Question d'origine :
Il est communément admis que beaucoup de couples se rencontrent sur leur lieu de travail. Par ailleurs, on admet aussi que de nombreux enseignants sont en couple avec d'autres enseignants !
Mais peut on estimer le pourcentage de ces couples dans le milieu enseignant ?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 07/11/2017 à 10h18
Bonjour,
Avant de vous répondre de manière précise, nous tenons à reprendre un article de 2017, « couples : qui se ressemble s’assemble » publié sur inegalites.fr qui souligne effectivement qu’ «En matière de couple, qui se ressemble s’assemble, et le milieu social compte pour beaucoup dans cette ressemblance . Les sociologues français n’étudient plus guère ce phénomène qu’ils qualifient d’« homogamie », pourtant essentiel pour comprendre la reproduction sociale. Les dernières données sur le sujet datent de 1999. Un travail peu connu du sociologue Milan Bouchet-Valat permet d’actualiser ces données. Il fait apparaître une diminution de l’homogamie dans le temps long.
En 2011, 78,2 % des ouvriers vivaient avec une ouvrière ou une employée, alors que ces dernières ne représentaient que 53 % de l’ensemble des conjointes. Seuls 2,8 % des ouvriers vivaient avec une femme cadre supérieure. De leur côté, 38,5 % des cadres supérieurs formaient un couple avec une femme de même catégorie sociale, soit 2,6 fois plus que dans la population des conjointes . Une autre étude apporte des éléments sur l’homogamie en fonction du diplôme. Là aussi, les résultats sont édifiants : les deux tiers des hommes sans diplôme nés en 1970 vivaient en couple avec une femme ayant au mieux le BEP. 82 % des bac + 5 l’étaient avec une femme disposant au moins d’un bac + 2. Seuls 4 % des bac + 5 cohabitaient avec une femme sans diplôme… »
Qu’en est-il alors dans le secteur de l’enseignement ?
Dans un article de 2012, Europre 1 dresse un « Portrait-robot du prof moyen » et note qu’en « En2007, 25% des hommes enseignant dans le secondaire avaient un conjoint également enseignant ", cite à titre d’exemple Géraldine Farges, chercheuse associée à l’Observatoire sociologique du changement. "La proportion montait à 40% dans le premier degré ", poursuit la sociologue, jointe par Europe 1.fr. Au fil du temps, la tendance a évolué. A la baisse d’abord. 29% des enseignantes nées dans les années 1930 avaient un conjoint exerçant la même profession. Cette proportion est tombée à 19% pour les enseignantes nées dans les années 1960. "C’est d’abord dû à la transformation de la société française, qui a compté plus de cadres, et donc plus d’opportunités pour les professeurs de se marier avec des cadres", explique Géraldine Farges.
Ces dernières années, la tendance s’est inversée. L’homogamie enseignante est repartie à la hausse. Plusieurs facteurs expliquent ce changement de tendance. "De plus en plus d’enseignants sont eux-mêmes des enfants d’enseignants qui reproduisent le schéma de leurs parents", explique Géraldine Farges. Mais il y a une autre raison. "Le métier a été beaucoup décrié, très peu valorisé par la société. Il y a donc chez les enseignants une volonté de trouver un conjoint à même de les comprendre", décrypte la chercheuse. Lassé des critiques, l’enseignant cherche donc à se protéger… »
Dans une étude plus ancienne, Les agents de la fonction publique et leur famille, Audrey Baëhr (2010) notait que pour 19,5 % des couples, l’un des conjoints travaille dans la fonction publique alors que l’autre travaille dans le privé ; 6,2 % des couples se caractérisent par deux conjoints salariés de la fonction publique.
À catégorie socioprofessionnelle équivalente, l’homogamie, autrement dit, le fait de vivre en couple avec une personne du même groupe socioprofessionnel, est toujours plus forte dans la fonction publique. Au sein de la fonction publique, ce sont les cadres non enseignants qui sont les plus homogames : les couples composés de deux cadres non enseignants de la fonction publique sont en effet 9 fois plus nombreux dans la population des couples salariés que ne le voudraient les « lois du hasard », c’est-à-dire sous l’hypothèse d’absence de lien entre le groupe socioprofessionnel et le choix du conjoint .
Viennent ensuite les enseignants :les couples aux deux conjoints enseignants sont 5 fois plus fréquents que si les conjoints se choisissaient « au hasard » , sans considération du groupe socioprofessionnel du conjoint. »
Notons néanmoins que ces chiffres varient considérablement d’une étude à l’autre puisque celle portant sur Les agents de la fonction publique et leur famille en 2011 indique que « Plus du quart des agents de la fonction publique en couple ont un conjoint lui aussi dans la fonction publique » et précise que «L’indice d’homogamie le plus élevé s’observe chez les enseignants. En effet, les couples formés de deux enseignants sont 11 fois plus nombreux que si les conjoints se choisissaient au hasard ».
Sur l’évolution de ces unions, nous vous laissons aussi consulter l’article de Géraldine Farges, Le statut social des enseignants français, Revue européenne des sciences sociales , 49-1 | 2011.
Avant de vous répondre de manière précise, nous tenons à reprendre un article de 2017, « couples : qui se ressemble s’assemble » publié sur inegalites.fr qui souligne effectivement qu’ «
Qu’en est-il alors dans le secteur de l’enseignement ?
Dans un article de 2012, Europre 1 dresse un « Portrait-robot du prof moyen » et note qu’en « En
Ces dernières années, la tendance s’est inversée. L’homogamie enseignante est repartie à la hausse. Plusieurs facteurs expliquent ce changement de tendance. "De plus en plus d’enseignants sont eux-mêmes des enfants d’enseignants qui reproduisent le schéma de leurs parents", explique Géraldine Farges. Mais il y a une autre raison. "Le métier a été beaucoup décrié, très peu valorisé par la société. Il y a donc chez les enseignants une volonté de trouver un conjoint à même de les comprendre", décrypte la chercheuse. Lassé des critiques, l’enseignant cherche donc à se protéger… »
Dans une étude plus ancienne, Les agents de la fonction publique et leur famille, Audrey Baëhr (2010) notait que pour 19,5 % des couples, l’un des conjoints travaille dans la fonction publique alors que l’autre travaille dans le privé ; 6,2 % des couples se caractérisent par deux conjoints salariés de la fonction publique.
À catégorie socioprofessionnelle équivalente, l’homogamie, autrement dit, le fait de vivre en couple avec une personne du même groupe socioprofessionnel, est toujours plus forte dans la fonction publique.
Viennent ensuite les enseignants :
Notons néanmoins que ces chiffres varient considérablement d’une étude à l’autre puisque celle portant sur Les agents de la fonction publique et leur famille en 2011 indique que « Plus du quart des agents de la fonction publique en couple ont un conjoint lui aussi dans la fonction publique » et précise que «
Sur l’évolution de ces unions, nous vous laissons aussi consulter l’article de Géraldine Farges, Le statut social des enseignants français, Revue européenne des sciences sociales , 49-1 | 2011.
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