Question d'origine :
Quel etait le graveur vignettes merlin coccai edition 1692 merci beaucoup
Commentaire de
Chapman :
Publié le 10/11/2017 à 13:16
Bojour,
Serait il posible de savoir a combien d exempaires un ouvrage tel que celui precite a t il et imprime en 1692.
Avec tous mes remerciements
Réponse attendue pour le 15/11/2017 à 23:45
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 15/11/2017 à 16h58
Bonjour,
Les ouvrages de référence consultés, s’ils précisent que Merlin Coccai est l’un des pseudonymes du poète Teofilo Folengo (1496-1544), ne mentionnent pas l’auteur des gravures en taille-douce introduisant les diverses Macaronea dans l’édition de 1692 :
- J.-Charles Brunet, Manuel du libraire et de l’amateur de livres, Paris, 1860-1865, t. II, col. 1319
- Edouard Rahir, Catalogue d’une collection unique de volumes imprimés par les Elzevier et divers typographes hollandais du XVIIe siècle, Nieuwkoop, 1965, p. 338, n° 2908
L’annotation manuscrite apposée par Etienne-Claude Mestre, qui possédait au XIXe siècle l'exemplaire aujourd'hui conservé dans les collections de la Bibliothèque municipale de Lyon, n’éclaire pas davantage l’identité du graveur. Elle témoigne pourtant de l’intérêt particulier du bibliophile pour les illustrations de son livre, puisqu’il en dresse l’index.
Ces œuvres n’étant à notre connaissance pas attribuées à ce jour, il peut se révéler utile de chercher à mieux connaître le cercle des graveurs ayant travaillé avec leur imprimeur, Abraham van Someren (1662-1700). Il faut néanmoins garder à l’esprit que cette édition fait partie de celles qui présentent une adresse bibliographique douteuse. Elle est notamment répertoriée dans l’instrument suivant, qui la considère comme une édition napolitaine :
Emil Ottokar Weller, Die falschen und fingierten Druckorte, Hildesheim, 1960-1961, t. I, p. 252
Ces investigations dépassant le cadre de ce qu’il nous est donné de faire grâce au Guichet du Savoir, nous devrons ici nous contenter d’un examen attentif des estampes, point de départ de toute démarche d’identification. Ainsi, nous avancerons – sous réserve d’une étude poussée pour la corroborer ou l’infirmer – l’hypothèse d’une illustration à plusieurs mains.
De fait, les vignettes qui vous intéressent sont d’inégale qualité et révèlent a minima deux styles distincts : les unes offrent des compositions élaborées dont les scènes empreintes de classicisme se déroulent dans des décors architecturés (figure 1) tandis que les autres font preuve de notions élémentaires ou approximatives s’agissant de la perspective, des proportions et de l’anatomie (figure 2). Les drapés trahissent ces différences. Dans un cas ils sont plutôt fluides (figure 3), dans l’autre ils présentent un schématisme et une caractéristique aisément identifiables : la ligne inférieure des toges forme une ondulation très marquée, soulignée par une ombre abondante (figure 4). Il s’avère surtout que les dernières sont des copies serviles des bois gravés présents dans une autre édition à notre disposition, celle de Venise en 1585 (figures 5 et 6), tandis que les premières adaptent et s’approprient les modèles iconographiques plus anciens lorsqu’elles s’en inspirent (figures 7 et 8).
Figure 1.
Figure 2.
Figure 3.
Figure 4.
Figures 5 (édition de 1585) et 6 (édition de 1692).
Figures 7 (édition de 1521) et 8 (édition de 1692).
En ce qui concerne la question du tirage, il est difficile sinon impossible de répondre avec précision, tant les sources documentaires émanant des ateliers d'imprimeurs sont rares ou inexistantes.
Lorsqu'elles existent, elles nous renseignent sur une édition précise dont il faut se garder de faire des chiffres révélés une généralité propre à chaque titre.
Il reste néanmoins possible de dégager des moyennes en fonction du type de livre imprimé, comme le rappelle Marie Anne-Merland, dans son article tirage publié dans le Dictionnaire encyclopédique du livre, t. 3, p. 844, cité dans la réponse à cette question du Guichet du Savoir portant sur le même sujet.
Il n'y a guère de raison de penser que notre édition des oeuvres de Folengo, véritable nom de "Merlin le cuisinier", excède la moyenne de 1200-1500 exemplaires mentionnée par Marie-Anne-Merland. Il demeure même probable que le tirage se situe en dessous de cette moyenne en raison de la présence des vingt-six vignettes gravées sur cuivre, comme le rappelle la réponse du Guichet citée plus haut.
Nous espérons avoir pu vous être utiles dans vos recherches.
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