Question d'origine :
Bonjour,
Je suis actuellement étudiante en licence professionnelle librairie. Au sein de mon projet tutoré se penchant sur les librairies concept (à différencier des librairies spécialisées, le concept reposant sur le fait d'ajouter une activité supplémentaire à la vente de livre), je dois établir un historique de ce genre de librairies. De quand cela date-t-il, quelle a été la première librairie concept, comment celles-ci ont-elles évolué au fil des années? etc.
Je ne trouve aucune documentation sur le sujet, celui-ci étant très certainement récent.
Auriez-vous certaines pistes ?
Merci d'avance,
Jessica Ray
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 26/10/2017 à 09h30
Bonjour,
Le terme de « librairie concept » est une invention relativement « intimiste » car, qu’il s’agisse d’études, d’articles de presse, aucun ne retient cette idée. On parle plus souvent de concept store…. Ceci étant dit, le travail reste donc à faire sur ce sujet et il vous faudra prospecter des informations à l’échelle nationale. Au gré des lectures, nous avons pu constater un certain nombre d’initiatives qui permettraient de renouveler l’image des librairies et d’attirer ainsi de nouveaux publics.
Dans un article de 2011 "Café plus librairie : un bon cocktail ?" (consultable sur livres-hebdo), Cécile Charonnat notait :
« Adjoindre un café, un restaurant, un salon de thé ou une cave à vin à sa librairie séduit bon nombre de professionnels, qui en apprécient les côtés conviviaux et chaleureux. La formule, en forte croissance, traduit le besoin de diversification des librairies. Mais elle est chronophage et pas forcément très rentable.
S'appuyant sur son étude consacrée aux perspectives du commerce culturel d'ici à 2020 (1), Philippe Moati, directeur de recherche au Crédoc, a vivement interpellé les librairies lors des Rencontres nationales de la librairie sur la nécessité de mettre le client au centre de leur préoccupation, via notamment un service ultra-personnalisé, et de leur faire vivre, dans leur boutique, une "expérience qui leur apporte des effets". Certains professionnels n'ont pas attendu cette analyse et explorent, depuis une dizaine d'années environ, la piste du café pour faire de leur librairie un lieu qui se démarque. "Nos boutiques ne peuvent plus se résumer à une boîte carrée avec des caisses au bout. Il faut en faire des lieux de vie », constate Charles Kermarec, qui fut un des premiers libraires à installer un café dans sa librairie en 1997.
Depuis, les concepts se sont multipliés et diversifiés, de la librairie-café au bistrot à lire en passant par le restaurant-librairie, et émaillent désormais tout le territoire, en ville comme à la campagne, avec une forte concentration en Bretagne (voir encadré p. 19). Offrant un aspect extrêmement varié et recouvrant des réalités contrastées, leur dénominateur commun reste la volonté de créer un lieu de vie convivial et chaleureux, qui permet aux clients de nouer une relation différente au livre et de les retenir plus longtemps dans les magasins
(…)
Seul bémol, et il est de taille, le "taux de transformation" - à savoir l'impact sur les ventes de livres - n'est pas toujours au rendez-vous, notamment lorsque le café propose une restauration le midi. "C'est parfois frustrant de voir les clients déjeuner vite fait et ne pas jeter un regard sur les livres, alors qu'on fait un effort constant sur la sélection », s'énerve Sophie Neuville, qui a fondé en 2001 Le Bistrot à lire à Quimper et qui ne réalise plus que 20 % de son chiffre avec le livre. Même constat du côté de Toulouse où Fabrice Domingo, propriétaire de Terra Nova, spécialisée en littérature
(…)
En matière de cafés-librairies, la Bretagne pratique l'exception culturelle. La région, qui compte environ une trentaine de structures, est la seule à détenir une telle concentration. "C'est un modèle de librairie qui accompagne très bien l'activité touristique mais cette concentration tient sans doute aussi au fait qu'il a toujours existé en Bretagne de nombreux lieux qui cultivaient une multiplicité d'activités, cafés-épiceries, cafés-boulangeries..., et au caractère très sociable des Bretons », analyse Gaëlle Pairel, chargée de communication de Calibrezih, une association créée en 2006 pour porter la voix de ces structures.
