Cloches eglise
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 23/10/2017 à 20h38
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Question d'origine :
Bonjour,
Est-ce que lorsque les cloches sonnent par exemple 10h, il est 10h pile dès la première sonnerie de cloche, ou lorsque la 10ème sonne ?je
Est-ce qu'il existe une norme ou une spécification national ou international ?
Je n'arrive pas à trouver de réponse fiable.
Merci d'avance pour votre aide
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 26/10/2017 à 10h59
Bonjour,
Nous ne trouvons pas de réponse explicite à votre question, néanmoins nous pouvons la déduire.
«La sonnerie horaire
Si l'on prend l'exemple de la société médiévale en Europe (il n'y a guère que quelques siècles !) celle-ci ne disposait, pour mesurer le temps, que d'instruments - clepsydres, sabliers, cadrans solaires, ...- en nombre limité ou dépendant de l'état du ciel. Seuls des privilégiés ou des organismes représentatifs d'une collectivité pouvaient se procurer les instruments les plus sophistiqués. C'est pourquoi, les renseignements fournis par ceux-ci étaient diffusés largement, car toutes les activités quotidiennes devaient être rythmées : ouverture et fermeture des portes de la ville, des marchés, des bains... , transmission de l’heure civile, de l’heure des offices religieux, de l’heure du travail... Il fallait pouvoir annoncer l'heure à tous.
La cloche constitua alors un progrès important car elle permit de transmettre un message instantanément et à un ensemble de personnes dispersées. Dans le cas d'une information courte et précise (heure, par exemple), un simple signe sonore, en effet, peut suffire . La communication auditive de l’heure a précédé la communication visuelle, ce qui se conçoit aisément compte tenu de l’analphabétisme ambiant et de l'importance de la population paysanne travaillant dans les champs, donnant ainsi naissance au temps des “carillonneurs”.
Les sonneries horaires, en Occident, furent rendues obligatoires lors du Concile de 801 d'Aix-la-Chapelle . Ces sonneries revêtirent progressivement un caractère politique, juridique et institutionnel en intervenant aussi bien dans la réglementation urbaine (couvre-feu, par exemple) que dans celle du travail. Cette multiplication des cloches (cloche de guet, cloche du Conseil, cloche du marché, cloche du travail...) fit que la population fut confrontée pendant une certaine période à deux signalisations du temps différentes.
L’invention de l’horloge mécanique à poids moteur à la fin du XIIIe siècle, a permis non seulement le passage de l’heure antique à l’heure moderne, mais aussi d’une division ecclésiastique du temps à une division laïque du temps. "Pour pouvoir se rendre maître du temps, il faut pouvoir l’annoncer". (René Salles : si le temps m’était compté...). C’est à cette époque de transition technique qu'apparurent les premiers jaquemarts.
Ce fut Charles V qui, vers l'an 1370, régla, le premier en France, la sonnerie horaire des horloges monumentales ; mais l'usage de la cloche comme instrument sonore indicateur de l'heure se retrouve à travers toute l'Europe. La vie quotidienne était rythmée par cette sonnerie. C'était un point de repère pour tous.
Beaucoup de cloches ont été faites spécialement pour servir de timbres à l'horloge publique. La sonnerie de l’horloge indique, par tintement, l’heure, les quarts et les demis.Le nombre de coups indique l’heure qu’il est . Le choix de la tonalité de la cloche, quand il y a plusieurs cloches associées à l’horloge, permet de distinguer le décompte de l’heure et ses subdivisions.
Ce marquage du temps avait son importance pour rythmer le travail des paysans […]; de même pour le service des malades où bien souvent les heures fixes sont de rigueur pour leur donner des aliments. »
Source : Société française de campanologie
Sachant que la durée du tintement varie en fonction de l’heure sonnée (un coup par heure, précédé ou non d’un carillon),il paraît beaucoup plus simple de considérer que l’heure commence dès le début de la sonnerie , ce qui évite au sonneur d’avoir à anticiper le temps écoulé entre le début de la sonnerie et le début effectif de l’heure… Cela paraît également plus clair pour les destinataires de la sonnerie, qui savent qu’une nouvelle heure commence dès que les cloches retentissent.
La réglementation est muette sur ce point plus technique que juridique, toutefois si vous souhaitez approfondir cet aspect voici ce qu’indique la CEF (Conférence des évêques de France) :
« nous pouvons à première vue être surpris de la manière dont la loi du 9 décembre 1905 traite avec autant de minutie la question de la règlementation des sonneries de cloches.
L’article 27 de la loi du 9 décembre 1905 énonce « les sonneries de cloches seront réglées par un arrêté municipal et, en cas de désaccord entre le maire ou le président de l’association cultuelle, par arrêté préfectoral ».
L’article 52 en précise la procédure « l’arrêté pris dans chaque commune par le maire à l’effet de régler l’usage de cloches tant pour les sonneries civiles que pour les sonneries religieuses est communiqué au président ou directeur de l’association cultuelle. Un délai de 15 jours est laissé à celui-ci pour former à la mairie s’il y a lieu, une opposition écrite et motivée, dont il lui est délivré récépissé. A l’expiration dudit délai, l’arrêté du maire est exécutoire dans les conditions prévues par les articles 95 et 96 de la loi du 5 avril 1884 (article L2212-2 du code général des collectivités publiques).
L’article 51 ajoute « les cloches des édifices servant à l’exercice public d’un culte peuvent être employées aux sonneries civiles dans les cas de péril commun qui exigent un prompt secours ». En fait, ces dispositions sont emblématiques en ce qu’elles définissent l’archétype des relations nouvelles à établir entre le culte et les pouvoirs publics sous le mode du dialogue.
Si le terme n’est pas présent dans le texte légal en tant que tel, la procédure décrite de manière exemplaire pour les sonneries de cloches y invite.
Nous sommes bien loin d’une séparation stricte au sens où les deux acteurs l’Etat et l’Eglise s’ignoreraient.
Dans un article publié récemment, l’ancien chef du bureau central des cultes déclarait que le terme le plus adéquat pour résumer le contenu de son activité était le terme de ‘dialogue’. Il déclare : « Déduire du principe de séparation que les cultes et l’Etat doivent mutuellement s’ignorer constitue un grave contresens. D’une part, parce que les cultes vivent au sein de la société, et qu’ils doivent se soumettre à ses règles.
D’autre part, parce que l’Etat ne peut faire abstraction des forces qui animent le corps social et dans lesquelles une partie de ses citoyens se retrouvent. ». »
Vous trouverez plus d’informations sur la réglementation applicable en matière de sonneries de cloches sur village-justice.com.
Peut-être la Société française de campanologie sera-t-elle en mesure de vous fournir une réponse plus précise.
Bonne journée.
Nous ne trouvons pas de réponse explicite à votre question, néanmoins nous pouvons la déduire.
«
Si l'on prend l'exemple de la société médiévale en Europe (il n'y a guère que quelques siècles !) celle-ci ne disposait, pour mesurer le temps, que d'instruments - clepsydres, sabliers, cadrans solaires, ...- en nombre limité ou dépendant de l'état du ciel. Seuls des privilégiés ou des organismes représentatifs d'une collectivité pouvaient se procurer les instruments les plus sophistiqués. C'est pourquoi, les renseignements fournis par ceux-ci étaient diffusés largement, car toutes les activités quotidiennes devaient être rythmées : ouverture et fermeture des portes de la ville, des marchés, des bains... , transmission de l’heure civile, de l’heure des offices religieux, de l’heure du travail... Il fallait pouvoir annoncer l'heure à tous.
L’invention de l’horloge mécanique à poids moteur à la fin du XIIIe siècle, a permis non seulement le passage de l’heure antique à l’heure moderne, mais aussi d’une division ecclésiastique du temps à une division laïque du temps. "Pour pouvoir se rendre maître du temps, il faut pouvoir l’annoncer". (René Salles : si le temps m’était compté...). C’est à cette époque de transition technique qu'apparurent les premiers jaquemarts.
Beaucoup de cloches ont été faites spécialement pour servir de timbres à l'horloge publique. La sonnerie de l’horloge indique, par tintement, l’heure, les quarts et les demis.
Source : Société française de campanologie
Sachant que la durée du tintement varie en fonction de l’heure sonnée (un coup par heure, précédé ou non d’un carillon),
La réglementation est muette sur ce point plus technique que juridique, toutefois si vous souhaitez approfondir cet aspect voici ce qu’indique la CEF (Conférence des évêques de France) :
« nous pouvons à première vue être surpris de la manière dont la loi du 9 décembre 1905 traite avec autant de minutie la question de la règlementation des sonneries de cloches.
L’article 27 de la loi du 9 décembre 1905 énonce « les sonneries de cloches seront réglées par un arrêté municipal et, en cas de désaccord entre le maire ou le président de l’association cultuelle, par arrêté préfectoral ».
L’article 52 en précise la procédure « l’arrêté pris dans chaque commune par le maire à l’effet de régler l’usage de cloches tant pour les sonneries civiles que pour les sonneries religieuses est communiqué au président ou directeur de l’association cultuelle. Un délai de 15 jours est laissé à celui-ci pour former à la mairie s’il y a lieu, une opposition écrite et motivée, dont il lui est délivré récépissé. A l’expiration dudit délai, l’arrêté du maire est exécutoire dans les conditions prévues par les articles 95 et 96 de la loi du 5 avril 1884 (article L2212-2 du code général des collectivités publiques).
L’article 51 ajoute « les cloches des édifices servant à l’exercice public d’un culte peuvent être employées aux sonneries civiles dans les cas de péril commun qui exigent un prompt secours ». En fait, ces dispositions sont emblématiques en ce qu’elles définissent l’archétype des relations nouvelles à établir entre le culte et les pouvoirs publics sous le mode du dialogue.
Si le terme n’est pas présent dans le texte légal en tant que tel, la procédure décrite de manière exemplaire pour les sonneries de cloches y invite.
Nous sommes bien loin d’une séparation stricte au sens où les deux acteurs l’Etat et l’Eglise s’ignoreraient.
Dans un article publié récemment, l’ancien chef du bureau central des cultes déclarait que le terme le plus adéquat pour résumer le contenu de son activité était le terme de ‘dialogue’. Il déclare : « Déduire du principe de séparation que les cultes et l’Etat doivent mutuellement s’ignorer constitue un grave contresens. D’une part, parce que les cultes vivent au sein de la société, et qu’ils doivent se soumettre à ses règles.
D’autre part, parce que l’Etat ne peut faire abstraction des forces qui animent le corps social et dans lesquelles une partie de ses citoyens se retrouvent. ». »
Vous trouverez plus d’informations sur la réglementation applicable en matière de sonneries de cloches sur village-justice.com.
Peut-être la Société française de campanologie sera-t-elle en mesure de vous fournir une réponse plus précise.
Bonne journée.
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