Différence entre épiciers et apothicaires
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 27/10/2017 à 16h07
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Question d'origine :
Cher Guichet,
Quelle st la différence avant 1777 entre les épiciers et les apothicaires: il n'y a rien
sur les épiciers sur le dictionnaire historique de Lyon de 2009 de P. Béghain et Cie.? En particulier leurs études sont-elles aussi longues et leur prestige social égal au XVIIe siècle ?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 30/10/2017 à 11h00
Bonjour,
Voici les informations que nous trouvons sur les métiers d’épicier et d’apothicaire avant leur séparation en corps de métiers distincts en 1777 :
« La déclaration royale de 1777 sépare les corporations d’apothicaires et d’épiciers et reconnaît le monopole de la vente des médicaments aux seuls membres du Collège royal de pharmacie. « La pharmacie devient une branche officielle de la médecine et nécessite des études et des connaissances approfondies. L’organisation moderne de la profession date de cette époque et c’est à la période révolutionnaire que le mot « apothicaire » disparaît au profit de celui de « pharmacien ». »
Source : art et patrimoine pharmaceutique
«Apothicaire
Ancien pharmacien et, à l’origine épicier. Leurs denrées et remèdes doivent être soumis à l’examen des médecins de la Faculté à partir de Louis VI en 1336. « Qui est épicier n’est pas apothicaire, mais qui est apothicaire est épicier », rappelle une ordonnance de Louis XII. Toutefois, les apothicaires faisaient partie de la même corporation, réglée par les mêmes statuts, rédigés en 1508, que les ciriers, épiciers et confiseurs. Malgré de multiples ordonnances et décrets, les falsifications et les malhonnêtetés étaient patentes, et il fallut attendre 1777 pour que les apothicaires soient séparés des épiciers, et constituent une corporation indépendante pouvant prétendre au titre de collège de pharmacie. « Les remèdes d’apothicaire ne font pas toujours de bien au malade et font toujours du mal à la bourse. » (Proverbe). « Ah ! pour du cassis, je ne dis pas non ; Madame le fait bien mieux que les apothicaires. Celui qu’ils vendent est de la drogue. » (Balzac, Eugénie Grandet, 1833). […]
Epicier
Au Moyen Âge, l’épicier ne vendait que des épices. Son métier se confond avec celui des apothicaires jusqu’en 1777. Ce n’est qu’à partir de ce moment que l’on trouve dans sa boutique d’autres produits alimentaires, puis, plus tard encore, savon, bougies, etc. […]
Je suis môsieu Boule de suif
Epicier marchand d’comestibles.
D’être un malin c’est positif,
Je me crois très susceptible
Je n’ai pas inventé, c’est vrai
L’fil à couper l’beurr’, c’est notoire
Parc’qu’avant moi on s’en servait.
Sans ça je m’en serais fait gloire.
Refrain :
Dans l’métier d’épicier,
Faut avoir de la cervelle ;
Pour débiter d’la chandelle
Il faut être épicier.
Oui, c’est chez l’épicier
Que l’on vend de la chandelle.
Ous qu’est ou qu’est la chandelle
C’est chez l’épicier.
(Paul Burani, Chanson populaire) »
Source : Dictionnaire illustré et anthologie des métiers : du Moyen Age à 1914, Daniel Boucard
«Apothicaire
Homme qui prépare et qui vend des médicaments, en principe ordonnés par un médecin.
Sous Louis XIV, seuls les apothicaires vendaient du sucre. A cette époque, les apothicaires de Paris ne font donc, avec les marchands épiciers, qu’un seul et même corps de communauté.
Cette branche de la médecine était étroitement surveillée et les conditions pour entrer dans la communauté étaient nombreuses : examens, visites, contrôles, etc. Les gardes visitaient les apothicaires trois fois par an, pour veiller à la bonne application des statuts, ordonnances et règlements. Il est défendu aux apothicaires d’administrer aux malades des médicaments, sans l’ordonnance d’un médecin de la Faculté.
Au XIXe siècle, le terme de pharmacien a commencé à remplacer le terme apothicaire.
Une apothicairerie est une officine et un magasin de drogues, qui vend des médicaments.
Le terme désigne également la pièce d’un couvent, une salle dans une maison de communauté, un hôpital dans laquelle on entrepose les drogues.
Emprunté au bas latin « apothecarius », « boutiquier », puis « celui qui prépare les médicaments ».
Un « mémoire d’apothicaire » est un compte sur lequel il y a beaucoup à rabattre.
Faire de son corps une « boutique d’apothicaire », c’est abuser des médicaments.
Un « apothicaire sans sucre » est un commerçant qui manque de matériel ou un professionnel quelconque qui ne maîtrise pas son métier.
Une « apothicairesse » est une religieuse qui prépare les remèdes pour les malades de son couvent. […]
Epicier, épicière
Personne qui tient une épicerie.
Il y avait des épiciers en gros, en demi-gros et au détail ; ils vendaient, outre les épices, le sucre, le café, le miel, le vinaigre, l’huile, la bougie ainsi que de nombreuses autres denrées de consommation quotidienne.
L’épicerie désignait la boutique ou l’échoppe (petite boutique en planches ordinairement bâtie en appentis), mais également un corps de marchands qui comprenait : les épiciers proprement dits, mais aussi les ciergiers, les apothicaires et les confiseurs.
« Ce livre ira chez l’épicier » ou « ce livre est bon pour l’épicier » se disait d’un mauvais ouvrage qui finissait par être revendu pour son papier et qui servirait à faire des sacs et des cornets pour envelopper les marchandises. »
Source : Dictionnaire des métiers oubliés des villes et de la campagne, Albine Novarino
« En 1353 l’ordonnance de Jean II le Bon réglemente pour Paris le « mestier d’apothicaire » ; elle vise déjà manifestement des gens établis qui n’ont de rapports qu’avec les médecins et les malades, - impression confirmée par les lettres patentes de Charles VIII et 1434.
Les anciens marchands qui ne se sont pas intéressés à la pharmacie se diront assez longtemps « apothicaires-espiciers » parce qu’à Paris les détaillants des deux catégories appartiennent encore à une corporation commune. Maisce double nom finit par n’être accordé officiellement qu’aux vrais pharmaciens . Louis XII le leur garantit par ses lettres patentes de 1504 :
L’épicier simple est état et marchandise distincte et séparée de l’état épicier-apothicaire parce que qui est épicier n’est pas apothicaire et qui est apothicaire est épicier.
Les conflits prolongés qui devaient résulter de cette situation ont été suffisamment étudiés ; rappelons seulement qu’à Parisles simples épiciers qui n’avaient pas satisfait aux examens d’une maîtrise appropriée ne pouvaient exposer dans leurs vitrines des pots dits « chevrettes », devenus le label des pharmaciens . En 1620 à Perpignan une ordonnance des consuls défendait encore aux épiciers et droguistes d’usurper le titre d’apothecaris-speciers ». »
Source : « Pharmacien » contre « apothicaire » (XIVe-XIXe siècles), Eugène-Humbert Guitard, Revue d'histoire de la pharmacie, Année 1968 Volume 56 Numéro 195 pp. 43-56
Bonne journée.
Voici les informations que nous trouvons sur les métiers d’épicier et d’apothicaire avant leur séparation en corps de métiers distincts en 1777 :
« La déclaration royale de 1777 sépare les corporations d’apothicaires et d’épiciers et reconnaît le monopole de la vente des médicaments aux seuls membres du Collège royal de pharmacie. « La pharmacie devient une branche officielle de la médecine et nécessite des études et des connaissances approfondies. L’organisation moderne de la profession date de cette époque et c’est à la période révolutionnaire que le mot « apothicaire » disparaît au profit de celui de « pharmacien ». »
Source : art et patrimoine pharmaceutique
«
Ancien pharmacien et, à l’origine épicier. Leurs denrées et remèdes doivent être soumis à l’examen des médecins de la Faculté à partir de Louis VI en 1336. « Qui est épicier n’est pas apothicaire, mais qui est apothicaire est épicier », rappelle une ordonnance de Louis XII. Toutefois, les apothicaires faisaient partie de la même corporation, réglée par les mêmes statuts, rédigés en 1508, que les ciriers, épiciers et confiseurs. Malgré de multiples ordonnances et décrets, les falsifications et les malhonnêtetés étaient patentes, et il fallut attendre 1777 pour que les apothicaires soient séparés des épiciers, et constituent une corporation indépendante pouvant prétendre au titre de collège de pharmacie. « Les remèdes d’apothicaire ne font pas toujours de bien au malade et font toujours du mal à la bourse. » (Proverbe). « Ah ! pour du cassis, je ne dis pas non ; Madame le fait bien mieux que les apothicaires. Celui qu’ils vendent est de la drogue. » (Balzac, Eugénie Grandet, 1833). […]
Au Moyen Âge, l’épicier ne vendait que des épices. Son métier se confond avec celui des apothicaires jusqu’en 1777. Ce n’est qu’à partir de ce moment que l’on trouve dans sa boutique d’autres produits alimentaires, puis, plus tard encore, savon, bougies, etc. […]
Je suis môsieu Boule de suif
Epicier marchand d’comestibles.
D’être un malin c’est positif,
Je me crois très susceptible
Je n’ai pas inventé, c’est vrai
L’fil à couper l’beurr’, c’est notoire
Parc’qu’avant moi on s’en servait.
Sans ça je m’en serais fait gloire.
Refrain :
Dans l’métier d’épicier,
Faut avoir de la cervelle ;
Pour débiter d’la chandelle
Il faut être épicier.
Oui, c’est chez l’épicier
Que l’on vend de la chandelle.
Ous qu’est ou qu’est la chandelle
C’est chez l’épicier.
(Paul Burani, Chanson populaire) »
Source : Dictionnaire illustré et anthologie des métiers : du Moyen Age à 1914, Daniel Boucard
«
Homme qui prépare et qui vend des médicaments, en principe ordonnés par un médecin.
Sous Louis XIV, seuls les apothicaires vendaient du sucre. A cette époque, les apothicaires de Paris ne font donc, avec les marchands épiciers, qu’un seul et même corps de communauté.
Cette branche de la médecine était étroitement surveillée et les conditions pour entrer dans la communauté étaient nombreuses : examens, visites, contrôles, etc. Les gardes visitaient les apothicaires trois fois par an, pour veiller à la bonne application des statuts, ordonnances et règlements. Il est défendu aux apothicaires d’administrer aux malades des médicaments, sans l’ordonnance d’un médecin de la Faculté.
Au XIXe siècle, le terme de pharmacien a commencé à remplacer le terme apothicaire.
Une apothicairerie est une officine et un magasin de drogues, qui vend des médicaments.
Le terme désigne également la pièce d’un couvent, une salle dans une maison de communauté, un hôpital dans laquelle on entrepose les drogues.
Emprunté au bas latin « apothecarius », « boutiquier », puis « celui qui prépare les médicaments ».
Un « mémoire d’apothicaire » est un compte sur lequel il y a beaucoup à rabattre.
Faire de son corps une « boutique d’apothicaire », c’est abuser des médicaments.
Un « apothicaire sans sucre » est un commerçant qui manque de matériel ou un professionnel quelconque qui ne maîtrise pas son métier.
Une « apothicairesse » est une religieuse qui prépare les remèdes pour les malades de son couvent. […]
Personne qui tient une épicerie.
Il y avait des épiciers en gros, en demi-gros et au détail ; ils vendaient, outre les épices, le sucre, le café, le miel, le vinaigre, l’huile, la bougie ainsi que de nombreuses autres denrées de consommation quotidienne.
L’épicerie désignait la boutique ou l’échoppe (petite boutique en planches ordinairement bâtie en appentis), mais également un corps de marchands qui comprenait : les épiciers proprement dits, mais aussi les ciergiers, les apothicaires et les confiseurs.
« Ce livre ira chez l’épicier » ou « ce livre est bon pour l’épicier » se disait d’un mauvais ouvrage qui finissait par être revendu pour son papier et qui servirait à faire des sacs et des cornets pour envelopper les marchandises. »
Source : Dictionnaire des métiers oubliés des villes et de la campagne, Albine Novarino
« En 1353 l’ordonnance de Jean II le Bon réglemente pour Paris le « mestier d’apothicaire » ; elle vise déjà manifestement des gens établis qui n’ont de rapports qu’avec les médecins et les malades, - impression confirmée par les lettres patentes de Charles VIII et 1434.
Les anciens marchands qui ne se sont pas intéressés à la pharmacie se diront assez longtemps « apothicaires-espiciers » parce qu’à Paris les détaillants des deux catégories appartiennent encore à une corporation commune. Mais
Les conflits prolongés qui devaient résulter de cette situation ont été suffisamment étudiés ; rappelons seulement qu’à Paris
Source : « Pharmacien » contre « apothicaire » (XIVe-XIXe siècles), Eugène-Humbert Guitard, Revue d'histoire de la pharmacie, Année 1968 Volume 56 Numéro 195 pp. 43-56
Bonne journée.
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