L'aventure des cafés-librairies bretons commence en 1993 avec CapLan, à Guimaëc, dans la baie de Morlaix. Caprini et Lan Mafart, venus tout droit de l'édition, achètent une buvette du littoral fréquentée par des pêcheurs à pied et quelques touristes, à laquelle ils adjoignent plus de 3 000 références, soigneusement choisies autour de la littérature et des sciences humaines. CapLan a depuis inspiré bon nombre de créations, dont Le Bistrot à lire à Quimper, où Sophie Neuville conjugue sa formation initiale de restauratrice à sa passion du polar, et L'Autre Rive, fondée en 2006 à Berrien, en plein centre Bretagne, devenu un véritable lieu d'animation culturelle.
Reste que, en Bretagne comme ailleurs, ces espaces sont plus ou moins pérennes économiquement. "
(…)
Diversifier une activité peu rentable et gagner des points de marge reste également une des raisons qui poussent les libraires à s'ouvrir au café. "La diversification est une nécessité. Ouvrir aujourd'hui une librairie seule, c'est aller au casse-pipe », estime Katia Panier. Après quinze ans chez Decitre, elle a créé en 2006 Le Flo des mots à Sète. Autour d'une librairie généraliste (12 000 références et 60 % du CA), sont agencés une cave à vin et un salon de thé pour une restauration légère le midi (20 % du CA), une papeterie (10 % du CA) et un rayon de jouets (10 % restants). Toutefois, les marges dégagées par un café, si elles sont meilleures que dans le livre, sont largement grignotées par le personnel nécessaire et-ou le temps accordé à cette activité".
Plus récemment, Cécile Charonnat relève une autre activité, les animations :
"A travers le développement d’ateliers créatifs, les animations payantes gagnent du terrain en librairie. Si elles ne constituent pas forcément une source de profit significative, elles permettent d’amortir les charges et contribuent à transformer les points de vente en "lieux de vie".
Le débat reste vif mais la réflexion avance. Longtemps cantonnée à quelques structures spécialisées ou aux cafés-librairies, la pratique des animations payantes gagne progressivement du terrain en librairie généraliste. Des initiatives originales y naissent et un nombre croissant de libraires sont favorables à leur développement.
(…)
A travers le développement d’ateliers créatifs, les animations payantes gagnent du terrain en librairie. Si elles ne constituent pas forcément une source de profit significative, elles permettent d’amortir les charges et contribuent à transformer les points de vente en "lieux de vie".
Le débat reste vif mais la réflexion avance. Longtemps cantonnée à quelques structures spécialisées ou aux cafés-librairies, la pratique des animations payantes gagne progressivement du terrain en librairie généraliste. Des initiatives originales y naissent et un nombre croissant de libraires sont favorables à leur développement.
Les librairies ambulantes suscitent depuis plusieurs mois un regain d’intérêt, surtout dans les territoires où les librairies en dur sont absentes. Mais elles restent fragiles et peinent encore à trouver leur rentabilité.
Les libraires céderaient-ils à la mode des "trucks" ? Ancien, le concept de librairie ambulante suscite depuis plusieurs mois un nombre croissant de vocations, donnant naissance à un groupe d’échange sur Facebook dont l’une des membres est particulièrement sollicitée. Pascale Girard, qui a fêté en septembre les deux ans de son Mokiroule (Ardèche), reconnaît ne pas "passer une semaine sans recevoir trois à quatre mails de gens intéressés par le concept". Devant l’engouement, elle a même songé à créer des franchises, une idée d’abord lancée sous forme de boutade mais qu’elle ne s’interdit pas d’explorer "sérieusement" une fois que sa structure sera "consolidée économiquement".
Source : Cécile Charonnat, «Librairie : des animations doublement payantes » publié sur livres-hebdo,le 03.06.2016
De même qu’elle note une autre tendance : les librairies ambulantes.
«Le Mokiroule, la librairie-camion de Pascale Girard. - LIBRAIRIE LE MOKIROULE
En attendant, elle suit de plus ou moins loin une demi-douzaine de projets en cours d’élaboration et a fortement inspiré les deux librairies voyageuses qui ont vu le jour cette année, s’ajoutant aux neuf déjà existantes. Le 18 août, Delphine Saintemarie, ex-comptable, a créé la Librairie du Poussin, un fourgon de 20 m2 qui offre à une dizaine de communes rurales de l’Essonne un assortiment généraliste de 2 000 livres. Plus au sud, Margaux Segré, qui a travaillé pendant trois ans au Service du livre et de la lecture du ministère de la Culture, sera le 29 octobre au volant du Serpent d’étoiles : un ancien bibliobus entièrement réaménagé qui proposera 3 000 titres et sillonnera les abords de La Rochelle...
(…)
"Il n’est pas étonnant que ce modèle se développe, analyse Emmanuelle Lavoix, chargée de l’économie du livre au Centre régional du livre et de la lecture de l’ex-Poitou-Charentes. Dans un contexte où la librairie est en mutation et ne peut plus attendre le client, qui dispose en outre de beaucoup de moyens pour atteindre le livre et où le maillage du territoire se détricote, la librairie itinérante fait sens."
Entre 60 000 et 80 000 euros
Sortir les livres des murs, les amener là où sont les gens et faire office de librairie là où il n’y en a pas constitue l’une des premières motivations des libraires itinérants. Elle se conjugue à une envie d’instaurer une "relation différente avec les gens, fondée sur la proximité", précise Margaux Segré, et de créer du lien social et culturel soit en campagne, soit dans des quartiers urbains où la population … »
Source :
Par Cécile Charonnat, le 20.10.2017 (mis à jour le 20.10.2017 à 10h45) Vente Librairies ambulantes : belles comme des camions.
D’autres expériences existent bien évidemment. Celles-ci sont souvent relayées par la presse (les articles étant consultables via la base de données Europresse)
A titre d’exemple dans Le progrès Lyon du 22 novembre 2016, Franck Nesaid relate l’expérience : « Avec Raconte-moi la Terre, il a créé la première librairie-concept à Lyon » :
Dans un coin de son esprit, ce voyageur patenté, qui a longtemps évolué dans le marketing, a souhaité un jour bouleverser les codes, et révolutionner à sa façon, avec sa passion des voyages, le petit monde des librairies lyonnaises. Avec l'envie de leur offrir ce supplément d'âme, d'aller encore plus loin que la seule vente de livres. Avec l'ambition, surtout, dans faire un vrai lieu de vie. En 1998, François Chazelle transformait cette chimère en réalité, en créant Raconte-moi la Terre, première librairie-café-internet lyonnaise installée dans le quartier Grôlée, en Presqu'île. Le concept, pionnier à l'époque, a connu d'emblée la réussite. De quoi lui donner des ailes puisqu'en 2009, il a créé une seconde entité sur 250 m 2 à Bron où il a adapté alors son offre, plus familiale.
Il réfléchit à un développement du concept
« C'est du besoin de créer quelque chose tout en exerçant mes passions pour la lecture ainsi que les endroits et la nourriture atypiques, que le concept de Raconte moi la terre s'est imposé à moi », explique l'homme de marketing.
Malheureusement, l'entité lyonnaise est contrainte de déménager et s'installe sur 300 m 2 rue du Plat. S'ensuivent une baisse de chiffre d'affaires de 30 % et quatre années « compliquées ». raconte-t-il. Heureusement, le globe-trotter a su faire le dos rond. Aujourd'hui, ses deux librairies Raconte-moi la Terre devraient générer1,6 million de chiffre d'affaires pour 2016 -55 % livres, 30 % café, 15 % produits accessoires- avec une vingtaine de salariés, équitablement répartis sur les deux structures. « On est sur une croissance régulière de 4 à 5 % par an », souligne François Chazelle, 52 ans, qui songe à développer le concept avec des partenaires financiers. Spécialisée dans le voyage, la librairie réunit des livres qui dépaysent : guides, cartes, romans ou classiques littéraires des destinations, mais pas uniquement. Le temps d'un déjeuner ou d'une pause goûter, la boutique propose des produits et douceurs bio et/ou issus du commerce équitable et des accessoires déco et autres idées cadeaux, des quatre coins du monde.
Nous vous laissons poursuivre vos recherches sur les sites suivants :
• Ministère de la culture
• Syndicat de la librairie française
Vous pourriez aussi interroger le service Questions ? Réponses de l’ENSSIB.
Bon courage dans ce travail d’investigation ….
Le terme de « librairie concept » est une invention relativement « intimiste » car, qu’il s’agisse d’études, d’articles de presse, aucun ne retient cette idée. On parle plus souvent de concept store…. Ceci étant dit, le travail reste donc à faire sur ce sujet et il vous faudra prospecter des informations à l’échelle nationale. Au gré des lectures, nous avons pu constater un certain nombre d’initiatives qui permettraient de renouveler l’image des librairies et d’attirer ainsi de nouveaux publics.
Dans un article de 2011 "Café plus librairie : un bon cocktail ?" (consultable sur livres-hebdo), Cécile Charonnat notait :
« Adjoindre un café, un restaurant, un salon de thé ou une cave à vin à sa librairie séduit bon nombre de professionnels, qui en apprécient les côtés conviviaux et chaleureux. La formule, en forte croissance, traduit le besoin de diversification des librairies. Mais elle est chronophage et pas forcément très rentable.
S'appuyant sur son étude consacrée aux perspectives du commerce culturel d'ici à 2020 (1), Philippe Moati, directeur de recherche au Crédoc, a vivement interpellé les librairies lors des Rencontres nationales de la librairie sur la nécessité de mettre le client au centre de leur préoccupation, via notamment un service ultra-personnalisé, et de leur faire vivre, dans leur boutique, une "expérience qui leur apporte des effets". Certains professionnels n'ont pas attendu cette analyse et explorent, depuis une dizaine d'années environ, la piste du café pour faire de leur librairie un lieu qui se démarque. "Nos boutiques ne peuvent plus se résumer à une boîte carrée avec des caisses au bout. Il faut en faire des lieux de vie », constate Charles Kermarec, qui fut un des premiers libraires à installer un café dans sa librairie en 1997.
Depuis, les concepts se sont multipliés et diversifiés, de la librairie-café au bistrot à lire en passant par le restaurant-librairie, et émaillent désormais tout le territoire, en ville comme à la campagne, avec une forte concentration en Bretagne (voir encadré p. 19). Offrant un aspect extrêmement varié et recouvrant des réalités contrastées, leur dénominateur commun reste la volonté de créer un lieu de vie convivial et chaleureux, qui permet aux clients de nouer une relation différente au livre et de les retenir plus longtemps dans les magasins
(…)
Seul bémol, et il est de taille, le "taux de transformation" - à savoir l'impact sur les ventes de livres - n'est pas toujours au rendez-vous, notamment lorsque le café propose une restauration le midi. "C'est parfois frustrant de voir les clients déjeuner vite fait et ne pas jeter un regard sur les livres, alors qu'on fait un effort constant sur la sélection », s'énerve Sophie Neuville, qui a fondé en 2001 Le Bistrot à lire à Quimper et qui ne réalise plus que 20 % de son chiffre avec le livre. Même constat du côté de Toulouse où Fabrice Domingo, propriétaire de Terra Nova, spécialisée en littérature
(…)
En matière de cafés-librairies, la Bretagne pratique l'exception culturelle. La région, qui compte environ une trentaine de structures, est la seule à détenir une telle concentration. "C'est un modèle de librairie qui accompagne très bien l'activité touristique mais cette concentration tient sans doute aussi au fait qu'il a toujours existé en Bretagne de nombreux lieux qui cultivaient une multiplicité d'activités, cafés-épiceries, cafés-boulangeries..., et au caractère très sociable des Bretons », analyse Gaëlle Pairel, chargée de communication de Calibrezih, une association créée en 2006 pour porter la voix de ces structures.
L'aventure des cafés-librairies bretons commence en 1993 avec CapLan, à Guimaëc, dans la baie de Morlaix. Caprini et Lan Mafart, venus tout droit de l'édition, achètent une buvette du littoral fréquentée par des pêcheurs à pied et quelques touristes, à laquelle ils adjoignent plus de 3 000 références, soigneusement choisies autour de la littérature et des sciences humaines. CapLan a depuis inspiré bon nombre de créations, dont Le Bistrot à lire à Quimper, où Sophie Neuville conjugue sa formation initiale de restauratrice à sa passion du polar, et L'Autre Rive, fondée en 2006 à Berrien, en plein centre Bretagne, devenu un véritable lieu d'animation culturelle.
Reste que, en Bretagne comme ailleurs, ces espaces sont plus ou moins pérennes économiquement. "
(…)
Diversifier une activité peu rentable et gagner des points de marge reste également une des raisons qui poussent les libraires à s'ouvrir au café. "La diversification est une nécessité. Ouvrir aujourd'hui une librairie seule, c'est aller au casse-pipe », estime Katia Panier. Après quinze ans chez Decitre, elle a créé en 2006 Le Flo des mots à Sète. Autour d'une librairie généraliste (12 000 références et 60 % du CA), sont agencés une cave à vin et un salon de thé pour une restauration légère le midi (20 % du CA), une papeterie (10 % du CA) et un rayon de jouets (10 % restants). Toutefois, les marges dégagées par un café, si elles sont meilleures que dans le livre, sont largement grignotées par le personnel nécessaire et-ou le temps accordé à cette activité".
Plus récemment, Cécile Charonnat relève une autre activité, les animations :
"A travers le développement d’ateliers créatifs, les animations payantes gagnent du terrain en librairie. Si elles ne constituent pas forcément une source de profit significative, elles permettent d’amortir les charges et contribuent à transformer les points de vente en "lieux de vie".
Le débat reste vif mais la réflexion avance. Longtemps cantonnée à quelques structures spécialisées ou aux cafés-librairies, la pratique des animations payantes gagne progressivement du terrain en librairie généraliste. Des initiatives originales y naissent et un nombre croissant de libraires sont favorables à leur développement.
(…)
A travers le développement d’ateliers créatifs, les animations payantes gagnent du terrain en librairie. Si elles ne constituent pas forcément une source de profit significative, elles permettent d’amortir les charges et contribuent à transformer les points de vente en "lieux de vie".
Le débat reste vif mais la réflexion avance. Longtemps cantonnée à quelques structures spécialisées ou aux cafés-librairies, la pratique des animations payantes gagne progressivement du terrain en librairie généraliste. Des initiatives originales y naissent et un nombre croissant de libraires sont favorables à leur développement.
Les librairies ambulantes suscitent depuis plusieurs mois un regain d’intérêt, surtout dans les territoires où les librairies en dur sont absentes. Mais elles restent fragiles et peinent encore à trouver leur rentabilité.
Les libraires céderaient-ils à la mode des "trucks" ? Ancien, le concept de librairie ambulante suscite depuis plusieurs mois un nombre croissant de vocations, donnant naissance à un groupe d’échange sur Facebook dont l’une des membres est particulièrement sollicitée. Pascale Girard, qui a fêté en septembre les deux ans de son Mokiroule (Ardèche), reconnaît ne pas "passer une semaine sans recevoir trois à quatre mails de gens intéressés par le concept". Devant l’engouement, elle a même songé à créer des franchises, une idée d’abord lancée sous forme de boutade mais qu’elle ne s’interdit pas d’explorer "sérieusement" une fois que sa structure sera "consolidée économiquement".
Source : Cécile Charonnat, «Librairie : des animations doublement payantes » publié sur livres-hebdo,le 03.06.2016
De même qu’elle note une autre tendance : les librairies ambulantes.
«Le Mokiroule, la librairie-camion de Pascale Girard. - LIBRAIRIE LE MOKIROULE
En attendant, elle suit de plus ou moins loin une demi-douzaine de projets en cours d’élaboration et a fortement inspiré les deux librairies voyageuses qui ont vu le jour cette année, s’ajoutant aux neuf déjà existantes. Le 18 août, Delphine Saintemarie, ex-comptable, a créé la Librairie du Poussin, un fourgon de 20 m2 qui offre à une dizaine de communes rurales de l’Essonne un assortiment généraliste de 2 000 livres. Plus au sud, Margaux Segré, qui a travaillé pendant trois ans au Service du livre et de la lecture du ministère de la Culture, sera le 29 octobre au volant du Serpent d’étoiles : un ancien bibliobus entièrement réaménagé qui proposera 3 000 titres et sillonnera les abords de La Rochelle...
(…)
"Il n’est pas étonnant que ce modèle se développe, analyse Emmanuelle Lavoix, chargée de l’économie du livre au Centre régional du livre et de la lecture de l’ex-Poitou-Charentes. Dans un contexte où la librairie est en mutation et ne peut plus attendre le client, qui dispose en outre de beaucoup de moyens pour atteindre le livre et où le maillage du territoire se détricote, la librairie itinérante fait sens."
Entre 60 000 et 80 000 euros
Sortir les livres des murs, les amener là où sont les gens et faire office de librairie là où il n’y en a pas constitue l’une des premières motivations des libraires itinérants. Elle se conjugue à une envie d’instaurer une "relation différente avec les gens, fondée sur la proximité", précise Margaux Segré, et de créer du lien social et culturel soit en campagne, soit dans des quartiers urbains où la population … »
Source :
Par Cécile Charonnat, le 20.10.2017 (mis à jour le 20.10.2017 à 10h45) Vente Librairies ambulantes : belles comme des camions.
D’autres expériences existent bien évidemment. Celles-ci sont souvent relayées par la presse (les articles étant consultables via la base de données Europresse)
A titre d’exemple dans Le progrès Lyon du 22 novembre 2016, Franck Nesaid relate l’expérience : « Avec Raconte-moi la Terre, il a créé la première librairie-concept à Lyon » :
Dans un coin de son esprit, ce voyageur patenté, qui a longtemps évolué dans le marketing, a souhaité un jour bouleverser les codes, et révolutionner à sa façon, avec sa passion des voyages, le petit monde des librairies lyonnaises. Avec l'envie de leur offrir ce supplément d'âme, d'aller encore plus loin que la seule vente de livres. Avec l'ambition, surtout, dans faire un vrai lieu de vie. En 1998, François Chazelle transformait cette chimère en réalité, en créant Raconte-moi la Terre, première librairie-café-internet lyonnaise installée dans le quartier Grôlée, en Presqu'île. Le concept, pionnier à l'époque, a connu d'emblée la réussite. De quoi lui donner des ailes puisqu'en 2009, il a créé une seconde entité sur 250 m 2 à Bron où il a adapté alors son offre, plus familiale.
Il réfléchit à un développement du concept
« C'est du besoin de créer quelque chose tout en exerçant mes passions pour la lecture ainsi que les endroits et la nourriture atypiques, que le concept de Raconte moi la terre s'est imposé à moi », explique l'homme de marketing.
Malheureusement, l'entité lyonnaise est contrainte de déménager et s'installe sur 300 m 2 rue du Plat. S'ensuivent une baisse de chiffre d'affaires de 30 % et quatre années « compliquées ». raconte-t-il. Heureusement, le globe-trotter a su faire le dos rond. Aujourd'hui, ses deux librairies Raconte-moi la Terre devraient générer1,6 million de chiffre d'affaires pour 2016 -55 % livres, 30 % café, 15 % produits accessoires- avec une vingtaine de salariés, équitablement répartis sur les deux structures. « On est sur une croissance régulière de 4 à 5 % par an », souligne François Chazelle, 52 ans, qui songe à développer le concept avec des partenaires financiers. Spécialisée dans le voyage, la librairie réunit des livres qui dépaysent : guides, cartes, romans ou classiques littéraires des destinations, mais pas uniquement. Le temps d'un déjeuner ou d'une pause goûter, la boutique propose des produits et douceurs bio et/ou issus du commerce équitable et des accessoires déco et autres idées cadeaux, des quatre coins du monde.
Nous vous laissons poursuivre vos recherches sur les sites suivants :
• Ministère de la culture
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Vous pourriez aussi interroger le service Questions ? Réponses de l’ENSSIB.
Bon courage dans ce travail d’investigation ….
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