Question d'origine :
Bonjour,
Dans le cadre d'un oral d'anglais, je dois répondre à l'interrogation suivante : "les relations publiques sont-elles régies par le mensonge envers les clients et la population ?". Je dois répondre "oui" à cette question-débat.
Pour l'instant, j'ai déduit la réponse suivante : il s'agit bel et bien de mensonge car les entreprises et organisations agissent dans leur propre intérêt et n'hésitent pas à mentir à la population afin de garder une image "dorée". C'est notamment le cas en situation de crise, par exemple.
Cependant, je manque cruellement d'exemples et d'arguments. Pourriez-vous s'il vous plaît m'indiquer quelques pistes ?
En vous remerciant.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/11/2017 à 15h23
Bonjour,
" Bien sûr que c’est pas beau de mentir, et pourtant qui ne ment pas ?
Nous mentons par faiblesse, par politesse, pour nous protéger, pour survivre, pour cacher ce qui nous fait honte et parfois par besoin. [...]
Tout cela vient du fait que nous confondons et mettons sur le même plan plusieurs sortes de mensonges. Des mensonges anodins et préservant la paix sociale et des mensonges plus graves utilisés pour tromper l’autre. Ainsi il nous arrive de mentir :
-Par omission : c’est le mensonge qui n’en est presque pas un. On évite de dire quelque chose qui pourrait ennuyer, déranger, blesser, procurer du désagrément à soi ou aux autres.
-Par politesse : c’est le mensonge diplomatique. On trouve une bonne excuse pour décliner une invitation, ne pas répondre à une question. On dit parfois le contraire de ce que l’on pense pour ne pas choquer.
-Pour manipuler : c’est le mensonge fait pour obtenir quelque chose de l’autre. On ment sur les sentiments, sur ce que l’on est, sur le passé, sur ce que l’on a fait ou pas fait. Ce mensonge est généralement destiné à tromper l’autre pour obtenir un avantage. C’est celui qui nous paraît le plus critiquable, le plus détestable. Mais un homme de 50 ans, qui ment sur son âge pour obtenir un emploi, a-t-il tout à fait tort ?
-Par protection : dans les sociétés totalitaires le mensonge est souvent nécessaire à la survie. Pendant l’occupation, on apprenait aux enfants juifs à mentir sur leur nom, leur origine. De même, dans certains pays, il n’est pas bon de dire la vérité sur ce que l’on pense, sur qui l’on fréquente. Les sociétés ne sont pas les seules à être totalitaires, certaines familles le sont aussi. Dans ces familles, les adultes sont dictatoriaux et interdisent toute ouverture vers l’extérieur. Alors ceux qui les subissent sont tentés de mentir pour préserver leur identité, leur personnalité, leurs désirs. Lorsqu’une mère possessive empêche son fils ou sa fille de voir telle ou telle personne sous des prétextes plus ou moins bons, il peut être nécessaire à l’adolescent de mentir pour préserver sa paix et éviter d’être maltraité. De même un père despotique peut poser des interdits tout à fait déplacés, empêcher un enfant de s’épanouir dans une activité qu’il réprouve. L’enfant doit-il alors s’adapter au risque de perdre ses goûts ? Certains conjoints peuvent aussi imposer des façons de vivre ou de penser difficilement acceptables. Il faudrait sans doute les quitter, mais en attendant le mensonge peut être une solution protectrice pour continuer à vivre sans explosions dévastatrices. "
source : Mentir c’est pas beau et pourtant ! ! ! / France Brécard - Actualités en analyse transactionnelle, vol. 137, no. 1, 2011, pp. 83-84
Pour trouver quelques arguments en faveur de l'usage du mensonge dans les relations publiques, nous vous conseillons de consulter ces sites et articles :
- Prwatch avec par exemple, cet article : The Politics of Lying
- We are professional manipulators - PR Pros are we lying for ourselves / Shannon Bowen - PRweek 12/18/2015
- You’re probably lying, especially if you’re in PR / Ed Zitron — Aug 31, 2015
- Ethics in Public Relations: A Guide to Best Practice / Patricia J Parsons
- Mentir et tricher : perte du sens moral ou professionnel exemplare ? Déontologisme et conséquentialisme en éthique professionnelle / Pierre-Frédéric Daled, Pyramides, 22 | 2011, 19-41.
- Faut-il légiférer contre le mensonge ? / Sylvain Rakotoarison
- « Questions et théories en éthique des relations publiques » James E. Grunig, Communiquer, 11 | 2014, 15-28.
