Question d'origine :
Bonjour
A la fin de nombreux films il y a 2 génériques de fin, d'abord le générique qui suit directement la scène finale ( souvent stylisé et avec une bande son ) puis un "deuxième" générique avec le déroulement classique des crédits sur fond noir et un autre thème sonore.
Y a-t-il un nom technique donné à ces 2 parties du générique de fin ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 13/10/2017 à 10h45
Pour apporter une réponse à votre questionnement, nous avons consulté les ouvrages suivants :
Dictionnaire mondial du cinéma / sous la direction de Christian Viviani.
L’article est très complet et nomme ce que vous recherchez : générique de début ou pré-générique.
«
Traditionnellement, et jusque dans les années 1940, le générique était placé au début du film et comportait un nombre restreint de cartons, pour les acteurs, les auteurs, les techniciens les plus importants et quelques informations complémentaires.
A partir des années 1950, le contenu et la présentation des génériques, dont certains constituaient même un film dans le film, évoluèrent : Vertigo (A. Hitchcock, 1958), les James Bond, L'Homme au bras d'or (O. Preminger, 1955), la Panthère rose (B. Edwards, 1964).
Une autre présentation, popularisée par les westerns, consiste à situer le décor et l’action du film tout en projetant le générique (généralement partiel) en surimpression sur ces images, souvent accompagné de la musique du film, l'action débutant après ce pré-générique. Cette présentation est souvent adoptée aujourd'hui.
Après l'indicatif (ou logo) du ou des distributeurs du film, apparaît le générique de début (ou pré-générique) mentionnant les noms du producteur, des auteurs, du réalisateur, des principaux acteurs et parfois de certains techniciens (décors, image, son).
Le générique de fin de film, très complet, plus ou moins long et presque toujours déroulant, est accompagné de la musique du film et cite toutes les équipes ou collaborateurs qui ont d'une manière ou d'une autre participé ou contribué au film, y compris ceux déjà cités dans le pré-générique. »
[Suivent la description des postes de toutes les personnes qui peuvent être citées dans un générique, ainsi que les remerciements et les informations légales].
Dictionnaire du cinéma / sous la direction de Jean-Loup Passek.
Cette édition précédente de l’ouvrage offre une définition analogue en d’autres termes :
«
… Bref historique.
… Amorcée dès les années 40 (pensons notamment aux génériques où l'on tourne les pages d'un livre), l'évolution vers un générique plus élaboré s'accéléra dans les années 50, en conjonction avec le mouvement (lié à l'évolution des conditions de production des films et à l'évolution des rapports entre le cinéma et son public) qui poussait à fournir plus d'informations et à mieux mettre ces informations en valeur.
Deux grandes écoles purent alors être distinguées.
Dans la première école, marquée notamment par l'Américain Saul Bass, le générique, qui demeurait généralement placé en tête du film, devenait spectacle en lui-même : Vertigo (A. Hitchcock, 1958), les James Bond, l'Homme au bras d'or (O: Preminger, 1955), Autopsie d'un meurtre (id., 1959). Souvent, le générique devint ici un véritable dessin animé : la Souris qui rugissait (J. Arnold, 1959), le Tour du monde en 80 jours (M. Anderson, 1956), la Panthère rose (B. Edwards, 1964).
Dans la deuxième école, popularisée par les premiers westerns sur écran large, la projection débutait directement par des images du film, en l'occurrence des plans d'ensemble (qui situaient le décor de l'action, pendant que la musique situait le genre du film), sur lesquels venaient se superposer les lettres du générique. L'action proprement dite commençait après le générique.
En règle générale, les génériques d’aujourd'hui relèvent de la seconde école, le générique apparaissant souvent lors d'un temps mort ménagé après une séquence de quelques minutes (le prégénérique) qui plonge directement le spectateur dans l'action. La nécessité de ne pas trop briser le rythme du film conduit alors à ne présenter qu'un générique succinct, le générique complet étant reporté en fin de film. Ce fractionnement du générique, parfois perçu comme permettant d'allonger la liste des noms, correspond aussi à une nouvelle façon de « faire sortir » le spectateur du film : le générique de fin, où l'on reprend les thèmes musicaux du film, ménage une transition entre la fin de l'action et la fin du spectacle cinématographique, contrairement au coup d'arrêt brusque que provoquait jadis l’apparition des traditionnelles lettres FIN. »
Dictionnaire théorique et critique du cinéma / Jacques Aumont, Michel Marie.
«
Technique On ne sait pas au juste pourquoi cette séquence filmique, qui comporte des inscriptions indiquant le titre du film et les noms des participants à la réalisation (acteurs, producteurs, techniciens), s'appelle ainsi. Le rapport à la notion de « genre », notamment, n'est pas avéré.
Le générique de film est par lui-même un morceau qui n'est ni narratif, ni représentatif ; à ce titre, il a parfois été rapproché des notions de paratexte ou de péritexte, proposées par Genette dans le cadre de sa théorie du récit littéraire (de Mourgues, 1994) ; on a aussi voulu y voir le lieu par excellence du figural dans le film (Moinereau, 2000).
Quelques cinéastes en ont fait un morceau de virtuosité, soulignant ce caractère particulier, soit en jouant sur l'énonciation verbale (les génériques parlés de Guitry ou de Welles), soit sur la graphie et la couleur des inscriptions (les génériques« pop » de Godard), soit encore en les intégrant à l'action et à l’histoire (tendance fréquente dans les films américains de la fin des années 1960, où les « crédits » - les noms des participants - étaient souvent présentés après plusieurs minutes de film, ou étalés sur un long morceau qui entamait déjà largement le film). Il existe aussi des films sans générique (À bout de souffle, par exemple) - mais la tendance du cinéma industriel depuis une vingtaine d'années, est à l'accroissement du nombre des noms cités, jusqu'à plusieurs centaines, chaque catégorie professionnelle (par exemple, les chauffeurs des vedettes) ayant revendiqué et obtenu cette mention écrite - si bien qu'il n'est pas rare qu'un générique de fin dure cinq minutes voire davantage (mais lors de la diffusion télévisuelle, il est projeté en vitesse accélérée, donc peu visible). »
Dictionnaire technique du cinéma / Vincent Pinel.
Donne les équivalents en anglais des termes français.
« GÉNÉRIQUE
• Réalisation. Présentation du film mentionnant son titre, ses principaux collaborateurs et toutes informations utiles au spectateur [credit titles, screen credit, credits].
Synonyme : crédits (anglicisme).
Généralement placé en tête du film (générique de début [opening credits]), parfois précédé d'une séquence pré-générique, parfois partagé avec un générique de fin [closing credits, end credits], le générique peut emprunter des formes très diverses destinées à alléger sa monotonie traditionnelle : ainsi les merveilleux génériques parlés de Sacha Guitry ou les recherches graphiques de Saul Bass. »
Pour aller plus loin, nous vous conseillons la lecture de deux ouvrages de référence qui détaillent l’histoire et les fonctions du générique depuis les débuts du cinéma :
Le générique de cinéma / Alexandre Tylski.
Le générique de film / Nicole de Mourgues.
Signalons sur internet l’article présent sur le site Slate qui donne quelques exemples remarquables, illustrés d’extraits vidéo, de l’évolution du générique dans l’histoire du cinéma.
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