Question d'origine :
Bonjour,
L'empereur Charles Ier d'Autriche a-t-il abdiqué ou a-t-il dû renoncer à toutes participations aux affaires de l’État et à quelle date ?
Merci et bonne journée !
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 28/11/2017 à 13h51
Réponse du Département Civilisation
Bonjour,
Abdication ou renoncement, la journée du 11 novembre 1918 signe quoi qu’il en soit l’instauration de la république autrichienne en même temps que la fin de l’Empire des Habsbourg après des siècles d’un règne multinational.
La notice Wikipédia consacrée à Charles 1er propose les deux termes en deux temps.
Abandon du pouvoir : « Face à la dissolution de son empire, Charles ne peut qu'acter la nullité de son autorité dans les premiers jours de novembre 1918. » et renonciation au pouvoir : « Lâché par le commandement durant les premiers jours de novembre, Charles signe sa renonciation au trône (plus précisément sa renonciation à la participation au gouvernement autrichien), sans pour autant abdiquer formellement, dans le salon chinois bleu du château de Schönbrunn, à midi le 11 novembre 1918, le même jour que l'armistice et fin de la Première Guerre mondiale, scellant ainsi la fin de plus de 600 ans de règne des Habsbourg sur l'Autriche. Le 13 novembre, alors qu'il souhaitait conserver la couronne de Hongrie, il renonce à « toute participation aux affaires de l'État »
Steven Beller dans son Histoire de l'Autriche écrit : « Le 1er novembre, dans une atmosphère de révolution, les sociaux-démocrates réclamèrent l’instauration d’une république. Les Habsbourg n’avaient plus qu’à se retirer : le 11 novembre, Charles 1er renonça à ses pouvoirs impériaux et, le 23 mars 1919, il s’exila en Suisse avec sa famille. Après une tentative de restauration en Hongrie, il partit s’installer à Madère pour des raisons de santé ; c’est là qu’il mourut, le 1er avril 1922. Avec lui disparaissaient plus de dix siècles de domination Habsbourg en Autriche. »
Dans son livre L'Autriche, brûlure de l'Histoire, Félix Kreissler conclut ainsi un chapitre intitulé Le Déclin : « Lorsque, le 11 novembre 1918, le dernier empereur Charles signa le document par lequel il renonçait aux affaires de l’état, l’Empire des Habsbourg n’était déjà plus qu’un mirage du passé. Le 12 novembre 1918 fut proclamée la République de l’Autriche allemande ».
Voici par ailleurs ce qu’écrit Paul Pasteur dans Histoire de l'Autriche au sujet de la fin de cet Empire : « Il faut attendre le 11 novembre pour que l’empereur Charles renonce à la gestion des affaires politiques, sans pour autant abdiquer. »
Henry Bogdan dans l’Histoire des Habsbourg et dans ce qu’il nomme "La Tragédie du Dernier Empereur", écrit ceci : « Le 11 novembre, le conseil des ministres rédigea un projet de Manifeste à soumettre à l’empereur et par lequel il renonçait provisoirement à l’exercice du pouvoir. Le chef du gouvernement, le professeur Lammasch qui avait succédé à Hussarek le 12 octobre, accompagné du ministre de l’Intérieur, se rendit auprès de l’empereur. On brandit devant lui la menace que s’il ne signait pas il pourrait y avoir des manifestations ouvrières devant Schönbrunn. (…) l’empereur se résigna à signer le document présenté. Après avoir rappelé qu’il ne voulait pas être « un obstacle au libre développement » de ses peuples et qu’il acceptait par avance « les décisions que prendra l’Autriche allemande au sujet de sa forme constitutionnelle future », il annonçait son intention de renoncer « à la part qui me revient dans la conduite des affaires de l’état » (…) Ce qui s’était passé à Vienne incita Károlyi à faire de même en Hongrie. Pour légitimer le changement de régime, il avait besoin de l’abdication du roi Charles. A cet effet, il envoya à Eckartsau, où la famille impériale et royale s’était retirée au soir du 11 novembre, une délégation en vue d’arracher au roi une abdication en bonne et due forme. (…) Les envoyés de Károlyi (…) furent reçus par le roi le 13 novembre et lui demandèrent d’abdiquer. En dépit de l’insistance de ses interlocuteurs, Charles refusa. Un compromis fut cependant trouvé et le roi signa un document connu sous le nom de lettre d’Eckartsau dans lequel il déclarait : Je ne veux pas que ma personne soit un obstacle au libre développement de la nation hongroise pour laquelle je ressens toujours le même constant amour. En conséquence, je me démets de toute participation aux affaires de l’Etat et a priori je reconnais la décision par laquelle la Hongrie déterminera la forme future de l’Etat.»
Toujours à propos de ce moment charnière voici ce qu’indique Jean Béranger dans L'Empire austro-hongrois : « C’est pourquoi le 12 novembre 1918, l’assemblée nationale provisoire des allemands d’Autriche proclama la république, tandis que l’empereur Charles se retirait dans son château d’Eckartsau. Il n’abdiqua pas formellement, mail il partit quelque temps après pour l’exil en Suisse. Ainsi en l’espace d’un mois s’était effondrée l’une des plus vieilles monarchies d’Europe.»
