Question d'origine :
Bonjour,
l'humanisme d'aujourd'hui peut-il préparer celui demain et comment?
Merci à tous.
Réponse attendue le 14/11/2017 - 19:50
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 14/11/2017 à 16h20
Bonjour,
Votre question au caractère hautement philosophique nous pousse à vous faire une réponse développée - du type composition ou dissertation-, ce qui n'est pas le rôle du Guichet. Néanmoins nous vous proposons quelques éléments de réflexion et des pistes bibliographiques.
« On désigne par - humaniste - toute pensée qui met au premier plan de ses préoccupations le développement des qualités essentielles de l'être humain…Son principe de morale est celui de la tolérance ; Sa philosophie propre défend l’idée d’un progrès de la civilisation vers une forme idéale de l’humanité, où l'homme serait à la fois libre, grâce au progrès technique, à l’égard des contingences de la nature et libre à l’égard des autres hommes... » (source :wikipedia)
L'humanisme tel qu'il est généralement définit s'entend comme une doctrine morale s'inscrivant dans une tradition antique et greco-romaine et se développe à la Renaissance. Cette acception renvoie à un corpus d'auteurs classiques (Plutarque, Erasme, Montaigne, etc...) avant de se développer et de se nuancer tout au long de l'histoire de la philosophie moderne en passant par Kant et son cosmopolitisme universel et Le siècle des Lumières incarné entre autres par l’humanisme « militant » de Voltaire.
Rémi Brague dans sa conférence intitulée un humanisme est-il encore possible ? (visible en ligne sur le site de l'université de tous les savoirs) donne deux sens à la notion d'humanisme. Renvoyant d’une part à un mouvement de pensée à l'historiographie "européo-centrée" et d’autre part à une attitude globale qui valorise l'humain, dépassant ainsi les cadres d'un courant de pensée occidentale.
Il rappelle également le caractère mouvant de cette notion, de Descartes plaçant « L’Homme comme maître et possesseur de la Nature » à Nietzsche qui 250 ans plus tard dans «
Qu'est ce que l'humanisme ? / Christophe Bouriau
Histoire de l'humanisme en Occident / Abdennour Bidar
Concomitant du progrès et / ou de l’évolution de la société (des hommes), l' « humanisme d'aujourd'hui » ne serait pas celui d'hier…Nous vous invitons à lire la définition qu'en proposait la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova en 2010 :
" Être humaniste aujourd’hui, c’est édifier des passerelles
entre le Nord, le Sud, l’Est, l’Ouest, renforcer la communauté
des hommes pour répondre ensemble aux défis qui sont les
nôtres. C’est utiliser la culture, dans toute la
diversité de ses expressions, comme outil de rapprochement
et de construction d’un imaginaire commun."
A l’heure de la sécularisation, la philosophe Julia Kristeva, invitée à Assise en 2011 par le pape Benoit XVI, fait le lien entre société sécularisée et « la nécessité de croire » afin de penser l’humanisme à venir :
"Pourtant, ce n’est pas l’humanisme, mais ce sont les dérives sectaires, technicistes et négationnistes de la sécularisation qui ont sombré dans la « banalité du mal..."
Sur l’humanisme aujourd’hui, d’autres auteurs :
Quelles valeurs partager et transmettre aujourd'hui ? / Abdennour Bidar : l’auteur s’attarde sur les différents humanismes d'Orient et d'Occident afin de penser des valeurs communes dans la France multiculturelle du XXIeme siècle.
Quel nouvel humanisme aujourd'hui? (une des conférences du cycle : "Quels humanismes pour quelle humanité aujourd'hui ?" organisée par l’UTLS) et Simondon de Jean-Hugues Barthélémy. Le philosophe revient sur la pensée de Gilbert Simondon dans sa tentative de penser un nouvel encyclopédisme qui concilierait technicisme et humanisme.
Le règne de l'homme : genèse et échec du projet moderne / Rémi Brague
Post-humanisme et Demain les posthumains de Jean Michel Besnier. L’auteur trace une voie du milieu entre les positions morales trop simplistes qui conduisent au refus craintif du progrès et les post humanistes qui préfigurent une définition d’un humain « non-humain ».
« Entre ces deux utopies antihumanistes, il y a encore une place pour une utopie humaniste : celle qu’il appelle “la révolution cosmopolitique », ou tous les êtres humains seraient détenteurs des mêmes droits, cest-à-dire de libertés égales. Suprahumaniste, l utopie cosmopolitique vise donc à abattre les frontières et à poser comme principe que l’homme est d’abord et avant tout citoyen du monde, par-delà ses ancrages locaux. » (source : Les Inrocks, article - Pourquoi la révolution cosmopolitique est la vraie utopie humaniste du XXIeme siècle-)
Bonnes recherches.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Pourquoi certains immeubles ont-ils leur façade extérieure...
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter