Question d'origine :
Bonjour cher Guichet,
question "économie et société" :
très concrètement, dans le portefeuille de tout un chacun, quelles seraient les différences entre le salaire à vie (tel que théorisé par Bernard Friot) et le revenu de base/universel/quel que soit son nom (tel que porté par Benoit Hamon, par exemple) ?
En plus je crois savoir qu'il y a plusieurs versions du revenu de base, ce qui ne nous simplifie pas la tâche.
Je demande pour comprendre parce que ça a l'air de se ressembler beaucoup quand même tout ça, mais quand on dit ça à des fanzouzes de Jean-Luc M., ils s'énervent en disant que Benoit H. est un social-traitre qui a tout piqué et que le revenu de base c'est plagié sur le salaire à vie, mais que quand même le salaire à vie c'est mieux ; si c'est mieux, je me dis que ça doit être un petit peu différent, quand même. Et de ce que j'ai cru comprendre, je n'ai pas trouvé ça mieux, mais j'imagine que c'est par ce que je suis limité par mon carcan éducatif capitaliste auquel il faut savoir dire non.
Du coup, si tu as une réponse, je suis preneur.
Merci !
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 26/10/2017 à 11h57
Bonjour,
Le salaire à vie est souvent confondu avec le revenu de base. Pourtant ces deux théories offrent des visions sociétales bien différentes.
Bernard Friot est un sociologue et économiste français, professeur émérite à l’université Paris-Nanterre. Il milite au Parti Communiste Français depuis le début des années 70 et a fondé en 2012 l’association Réseau Salariat. Il est l’initiateur de la théorie du salaire à vie.
Réseau Salariat rappelle que le salaire à vie « entend doter tout citoyen, dès l’âge de la majorité, d’un salaire, fondé sur la reconnaissance d’une qualification personnelle, irrévocable et ne pouvant que progresser. Il s’agit de restituer à chacun la maîtrise de son travail, en le libérant des institutions capitalistes, qui le réduisent à une force de travail louant ses services sur un marché du travail dominé par des employeurs. Ce salaire à vie implique un financement par la cotisation sociale, contre la redistribution fiscale, ainsi que la généralisation de la copropriété d’usage des outils et lieux de travail, contre leur propriété lucrative». Pour les partisans du salaire à vie, il s’agit de défendre une vision du citoyen « producteur de valeur » en accordant une rétribution en fonction de la qualification personnelle plutôt qu’en fonction du poste occupé. Le salaire à vie permettrait alors d’abolir le marché du travail et par conséquent le chômage.
L’association transpartisane MFRB définit le revenu de base comme « un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d’autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle des ressources ni exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés démocratiquement. ». Le revenu de base est aussi appelé revenu universel, revenu inconditionnel ou encore revenu d’existence. Selon ses défenseurs, le revenu de base en reposant sur les principes de liberté et d'égalité permettrait « la réduction voire l'élimination de la pauvreté, le combat pour des conditions de travail plus humaines, l'amélioration de l'éducation, la réduction de l'exode rural et des inégalités régionales et la suppression du chômage » (Wikipédia).
La différence entre ces deux théories est que celle du salaire à vie propose de révolutionner notre modèle économique actuel alors que celle du revenu de base en propose seulement une réorganisation. « Le revenu de base se présente à priori comme une idée compatible avec les institutions capitalistes du travail, qui ne propose pas un bouleversement explicite du capitalisme.
Tandis que le salaire à vie ne permet pas de cumuler ce salaire avec d’autres sources de revenu de travail. Cela implique la disparition du marché de l’emploi et la suppression de la propriété lucrative» (Wikiversity).
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter :
- Interwiew de Bernard Friot par BondyBlog-Libération (janvier 2017)
- Le revenu de base. Une idée qui pourrait changer nos vies
- Revenu de base : un outil pour construire le XXIème siècle
- Contre l’allocation universelle
Le salaire à vie est souvent confondu avec le revenu de base. Pourtant ces deux théories offrent des visions sociétales bien différentes.
Bernard Friot est un sociologue et économiste français, professeur émérite à l’université Paris-Nanterre. Il milite au Parti Communiste Français depuis le début des années 70 et a fondé en 2012 l’association Réseau Salariat. Il est l’initiateur de la théorie du salaire à vie.
Réseau Salariat rappelle que le salaire à vie « entend doter tout citoyen, dès l’âge de la majorité, d’un salaire, fondé sur la reconnaissance d’une qualification personnelle, irrévocable et ne pouvant que progresser. Il s’agit de restituer à chacun la maîtrise de son travail, en le libérant des institutions capitalistes, qui le réduisent à une force de travail louant ses services sur un marché du travail dominé par des employeurs. Ce salaire à vie implique un financement par la cotisation sociale, contre la redistribution fiscale, ainsi que la généralisation de la copropriété d’usage des outils et lieux de travail, contre leur propriété lucrative». Pour les partisans du salaire à vie, il s’agit de défendre une vision du citoyen « producteur de valeur » en accordant une rétribution en fonction de la qualification personnelle plutôt qu’en fonction du poste occupé. Le salaire à vie permettrait alors d’abolir le marché du travail et par conséquent le chômage.
L’association transpartisane MFRB définit le revenu de base comme « un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d’autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle des ressources ni exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés démocratiquement. ». Le revenu de base est aussi appelé revenu universel, revenu inconditionnel ou encore revenu d’existence. Selon ses défenseurs, le revenu de base en reposant sur les principes de liberté et d'égalité permettrait « la réduction voire l'élimination de la pauvreté, le combat pour des conditions de travail plus humaines, l'amélioration de l'éducation, la réduction de l'exode rural et des inégalités régionales et la suppression du chômage » (Wikipédia).
La différence entre ces deux théories est que celle du salaire à vie propose de révolutionner notre modèle économique actuel alors que celle du revenu de base en propose seulement une réorganisation. « Le revenu de base se présente à priori comme une idée compatible avec les institutions capitalistes du travail, qui ne propose pas un bouleversement explicite du capitalisme.
Tandis que le salaire à vie ne permet pas de cumuler ce salaire avec d’autres sources de revenu de travail. Cela implique la disparition du marché de l’emploi et la suppression de la propriété lucrative» (Wikiversity).
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter :
- Interwiew de Bernard Friot par BondyBlog-Libération (janvier 2017)
- Le revenu de base. Une idée qui pourrait changer nos vies
- Revenu de base : un outil pour construire le XXIème siècle
- Contre l’allocation universelle
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