Question d'origine :
Bonjour
Je viens de voir sur revue de vente aux enchères
Un tableau peinture sur bois c’est indiqué (vierge de douleur)
J’aimerais savoir ce que vs veut dire
Merci Cdt
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 20/11/2017 à 14h08
Bonjour,
Il s'agit de la Vierge pleurant la mort de son fils, le Christ : Mater dolorosa.
Voici quelques explications provenant de l'ouvrage intitulé La Vierge : culte et image de Marie-France Boyer :
" Toutes les civilisations du bord de la Méditerranée, de l'Asie Mineure à l'Egypte, ont été initiées aux rituels de deuil lugubres et violents liés aux cultes des déesses antiques comme Inanna, Ishtar, Isis ou Cybèle. Ces trois dernières, comme beaucoup d'autres, pleurent la mort d'un fils (parfois d'un frère)-amant, poussent des cris déchirants, s'arrachent les cheveux, s'enfoncent les ongles dans la peau et se déchirent jusqu'à ce que le jeune homme ressuscite, symbolisant le printemps.
Au XIIe siècle, saint Bernard de Clairvaux, interlocuteur de plusieurs papes, prédicateur de la deuxième croisade et personnage emblématique de la chrétienté, consacra nombre de poèmes et de sermons à ladouleur de Marie .
Le thème de la Vierge souffrante n'apparaît vraiment qu'au Moyen Age , simultanément en France, en Italie, en Angleterre et en Espagne.
Dans l'Evangile, Siméon lui prédit « qu'un glaive lui transpercera le cœur », et l’Église finira par fixer à sept, au XVIIe siècle, le chiffre de ses douleurs : la prophétie de Siméon, la fuite en Egypte au moment du massacre des Innocents, la disparition de Jésus au Temple à l'âge de douze ans, le calvaire, la crucifixion, la déposition du corps et la mise au tombeau.
Les franciscains favorisent pour leur part les représentations de la Mater Dolorosa et de la pietà.
Saint François en extase reçoit les stigmates sur ses mains - comme, au XXe siècle, le Padre Pio italien que Jean-Paul II béatifiera en 1999. Dès le XVIe siècle, les chrétiens sont bouleversés par le célèbre Stabat mater, attribué à Jacopone da Todi et mis en musique tour à tour par Josquin des Prés, Palestrina, Haydn, Rossini ou Pergolèse. Le Stabat mater décrit la Passion du Christ à travers les yeux de sa Mère. Jacopone da Todi écrit le sien après avoir mené une vie extrêmement dissipée, dont il se repent à la mort de sa femme.
Pergolèse meurt dans un couvent à l'âge de vingt-six ans, alors qu'il vient d'achever la composition de cette musique terrienne, sensuelle et grandiose. « Oh! Combien triste et combien cruel fut pour son cœur si maternel le calvaire de Jésus... Fais nous pleurer près de ton cœur et compatir à ta douleur. » "
Pour aller plus loin, quelques ouvrages qui pourront vous intéresser :
- Visages de Vierges : du Moyen Age aux Temps modernes / Kyra Belan
- La Vierge dans l'art / Timothy Verdon - Paris : Cerf, 2005
- Belle et douce Marie : la Vierge des peintres / Michael Lonsdale - Paris : Rey, 2017
Bonne journée.
Il s'agit de la Vierge pleurant la mort de son fils, le Christ : Mater dolorosa.
Voici quelques explications provenant de l'ouvrage intitulé La Vierge : culte et image de Marie-France Boyer :
" Toutes les civilisations du bord de la Méditerranée, de l'Asie Mineure à l'Egypte, ont été initiées aux rituels de deuil lugubres et violents liés aux cultes des déesses antiques comme Inanna, Ishtar, Isis ou Cybèle. Ces trois dernières, comme beaucoup d'autres, pleurent la mort d'un fils (parfois d'un frère)-amant, poussent des cris déchirants, s'arrachent les cheveux, s'enfoncent les ongles dans la peau et se déchirent jusqu'à ce que le jeune homme ressuscite, symbolisant le printemps.
Au XIIe siècle, saint Bernard de Clairvaux, interlocuteur de plusieurs papes, prédicateur de la deuxième croisade et personnage emblématique de la chrétienté, consacra nombre de poèmes et de sermons à la
Dans l'Evangile, Siméon lui prédit « qu'un glaive lui transpercera le cœur », et l’
Saint François en extase reçoit les stigmates sur ses mains - comme, au XXe siècle, le Padre Pio italien que Jean-Paul II béatifiera en 1999. Dès le XVIe siècle, les chrétiens sont bouleversés par le célèbre Stabat mater, attribué à Jacopone da Todi et mis en musique tour à tour par Josquin des Prés, Palestrina, Haydn, Rossini ou Pergolèse. Le Stabat mater décrit la Passion du Christ à travers les yeux de sa Mère. Jacopone da Todi écrit le sien après avoir mené une vie extrêmement dissipée, dont il se repent à la mort de sa femme.
Pergolèse meurt dans un couvent à l'âge de vingt-six ans, alors qu'il vient d'achever la composition de cette musique terrienne, sensuelle et grandiose. « Oh! Combien triste et combien cruel fut pour son cœur si maternel le calvaire de Jésus... Fais nous pleurer près de ton cœur et compatir à ta douleur. » "
Pour aller plus loin, quelques ouvrages qui pourront vous intéresser :
- Visages de Vierges : du Moyen Age aux Temps modernes / Kyra Belan
- La Vierge dans l'art / Timothy Verdon - Paris : Cerf, 2005
- Belle et douce Marie : la Vierge des peintres / Michael Lonsdale - Paris : Rey, 2017
Bonne journée.
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