Question d'origine :
Bonjour,
Que pouvez vous me dire sur les relations entre le roi et les cités à l'époque hellénistique entre le IVe et le IIIe siècles avant Jésus-christ ?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 20/10/2017 à 14h59
Bonjour,
Tout d’abord, il est nécessaire de présenter les notions d’ « héllenisme », de « roi » et de « cité ».
Selon le dictionnaire en ligne CNRTL, l’héllenisme désigne à la fois « l’ensemble de la civilisation grecque ancienne » et par extension une « civilisation à caractère grec qui s'est développée hors de la Grèce antique ». Plus précisément, selon Paul Goukowsky dans son article Civilisation héllenistique paru sur le site de l’Encyclopædia Universalis en ligne, « l'adjectif « hellénistique » est appliqué par convention à la période de trois siècles séparant la mort d'Alexandre le Grand (— 323) de celle de la dernière reine macédonienne, Cléopâtre (— 30). […]
La civilisation hellénistique est d'une grande complexité, et ce pour deux raisons principales. D'une part, l'immensité des territoires touchés. Au iiie siècle, époque de sa splendeur, le monde « hellénistique » s'étendait d'est en ouest depuis l'Oxos (Amou-Darya) jusqu'à Marseille, du nord au sud depuis la Crimée jusqu'au royaume éthiopien de Méroé. Mais la densité du peuplement gréco-macédonien variait d'une région à l'autre et d'ordinaire le rayonnement de l'hellénisme, soit direct dans les zones de peuplement, soit indirect dans les zones de contact, ne concernait que les élites indigènes. D'autre part, l'affaiblissement des royaumes fondés par les lieutenants d'Alexandre ou par leurs imitateurs eut deux conséquences différentes. Certes, le premier effet en fut le rétrécissement de l'aire contrôlée par ces États. […]Pour autant, s'il est vrai que les conquêtes des Romains à l'ouest et celles des Parthes à l'est se traduisirent par des modifications politiques, celles-ci n'affectèrent pas sensiblement les conditions d'existence des populations grecques ou hellénisées. […]
Ce fut à cause de Philippe II de Macédoine et surtout d'Alexandre que la monarchie apparut comme le seul régime adapté au gouvernement des royaumes composites dont les contours se dessinèrent après la mort du conquérant de l'Égypte et de l'Asie perse. »
Toujours d’après cet article, « tout roi hellénistique était en quête de victoires pour la simple raison que celles-ci, signe de la faveur divine, légitimaient sa présence sur le trône. […]Puissants et actifs, ces souverains ne créèrent pas d'administration envahissante, sauf pour exercer leur contrôle fiscal. Comme Alexandre avant eux, ils conservèrent partout les fonctionnaires ou magistrats indigènes. S'ils fixaient par ordonnance certaines obligations générales, leurs sujets vivaient pour tout le reste dans le respect de leurs diverses traditions. »
Quant à la cité dans ce contexte historique, et d’après l’ouvrage Les 100 mots de la Grèce antique d’Alain Billault, « la cité, polis en grec, ne se définit pas par son territoire, mais par la communauté des hommes qui la constituent. Cette communauté est régie par des lois qui s’imposent à tous ses membres. Elle est unie par la religion. La cité grecque ignore la séparation des domaines temporel et spirituel. Les cultes, les rites et les fêtes religieuses rythment la vie des citoyens. Ces derniers partagent souvent leur activité entre la ville et la campagne. Ils vivent dans la maison, oikos, de leur famille, mais appartiennent aussi à des fraternités, les phratries, à des associations religieuses, à des tribus qui sont des groupements politico-administratifs.
Ainsi encadrée par ces structures collectives, la population connaît des inégalités économiques et l’inégalité de condition entre les hommes libres et les esclaves. »
L’ouvrage L'Orient méditerranéen à l'époque hellénistique : rois et cités du IVe au Ier siècle av. J.-C. précise de manière détaillée les relations existant entre les rois et les cités à l’époque héllenistique. Le sommaire de l’ouvrage synthétise les axes de réflexion développés :
« Deuxième partie. Les rois, bienfaiteurs et maîtres de la polis
A. Un évergétisme royal soutenu
B. L’altération des règles de la politeïa ?
C. La présence romaine
Troisième partie. Les nouveaux rapports de force entre rois et cités
A. La guerre dans le système politique héllenistique
B. Vie et sociétés militaires
Quatrième partie. Les cités face aux rois : entre soumission et émancipation
A. Un nouveau culte civique
B. Le dynamisme des anciennes cités
C. De la revendication à la résistance »
A consulter :
- Cités et royaumes du monde grec : espace et politique / Jean-Marie Bertrand (1992)
- La cité grecque : le développement des institutions / Gustave Glotz (1988)
Bonne journée.
Tout d’abord, il est nécessaire de présenter les notions d’ « héllenisme », de « roi » et de « cité ».
Selon le dictionnaire en ligne CNRTL, l’héllenisme désigne à la fois « l’ensemble de la civilisation grecque ancienne » et par extension une « civilisation à caractère grec qui s'est développée hors de la Grèce antique ». Plus précisément, selon Paul Goukowsky dans son article Civilisation héllenistique paru sur le site de l’Encyclopædia Universalis en ligne, « l'adjectif « hellénistique » est appliqué par convention à la période de trois siècles séparant la mort d'Alexandre le Grand (— 323) de celle de la dernière reine macédonienne, Cléopâtre (— 30). […]
La civilisation hellénistique est d'une grande complexité, et ce pour deux raisons principales. D'une part, l'immensité des territoires touchés. Au iiie siècle, époque de sa splendeur, le monde « hellénistique » s'étendait d'est en ouest depuis l'Oxos (Amou-Darya) jusqu'à Marseille, du nord au sud depuis la Crimée jusqu'au royaume éthiopien de Méroé. Mais la densité du peuplement gréco-macédonien variait d'une région à l'autre et d'ordinaire le rayonnement de l'hellénisme, soit direct dans les zones de peuplement, soit indirect dans les zones de contact, ne concernait que les élites indigènes. D'autre part, l'affaiblissement des royaumes fondés par les lieutenants d'Alexandre ou par leurs imitateurs eut deux conséquences différentes. Certes, le premier effet en fut le rétrécissement de l'aire contrôlée par ces États. […]Pour autant, s'il est vrai que les conquêtes des Romains à l'ouest et celles des Parthes à l'est se traduisirent par des modifications politiques, celles-ci n'affectèrent pas sensiblement les conditions d'existence des populations grecques ou hellénisées. […]
Ce fut à cause de Philippe II de Macédoine et surtout d'Alexandre que la monarchie apparut comme le seul régime adapté au gouvernement des royaumes composites dont les contours se dessinèrent après la mort du conquérant de l'Égypte et de l'Asie perse. »
Toujours d’après cet article, « tout roi hellénistique était en quête de victoires pour la simple raison que celles-ci, signe de la faveur divine, légitimaient sa présence sur le trône. […]Puissants et actifs, ces souverains ne créèrent pas d'administration envahissante, sauf pour exercer leur contrôle fiscal. Comme Alexandre avant eux, ils conservèrent partout les fonctionnaires ou magistrats indigènes. S'ils fixaient par ordonnance certaines obligations générales, leurs sujets vivaient pour tout le reste dans le respect de leurs diverses traditions. »
Quant à la cité dans ce contexte historique, et d’après l’ouvrage Les 100 mots de la Grèce antique d’Alain Billault, « la cité, polis en grec, ne se définit pas par son territoire, mais par la communauté des hommes qui la constituent. Cette communauté est régie par des lois qui s’imposent à tous ses membres. Elle est unie par la religion. La cité grecque ignore la séparation des domaines temporel et spirituel. Les cultes, les rites et les fêtes religieuses rythment la vie des citoyens. Ces derniers partagent souvent leur activité entre la ville et la campagne. Ils vivent dans la maison, oikos, de leur famille, mais appartiennent aussi à des fraternités, les phratries, à des associations religieuses, à des tribus qui sont des groupements politico-administratifs.
Ainsi encadrée par ces structures collectives, la population connaît des inégalités économiques et l’inégalité de condition entre les hommes libres et les esclaves. »
L’ouvrage L'Orient méditerranéen à l'époque hellénistique : rois et cités du IVe au Ier siècle av. J.-C. précise de manière détaillée les relations existant entre les rois et les cités à l’époque héllenistique. Le sommaire de l’ouvrage synthétise les axes de réflexion développés :
« Deuxième partie. Les rois, bienfaiteurs et maîtres de la polis
A. Un évergétisme royal soutenu
B. L’altération des règles de la politeïa ?
C. La présence romaine
Troisième partie. Les nouveaux rapports de force entre rois et cités
A. La guerre dans le système politique héllenistique
B. Vie et sociétés militaires
Quatrième partie. Les cités face aux rois : entre soumission et émancipation
A. Un nouveau culte civique
B. Le dynamisme des anciennes cités
C. De la revendication à la résistance »
A consulter :
- Cités et royaumes du monde grec : espace et politique / Jean-Marie Bertrand (1992)
- La cité grecque : le développement des institutions / Gustave Glotz (1988)
Bonne journée.
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