faire la paix avec les puissances centrales. Le journal n’envisageait pas une victoire triomphale ; il préparait la population autrichienne à un traité de paix sans réparations et annonçait des temps difficiles… L’article reflétait bien la lassitude de la guerre en Autriche en entretenant l’espoir que la victoire était encore envisageable…La presse allemande était plus optimiste et espérait que les vents tourneraient en faveur des Puissances centrales.
Un traité de paix avec la Russie fut signe le 3 mars 1918, traité qui ne faisait que confirmer ce que tout le monde savait depuis l’automne 1917, à savoir que les puissances centrales avaient gagné la guerre sur le front de l’est. Depuis l’armistice du 16 décembre 1917 avec la Russie soviétique, l’envoi d’un certain nombre de divisions allemandes de l’est vers le front de l’ouest n’était qu’une question de temps. Mais les ambitions à ce moment- crucial compliquaient un peu les choses. Ludendorff partageait les ides impérialistes de certains militaires, hommes politiques et membre de l’élite économique, et il voulait exploiter au maximum l’effondrement de l’ Empire russe…ces plans exigeaient encore un million de soldats allemands aux confins occidentaux de l’empire russe.. et empêchaient ainsi que toute la puissance militaire allemande fût dirigée sur le front de l’Ouest…
La gestion du temps était également essentiel. Les Etats-Unis avaient déclaré la guerre à l’Allemagne en avril 1917… « Le Matin » espérait que l’arrivée de ces nouveaux « frères d’armes » sonnerait le glas de la « tyrannie allemande ». Les dirigeants politiques et militaires ne partageaient toutefois pas cet optimisme. Tandis que l’OHL comptait sur la victoire en 1918, les Alliés n’espéraient pas vaincre avant 1919. La fin de la partie avait commencé…
Si Ludendorff avait raison de penser que la guerre ne pouvait être gagnée que sur le front de l’ouest, elle pouvait être perdue sur d’autres fronts. Ludendorff prit le risque de relever les troupes allemandes des 2 fronts de l’Est, les rendant vulnérables aux offensives alliées. Il fit confiance au hasard, pariant sur le succès de l’offensive au printemps. A première vue, celle-ci fut couronnée de succès…pendant un temps, la victoire militaire de l’Allemagne sembla proche. Les contemporains et les historiens militaires se sont demandé pourquoi la supériorité allemande en matériel et en effectifs au printemps 1918 n’avait pas été suffisante pour vaincre les Alliés…Pourquoi l’Allemagne ne gagna pas la guerre au printemps 1918 ? nous reviendrons sur cette question à la fin du chapitre…
Le problème principal de l’Allemagne auquel était confrontée l’armée allemande était son manque de mobilité. Les Alliés avaient 10 fois plus de camions et les divisions allemandes manquaient désespérément de chevaux…
Suit une description très détaillée des opérations l’opération Michaël puis l’opération Georgette du 9 avril les opérations Blücher et Yorck qui commencèrent le 27 mai, du matériel des problèmes logistiques. de l’épuisement des divisions d’assaut et du flou de la vision stratégique de Ludendorff.
La période du 15 au 18 juillet constitua le tournant militaire des campagnes de 1918, et d’une certaine façon de la guerre…
La position stratégique de l’Allemagne, qui avait semblé si favorable en janvier 1918, se détériora rapidement. Ludendorff était complètement dépassé. Le 2 août, il ordonna à l’armée allemande de se préparer à des attaques alliées… Rupprecht prit conscience bien avant Ludendorff que le moral des troupes allemandes déclinait. Il entendit parler du nombre croissant de lettres provenant de postes de campagne qui réclamaient la paix. Les hommes se plaignaient de la supériorité aérienne des Alliés.
Même si les désertions sur le front, étaient faible, il était fort préoccupant de voir que jusqu’à 20% des troupes « se perdirent. » sur la route menant du font de l’est vers celui de l’Ouest…L’issue de l’offensive d’Amiens du 8 aout fut une victoire impressionnante pour les alliés. Il y eu 27000 victimes allemandes lors du premier jour de l’attaque. Quelque 15000 soldats, un pourcentage énorme se rendirent… la facilité. Avec laquelle les soldats allemands étaient faits prisonniers était le signe évident d’un moral déclinant. C’est seulement à ce moment-là que les Alliés perçurent que la fin de la guerre s’annonçait plus proche que prévu…
Suit une description du font intérieur.
« Le blocus naval des alliés fut très efficace. En 1918, les navires des pays neutres étaient interceptés, et les marchandises allemandes ou à destination de l’Allemagne réquisitionnées. Alvin Jackson a calculé que 750 000 civils allemands étaient morts de faim … Basil Liddel Hart considère que le blocus naval permit aux alliés de gagner la guerre, ce que certains historiens britanniques trouvent un peu exagéré……
En raison de l’aggravation des conditions de vie, 1000 000ouvriers se mirent en grève le 28 janvier. La faim, le froid la lassitude de la guerre et la solidarité aves la Russie soviétique les avaient mobilisés… deux jours plus tard, 4000 000ouvriers descendirent dans la rue, réclamant une paix sans annexions ni réparations ainsi que la représentation des délégués des ouvriers à la conférence pour la paix.. Les responsables politiques du parti social-démocrate rejoignirent les comités de grève et s’efforcèrent de calmer les ouvriers. ..finalement, sous la pression de Ludendorff le chancelier décida d’en finir avec la force par la grève : 150 meneurs furent arrêtés à Berlin et entre 3500 et 6000 grévistes envoyés au font..
Dans les mois qui suivirent, le front intérieur resta calme… chacun semblait attendre l’issue de l’offensive du printemps, mais les rapports en provenance des différentes laissent deviner que la lassitude de la guerre s’était amplifiée et transformée en haine généralisée du militarisme prussien…
Suivent quelques pages consacrées à l’Autriche Hongrie et au front italien et la défaite sur tous les fronts
Entre le 27 septembre et le 4 octobre, les alliés lancèrent trois offensives successives et victorieuses le long
du font de l’ouest…le 29 septembre, la 46 division enfonça la ligne Hindenburg… le 29 septembre, Ludendorff et Hindenburg informèrent l’empereur allemand de la situation au fond. Ludendorff considérait qu’un cessez le feu immédiat pouvait empêcher le désastre et exhorta le kaiser à démissionner….
Et vous connaissez le dénouement explicité plus haut.
Voir aussi :
Chronologie commentée de la Première Guerre mondiale par Rémy Porte
La Première Guerre mondiale par John Keegan, p. 478 à 519.
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