Nos sources sur l’histoire de l’Autriche, quelques références empruntables à la BmL au Département Civilisation :
Histoire de l'Autriche - de l'Empire multinational à la nation autrichienne (XIIIe-XXe siècles) de Paul Pasteur
Histoire de l'Autriche de Steven Beller
L'Empire austro-hongrois : 1815-1918 par Jean Bérenger
Histoire des Habsbourg des origines à nos jours par Henry Bogdan
L'Autriche, brûlure de l'Histoire - brève histoire de l'Autriche de 1800 à 2000 de Félix Kreissler
Bonjour,
Abdication ou renoncement, la journée du 11 novembre 1918 signe quoi qu’il en soit l’instauration de la république autrichienne en même temps que la fin de l’Empire des Habsbourg après des siècles d’un règne multinational.
La notice Wikipédia consacrée à Charles 1er propose les deux termes en deux temps.
Steven Beller dans son Histoire de l'Autriche écrit : « Le 1er novembre, dans une atmosphère de révolution, les sociaux-démocrates réclamèrent l’instauration d’une république. Les Habsbourg n’avaient plus qu’à se retirer : le 11 novembre, Charles 1er renonça à ses pouvoirs impériaux et, le 23 mars 1919, il s’exila en Suisse avec sa famille. Après une tentative de restauration en Hongrie, il partit s’installer à Madère pour des raisons de santé ; c’est là qu’il mourut, le 1er avril 1922. Avec lui disparaissaient plus de dix siècles de domination Habsbourg en Autriche. »
Dans son livre L'Autriche, brûlure de l'Histoire, Félix Kreissler conclut ainsi un chapitre intitulé Le Déclin : « Lorsque, le 11 novembre 1918, le dernier empereur Charles signa le document par lequel il renonçait aux affaires de l’état, l’Empire des Habsbourg n’était déjà plus qu’un mirage du passé. Le 12 novembre 1918 fut proclamée la République de l’Autriche allemande ».
Voici par ailleurs ce qu’écrit Paul Pasteur dans Histoire de l'Autriche au sujet de la fin de cet Empire : « Il faut attendre le 11 novembre pour que l’empereur Charles renonce à la gestion des affaires politiques, sans pour autant abdiquer. »
Henry Bogdan dans l’Histoire des Habsbourg et dans ce qu’il nomme "La Tragédie du Dernier Empereur", écrit ceci : « Le 11 novembre, le conseil des ministres rédigea un projet de Manifeste à soumettre à l’empereur et par lequel il renonçait provisoirement à l’exercice du pouvoir. Le chef du gouvernement, le professeur Lammasch qui avait succédé à Hussarek le 12 octobre, accompagné du ministre de l’Intérieur, se rendit auprès de l’empereur. On brandit devant lui la menace que s’il ne signait pas il pourrait y avoir des manifestations ouvrières devant Schönbrunn. (…) l’empereur se résigna à signer le document présenté. Après avoir rappelé qu’il ne voulait pas être « un obstacle au libre développement » de ses peuples et qu’il acceptait par avance « les décisions que prendra l’Autriche allemande au sujet de sa forme constitutionnelle future », il annonçait son intention de renoncer « à la part qui me revient dans la conduite des affaires de l’état » (…) Ce qui s’était passé à Vienne incita Károlyi à faire de même en Hongrie. Pour légitimer le changement de régime, il avait besoin de l’abdication du roi Charles. A cet effet, il envoya à Eckartsau, où la famille impériale et royale s’était retirée au soir du 11 novembre, une délégation en vue d’arracher au roi une abdication en bonne et due forme. (…) Les envoyés de Károlyi (…) furent reçus par le roi le 13 novembre et lui demandèrent d’abdiquer. En dépit de l’insistance de ses interlocuteurs, Charles refusa. Un compromis fut cependant trouvé et le roi signa un document connu sous le nom de lettre d’Eckartsau dans lequel il déclarait : Je ne veux pas que ma personne soit un obstacle au libre développement de la nation hongroise pour laquelle je ressens toujours le même constant amour. En conséquence, je me démets de toute participation aux affaires de l’Etat et a priori je reconnais la décision par laquelle la Hongrie déterminera la forme future de l’Etat.»
Toujours à propos de ce moment charnière voici ce qu’indique Jean Béranger dans L'Empire austro-hongrois : « C’est pourquoi le 12 novembre 1918, l’assemblée nationale provisoire des allemands d’Autriche proclama la république, tandis que l’empereur Charles se retirait dans son château d’Eckartsau. Il n’abdiqua pas formellement, mail il partit quelque temps après pour l’exil en Suisse. Ainsi en l’espace d’un mois s’était effondrée l’une des plus vieilles monarchies d’Europe.»
Nos sources sur l’histoire de l’Autriche, quelques références empruntables à la BmL au Département Civilisation :
Histoire de l'Autriche - de l'Empire multinational à la nation autrichienne (XIIIe-XXe siècles) de Paul Pasteur
Histoire de l'Autriche de Steven Beller
L'Empire austro-hongrois : 1815-1918 par Jean Bérenger
Histoire des Habsbourg des origines à nos jours par Henry Bogdan
L'Autriche, brûlure de l'Histoire - brève histoire de l'Autriche de 1800 à 2000 de Félix Kreissler
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter