origines de la lutte gréco-romaine
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 14/11/2017 à 16h38
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Question d'origine :
Bonjour, je souhaiterais savoir si la lutte gréco-romaine, telle que nous la pratiquons aujourd'hui, est bien un sport d'origine française, car je trouve des informations contradictoires. Je vous remercie par avance pour votre réponse.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 16/11/2017 à 14h55
Bonjour,
Effectivement la Fédération internationale des luttes associées attribue à un français, Jean Exbrayat, la paternité du style moderne de la lutte gréco-romaine :
« La lutte faisait partie des neuf premiers sports originels de Jeux Olympiques organisés en 1896. Il n'y avait pas de catégories de poids et seulement un style, la lutte gréco-romaine.
Malgré ce nom, lutte gréco-romaine, la discipline est devenue populaire à travers l'Europe en 18e et 19 et siècle mais se connaissait plus sous le nom de "lutte francaise" ou "lutte à main plates".
Un soldat de l'armée de Napoléon, Jean Exbrayat, qui avait voyagé à travers la campagne européenne pour lutteur dans les foires et festivals, est généralement désigné comme celui qui a mis en place les règles basiques de son style de lutte.
Exbrayat appelait son style "mains plates" pour le différencier des autres combats populaires des foires ou étaient autorisés les coups avec poings fermés. Les règles d'Exbrayat limitaient également les prises qui ne servaient qu'à faire mal à l'adversaire et rendaient le sport dangereux.
Une règle également attribuée à Exbrayat ne permettait pas les prises sous la taille, ce qui est devenu la caractéristique principale de la lutte gréco-romaine moderne.
A cette époque à peu près. les leaders du monde sportif encourageaient les pratiquants à retourner aux valeurs classiques et anciennes de la Grèce et de Rome, et c'est sur ce fond historique que la lutte devint la lutte "gréco-romaine" ou le "style classique", comme l'appellent encore aujourd'hui certains pays d'Europe. »
Un autre article de la fédération retrace les origines et l’histoire de la lutte :
« La lutte professionnelle se dessina en France à partir des années 1830. Les lutteurs qui n’avaient pas accès aux milieux d’élite formèrent des troupes de forains qui sillonnaient la France pour démontrer leurs talents. L’arène des lutteurs côtoyait alors les stands des montreurs de fauves, des funambules et des femmes à barbe. Les bonisseurs présentaient les lutteurs aux noms évocateurs tels qu’Edouard le mangeur d’acier, Gustave d’Avignon le briseur de vertèbres ou Bonnet le bœuf des Basses Alpes et mettaient au défi le public de les tomber pour la somme de 500 francs. En 1848, le forain français Jean Exbroyat créa la première troupe de lutteurs de cirque moderne et institua la règle de ne pas porter de prises au dessous de la ceinture. Il nomma ce nouveau style la « lutte à mains plates ». A sa mort en 1872, l’avocat lyonnais Rossignol-Rollin assuma la direction de cette troupe et se fit remarquer par son habileté à faire de la publicité, à « arranger » des matchs et à remettre des récompenses aux lutteurs au nom du public.
L’influence française s’étendit de l’Empire austro-hongrois, à l’Italie, au Danemark ou à la Russie et le nouveau style se propagea sous les noms de lutte gréco-romaine, de lutte classique ou de lutte française. Des combats de lutte professionnelle s’organisèrent ainsi partout en Europe avec des règles et des programmes de compétition très variables en fonction des goûts des lutteurs, des managers ou du public. En 1898, le Français Paul Pons, surnommé Le Colosse, fut le premier Champion du Monde professionnel devant le Polonais Ladislaus Pytlasinski. D’autres grands champions lui succédèrent tels que le Turc Kara Ahmed (le Monstre de l’Orient), le Bulgare Nikola Petrov (le Lion des Balkans) ou le Russe Ivan Poddoubni (le Champion des Champions).
A la fin du XIXème siècle, la lutte professionnelle était le sport le plus en vogue en Europe, mais elle commença à s’éroder à partir de 1900 en raison des matchs convenus, des victoires truquées ou de l’annonce de faux titres et de fausses nationalités des concurrents. La redécouverte de l’amateurisme olympique favorisa la création de nombreux clubs et écoles de lutte amateur qui finirent d’achever la lutte professionnelle. D’un point de vue historique la lutte professionnelle a cependant des mérites indiscutables. Les compétitions contribuèrent à populariser la lutte, l’aspect physique des lutteurs servit de modèle aux jeunes hommes et le système d’entraînement mis en place permit aux clubs de lutte amateur de se structurer rapidement. »
Nous retrouvons cette information dans un article du Monde consacré à la lutte : Mondiaux de lutte à Paris : bras roulé, passivité, portée du pompier… tout comprendre à ce sport millénaire
« La lutte gréco-romaine est une lutte d’invention française, qui n’a rien à voir avec les luttes pratiquées dans l’Antiquité. Elle a été créée par un grognard de l’Empire, Jean Exbrayat, qui l’aurait appelée « lutte à mains plates ». Exbrayat a développé le concept de ne pas faire de prises douloureuses pouvant blesser l’adversaire, par opposition aux luttes de boxe où les coups de poings étaient autorisés. »
Notons que la lutte pratiquée au Jeux de l’Antiquité était un sport brutal qui n’aurait que peu à voir avec sa forme moderne…
Source : L'Encyclopédie visuelle des sports
Peut-être en apprendrez-vous plus en consultant l’ouvrage de Frédéric Loyer Histoire de la lutte et du catch en France, que nous ne possédons malheureusement pas à la BmL.
