Question d'origine :
Bonjour,
Ayant entendu dire que toutes les cliniques privées françaises appartiennent à des fonds d'investissement américains, j 'aimerais savoir ce qu'il en est : à qui appartiennent les cliniques privées françaises ?
Merci et bonne journée
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 22/11/2017 à 10h07
Bonjour,
Vous vous interrogez sur les cliniques privées françaises et les grands groupes auxquelles elles peuvent appartenir.
Effectivement, on assiste depuis quelques années, face à des résultats financiers en berne et une politique de rémunération tarifaire de la sécurité sociale plus rigide, à un regroupement des cliniques privées françaises dans le giron de grands groupes financiers. Ces grands groupes financiers espèrent un retour sur investissement en spécialisant leurs structures dans les domaines qui rapportent : Médecine Chirurgie Obstétrique (MCO) ou la pédiatrie. Il existe encore des cliniques privées indépendantes mais elles sont rares. D'ailleurs, elles se réunissent souvent elles-mêmes dans des groupes coopératifs (santé cité, Cliniques Indépendantes Rhône Alpes, Association des Cliniques de l'Agglomération Rouennaise, …).
Au niveau des grands groupes financiers, on en distingue Ramsay Générale de Santé, Elsanet Capio.
Ramsay Générale de Santé est détenu par Ramsay health care, groupe australien spécialisé dans l’hospitalisation privée, et le crédit agricole. Elsan est né de la fusion des groupes Vedici et Vitalia, l'actionnarat est détenu par CVC Capital Partners, un fond d’investissement américain, Jérôme Nouzarède et Michel Bodkier. Capio appartient à un groupe suédois spécialisé dans l’hospitalisation privée, il appartient à Nordic capital, fond d'investissement des pays du nord, et Apax partners, fond d'investissement britannique.
Nous vous indiquons ci-dessous les sources que nous avons consultées.
"Nous allons donc nous intéresser aux établissements à but lucratif
Les établissements à but lucratif (les cliniques) sont au nombre de 1 050 et comptent 98.522 lits (source : Drees). Ils sont le plus souvent constitués sous forme de sociétés de personnes ou de capitaux, au sein desquelles s'exerce l'activité libérale des praticiens.
Sur le plan financier, l'établissement passe en effet contrat avec des médecins, associés ou non, pour pouvoir fonctionner. L'évolution récente fait apparaître un rôle croissant des investisseurs extérieurs dans l'hospitalisation privée, notamment sous la forme de chaînes de cliniques qui rachètent des établissements existants et permettent l'apport de capitaux plus importants."
source : hopital.fr
Un point de 2016 sur les 5 principaux groupes de cliniques privées par le Groupement hospitalier de la mutualité française
"À qui profite l’hôpital privé ?
Pourtant, 2014 et 2015 ont été deux années de grandes manœuvres dans le monde de l’hospitalisation privée. Ramsay – fonds d’investissement australien – a racheté le premier groupe hospitalier français, la Générale de santé, et a investi, dans la foulée, 135 millions dans l’agglomération lilloise. Déjà propriétaire de La Louvière à Lille, le groupe détient aujourd’hui 11 autres établissements de la métropole lilloise (10 cliniques et hôpitaux et un EHPAD) ainsi que cinq cliniques de Rouvroy à Arras et Douai ; 135 établissements dans toute la France.
Vedici et Vitalia sont devenus un seul et même groupe : Elsan, propriétaire désormais de 80 établissements en France ; dans la région, des cliniques Saint-Omer et du Cambrésis. Deuxième groupe hospitalier privé français, son capital s’appuie en partie sur le fonds d’investissement CVC Capital Partners dont le siège est au Luxembourg.
À la troisième place, le groupe Médipôle partenaires (né du rachat de Médi-Partenaires par Médipôle Sud Santé en 2014) détient la Clinique de Flandre à Coudekerque-branche, l’Institut ophtalmique de Somain et la Polyclinique Vauban, à Valenciennes. Son actionnaire, le fonds européen d’investissement Bridgepoint, est implanté notamment au Royaume-Uni et en Scandinavie.
[A savoir que Médipôle vient d'être racheté par Elsan en 2017]
Et à Paris, Lyon et Toulouse, c’est un autre fonds, suédois celui-là, Capio, qui s’implante à son tour sérieusement.
Dans la région, les Hôpitaux privés du littoral, groupe jusqu’alors familial, basés à Calais et Boulogne-sur-Mer, ont également ouvert leur capital, mais à des banques françaises : Crédit Mutuel-CIC.
Faut-il craindre ses rapprochements ? La France est le pays où la part du secteur privé à but non-lucratif est la plus importante en Europe.
Du côté de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), tout juste nous indique-t-on que « le poids des grands groupes reste assez stable depuis quelques années, une proportion de 30 à 40 % des 1 030 cliniques privées du territoire ».
Source : Le magazine La voix du nord
Sur le blog d’un contrôleur de gestion, on retrouve, de manière résumée, les alternatives à ces grands groupements :
"Des alternatives aux opérations de nature capitalistique cherchent néanmoins à se constituer. Ainsi, un réseau de groupes hospitaliers privés et de cliniques indépendantes représentant 73 établissements, Santé-Cité, s'est-il créé en 2011 sur la base du Club 15. Chaque adhérent conserve son autonomie de gestion, tout en s'inscrivant dans une démarche d'échange et de coopération. Ce "groupe coopératif" fédère aujourd'hui 36 coopérateurs représentant 108 cliniques. Quant à la SAS CIRA (Cliniques Indépendantes Rhône Alpes) et à l'A.C.A.R. (Association des Cliniques de l'Agglomération Rouennaise), elles fédèrent respectivement 12 et 9 cliniques. Clinavenir, créée en 2012 par trois cliniques suit la même voie en Midi Pyrénées et le réseau Serenis en Haute Garonne. 4 cliniques viennent de constituer le GCS de moyens "Cogestho Nord Picardie" pour mutualiser les fonctions sociales, administratives, techniques, qualité et communication. Par ailleurs, des pôles publics-privés voient s'associer sur un site unique et autour de projets médicaux et logistiques partagés des cliniques indépendantes comme de groupes avec des établissements publics et, plus rarement, privés non lucratifs."
Nous vous indiquons , pour information, un document de 2003, très détaillé sur le sujet mais un peu obsolète : Les restructurations des cliniques privées : radioscopie d’un secteur en mutation
Bonne lecture !
Cordialement,
L’équipe Cap’Culture Santé.
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