Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaiterais savoir ce qu'est le virus HPV et comment il se soigne. Les différents examens qui existent pour le dépister et les chances de guérison.
Merci par avance et bonne journée. Isa
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 03/06/2005 à 12h32
L'infection génitale à Papillomavirus est l'un des infections génitales les plus fréquentes.
HPV est un petit DNA virus, classé dans le genre papillomavirus de la famille des Papoviridae. Plus de 100 types d'HPV ont été identifiés, et environ 50 d'entre eux infectent les membranes épithéliales du tractus ano génital.
Certains types de Papillomavirus entraînent des verrues sur les mains ou les pieds, tandis que d'autres provoquent des condylomes génitaux
Le cycle de l'infection
L'ADN viral comprend 2 régions, l'une dite des gènes précoces, l'autre des gènes tardifs.
Les gènes précoces expriment des protéines virales qui, pour l'essentiel, sont des facteurs de régulation qui entrent en interaction avec les facteurs cellulaires et perturbent ainsi l'équilibre de la cellule hôte.
Après l'infection des cellules de la lame basale de l'épithélium malpighien sous l'action des protéines précoces, on observe tout d'abord une réplication intense de l'ADN viral qui passe de 1 à plusieurs dizaines ou centaines de copies par cellule, puis une réplication synchrone de l'ADN viral à la division cellulaire. L'ADN du virus HPV s'incorpore dans le génome de la cellule cible, exerçant ses effets par l'activation d'oncogènes et la suppression de la réponse immunitaire de la cellule cible. Les protéines de l'HPV empêchent la réparation de l'ADN ce qui conduit à une instabilité et à une croissance cellulaire incontrôlée.
Au cours de la maturation épithéliale (en se déplaçant vers les strates supérieures de l'épithélium), les gènes tardifs sont alors exprimés pour former les protéines de capside à partir desquelles les virions sont constitués puis disséminés au cours de la desquamation.
Ce cycle est classiquement retrouvé dans les condylomes pour les types 6 et 11 mais d'autres phénomènes sont observés au cours de l'infection des types 16 et 18.
Ces derniers peuvent induire un état de latence pendant laquelle les protéines tardives ne sont pas exprimées. L'infection sous cette forme, peut régresser, persister à l'état subclinique ou évoluer vers le condylome (cycle classique) ou bien la lésion dysplasique (carcinogénèse).
Presque tous les types d'HPV infectant le tractus ano génital sont capables de provoquer des anomalies cytologiques cervicales.
La plupart du temps, l'infection à HPV est complètement asymptomatique, ce qui fait que les personnes infectées ne savent pas qu'elles sont porteuses et transmettent le virus sans le savoir.
Les virus HPV génitaux sont divisés en deux groupes, sur la base de leur potentiel cancérigène.
Traitement
Il est important de savoir que le médecin traite les conséquences (les condylomes) et non la cause (la présence de Papillomavirus). C'est votre corps qui s'oppose à l'infection. Les but du traitement sont d'éliminer les condylomes génitaux visibles et de réduire la quantité de virus, ce qui aide votre corps à combattre l'infection. Les traitements demandent parfois plusieurs mois et cela peut être astreignant. Il existe de nombreux traitements dont la plupart nécessitent plusieurs consultations. Le choix de la méthode dépend de la taille et du nombre de condylomes, ainsi que de leur localisation.
Evolution
Malgré la corrélation entre HPV à haut risque et cancer du col, 80% des infections sont asymptomatiques, et guérissent sans traitement. Dans ce cas, les lésions intra épithéliales régressent spontanément, et l'HPV n'est plus détectable dans le col. La régression spontanée des lésions cervicales en rapport avec l'HPV survient généralement si les anomalies précancéreuses n'ont pas dépassé le stade du bas grade. Les taux de régression diminuent avec l'augmentation de la sévérité de la lésion.
La durée moyenne de l'infection localement détectable varie de 6 à 14 mois. Dans les 2 à 4 ans, seulement 15% à 25% des lésions cervicales épithéliales de bas grade évoluent vers le haut grade. L'infection persistante à HPV à haut risque est le facteur principal de maladie cervicale de haut grade.
L'HPV des adolescents a fréquemment une vie courte et une régression spontanée tandis que l'infection des femmes plus âgées a tendance à persister. Les mécanismes en cause ne sont pas bien connus.
Vous pouvez également consulter :
- le dossier consacré aux papillomavirus humains en ligne sur le site caducee.net
- l'article consacré aux papillomavirus présent sur doctissimo.fr
- le test de dépistage HPV
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