Quelques ouvrages pour vous aider :
- L'industrie du mensonge : lobbying, communication, publicité & médias / John Stauber, Sheldon Rampton
En examinant le monde des lobbyistes, ce livre dévoile l’ampleur des manipulations pour transformer l’« opinion publique » et conforter les intérêts des grands groupes industriels. Des espions aux journalistes opportunistes, en passant par des scientifiques peu regardants et de faux manifestants, l’industrie des relations publiques utilise tous les canaux possibles pour que seule puisse être diffusée l’information qui arrange ses clients – gouvernements et multinationales, producteurs d’énergie nucléaire ou de tabac, de technologies polluantes, etc.
À ceux qui utilisent les méthodes du lobbying pour redresser les injustices sociales, protéger l’environnement, promouvoir les droits des minorités, défendre les travailleurs ou œuvrer pour le bonheur de leur communauté, nous avons voulu montrer que c’est une illusion de croire que ces techniques sont « neutres ». Même si toutes les organisations écologistes du monde mettaient leurs ressources en commun, elles ne disposeraient jamais d’un budget de relations publiques équivalent à celui d’un seul fabricant de pesticides décidé à défendre ses intérêts.
Un article de Gérald Arboit présente cet ouvrage.
- Éthique de la communication appliquée aux relations publiques
- Les vertus du mensonge... : information, déformation, manipulation / Bernard Valette, Edouard Dor / Ritha Cossette
- Toute vérité est-elle bonne à dire ? / Aïda N'Diaye
- Petite histoire du mensonge / Maria Bettetini
Bonne journée.
" Bien sûr que c’est pas beau de mentir, et pourtant qui ne ment pas ?
Nous mentons par faiblesse, par politesse, pour nous protéger, pour survivre, pour cacher ce qui nous fait honte et parfois par besoin. [...]
Tout cela vient du fait que nous confondons et mettons sur le même plan plusieurs sortes de mensonges. Des mensonges anodins et préservant la paix sociale et des mensonges plus graves utilisés pour tromper l’autre. Ainsi il nous arrive de mentir :
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source : Mentir c’est pas beau et pourtant ! ! ! / France Brécard - Actualités en analyse transactionnelle, vol. 137, no. 1, 2011, pp. 83-84
Pour trouver quelques arguments en faveur de l'usage du mensonge dans les relations publiques, nous vous conseillons de consulter ces sites et articles :
- Prwatch avec par exemple, cet article : The Politics of Lying
- We are professional manipulators - PR Pros are we lying for ourselves / Shannon Bowen - PRweek 12/18/2015
- You’re probably lying, especially if you’re in PR / Ed Zitron — Aug 31, 2015
- Ethics in Public Relations: A Guide to Best Practice / Patricia J Parsons
- Mentir et tricher : perte du sens moral ou professionnel exemplare ? Déontologisme et conséquentialisme en éthique professionnelle / Pierre-Frédéric Daled, Pyramides, 22 | 2011, 19-41.
- Faut-il légiférer contre le mensonge ? / Sylvain Rakotoarison
- « Questions et théories en éthique des relations publiques » James E. Grunig, Communiquer, 11 | 2014, 15-28.
Quelques ouvrages pour vous aider :
- L'industrie du mensonge : lobbying, communication, publicité & médias / John Stauber, Sheldon Rampton
En examinant le monde des lobbyistes, ce livre dévoile l’ampleur des manipulations pour transformer l’« opinion publique » et conforter les intérêts des grands groupes industriels. Des espions aux journalistes opportunistes, en passant par des scientifiques peu regardants et de faux manifestants, l’industrie des relations publiques utilise tous les canaux possibles pour que seule puisse être diffusée l’information qui arrange ses clients – gouvernements et multinationales, producteurs d’énergie nucléaire ou de tabac, de technologies polluantes, etc.
À ceux qui utilisent les méthodes du lobbying pour redresser les injustices sociales, protéger l’environnement, promouvoir les droits des minorités, défendre les travailleurs ou œuvrer pour le bonheur de leur communauté, nous avons voulu montrer que c’est une illusion de croire que ces techniques sont « neutres ». Même si toutes les organisations écologistes du monde mettaient leurs ressources en commun, elles ne disposeraient jamais d’un budget de relations publiques équivalent à celui d’un seul fabricant de pesticides décidé à défendre ses intérêts.
Un article de Gérald Arboit présente cet ouvrage.
- Éthique de la communication appliquée aux relations publiques
- Les vertus du mensonge... : information, déformation, manipulation / Bernard Valette, Edouard Dor / Ritha Cossette
- Toute vérité est-elle bonne à dire ? / Aïda N'Diaye
- Petite histoire du mensonge / Maria Bettetini
Bonne journée.
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