Bonne journée.
Effectivement la Fédération internationale des luttes associées attribue à un français, Jean Exbrayat, la paternité du style moderne de la lutte gréco-romaine :
« La lutte faisait partie des neuf premiers sports originels de Jeux Olympiques organisés en 1896. Il n'y avait pas de catégories de poids et seulement un style, la lutte gréco-romaine.
Malgré ce nom, lutte gréco-romaine, la discipline est devenue populaire à travers l'Europe en 18e et 19 et siècle mais se connaissait plus sous le nom de "lutte francaise" ou "lutte à main plates".
Un soldat de l'armée de Napoléon, Jean Exbrayat, qui avait voyagé à travers la campagne européenne pour lutteur dans les foires et festivals, est généralement désigné comme celui qui a mis en place les règles basiques de son style de lutte.
Exbrayat appelait son style "mains plates" pour le différencier des autres combats populaires des foires ou étaient autorisés les coups avec poings fermés. Les règles d'Exbrayat limitaient également les prises qui ne servaient qu'à faire mal à l'adversaire et rendaient le sport dangereux.
Une règle également attribuée à Exbrayat ne permettait pas les prises sous la taille, ce qui est devenu la caractéristique principale de la lutte gréco-romaine moderne.
A cette époque à peu près. les leaders du monde sportif encourageaient les pratiquants à retourner aux valeurs classiques et anciennes de la Grèce et de Rome, et c'est sur ce fond historique que la lutte devint la lutte "gréco-romaine" ou le "style classique", comme l'appellent encore aujourd'hui certains pays d'Europe. »
Un autre article de la fédération retrace les origines et l’histoire de la lutte :
« La lutte professionnelle se dessina en France à partir des années 1830. Les lutteurs qui n’avaient pas accès aux milieux d’élite formèrent des troupes de forains qui sillonnaient la France pour démontrer leurs talents. L’arène des lutteurs côtoyait alors les stands des montreurs de fauves, des funambules et des femmes à barbe. Les bonisseurs présentaient les lutteurs aux noms évocateurs tels qu’Edouard le mangeur d’acier, Gustave d’Avignon le briseur de vertèbres ou Bonnet le bœuf des Basses Alpes et mettaient au défi le public de les tomber pour la somme de 500 francs. En 1848, le forain français Jean Exbroyat créa la première troupe de lutteurs de cirque moderne et institua la règle de ne pas porter de prises au dessous de la ceinture. Il nomma ce nouveau style la « lutte à mains plates ». A sa mort en 1872, l’avocat lyonnais Rossignol-Rollin assuma la direction de cette troupe et se fit remarquer par son habileté à faire de la publicité, à « arranger » des matchs et à remettre des récompenses aux lutteurs au nom du public.
L’influence française s’étendit de l’Empire austro-hongrois, à l’Italie, au Danemark ou à la Russie et le nouveau style se propagea sous les noms de lutte gréco-romaine, de lutte classique ou de lutte française. Des combats de lutte professionnelle s’organisèrent ainsi partout en Europe avec des règles et des programmes de compétition très variables en fonction des goûts des lutteurs, des managers ou du public. En 1898, le Français Paul Pons, surnommé Le Colosse, fut le premier Champion du Monde professionnel devant le Polonais Ladislaus Pytlasinski. D’autres grands champions lui succédèrent tels que le Turc Kara Ahmed (le Monstre de l’Orient), le Bulgare Nikola Petrov (le Lion des Balkans) ou le Russe Ivan Poddoubni (le Champion des Champions).
A la fin du XIXème siècle, la lutte professionnelle était le sport le plus en vogue en Europe, mais elle commença à s’éroder à partir de 1900 en raison des matchs convenus, des victoires truquées ou de l’annonce de faux titres et de fausses nationalités des concurrents. La redécouverte de l’amateurisme olympique favorisa la création de nombreux clubs et écoles de lutte amateur qui finirent d’achever la lutte professionnelle. D’un point de vue historique la lutte professionnelle a cependant des mérites indiscutables. Les compétitions contribuèrent à populariser la lutte, l’aspect physique des lutteurs servit de modèle aux jeunes hommes et le système d’entraînement mis en place permit aux clubs de lutte amateur de se structurer rapidement. »
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« La lutte gréco-romaine est une lutte d’invention française, qui n’a rien à voir avec les luttes pratiquées dans l’Antiquité. Elle a été créée par un grognard de l’Empire, Jean Exbrayat, qui l’aurait appelée « lutte à mains plates ». Exbrayat a développé le concept de ne pas faire de prises douloureuses pouvant blesser l’adversaire, par opposition aux luttes de boxe où les coups de poings étaient autorisés. »
Notons que la lutte pratiquée au Jeux de l’Antiquité était un sport brutal qui n’aurait que peu à voir avec sa forme moderne…
Source : L'Encyclopédie visuelle des sports
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