images inversées
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 24/09/2017 à 07h55
542 vues
Question d'origine :
Je me demande pourquoi dans nombre de diffusion les images sont inversées : exemple fréquent documentaire dans une rue où les enseignes sont écrites à l'envers, ou lors d'une interview l'arrière plan idem les panneaux affichages sont inversés.
Merci pour votre réponse
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 25/09/2017 à 13h01
Bonjour,
On peut supposer que, à l’instar du floutage, le retournement de l’image faisant apparaître les noms de marques ou d’enseignes à l’envers est pratiqué dans le but d’éviter les sanctions pour publicité clandestine en rendant ces noms illisibles :
« L’article 9 du décret du 27 mars 1992 modifié qualifie de publicité clandestine « la présentation verbale ou visuelle de marchandises, de services, du nom, de la marque ou des activités d'un producteur de marchandises ou d'un prestataire de services dans des programmes, lorsque cette présentation est faite dans un but publicitaire ».
C'est une pratique répandue et régulièrement sanctionnée par le CSA. En cas de non-respect par le diffuseur de la réglementation existante, le Conseil a la possibilité d’engager une procédure de sanction qui peut notamment déboucher sur une sanction financière.
Toute référence dans des émissions à des biens ou des services n’est pas pour autant exclue, dès lors qu’elle revêt un caractère d’information.
Une publicité est qualifiée de clandestine lorsque sont présentés des biens, services ou autres marques, en dehors des écrans publicitaires, et ce dans un « but publicitaire », c’est-à-dire dans le but non pas d’informer, mais de promouvoir.
Le Conseil n’a pas à apporter la preuve que la promotion s’est faite contre rémunération ni de manière intentionnelle. Il lui revient d’apprécier au cas par cas les différentes pratiques décelées sur les antennes, et éventuellement d'intervenir lorsqu’une de celles-ci lui apparaît litigieuse.
Le CSA dispose à cet effet d’un faisceau d’indices :
• l’absence de pluralité dans la présentation des biens, services ou marques ;
• la complaisance affichée envers tel ou tel produit ;
• la fréquence de la citation et/ou de la visualisation du produit ou de la marque ;
• l’indication de l’adresse ou des coordonnées téléphoniques ou internet d’un annonceur ;
• l’absence de tout regard critique.
D’autres critères peuvent ponctuellement être retenus. »
Source : CSA
Le placement de produit est défini comme toute forme de communication commerciale audiovisuelle consistant à inclure un produit, un service ou une marque ou à y faire référence, en l'insérant dans un programme, moyennant paiement ou autre contrepartie. Il est strictement réglementé.
Dans une réponse plus ancienne à une question similaire, nous évoquions une autre raison :
« L’image inversée ou plan inversé sont des effets spéciaux qui inversent l’orientation de l’image.
D’après les renseignements fournis par le service montage de France 3 Rhône Alpes – Auvergne, l’usage de ce type de plan est lié à une nécessité narrative et plus particulièrement à un souci de raccord logique entre deux plans, et ainsi éviter les faux raccords et les sautes d’images.
Pour plus de clarté, voici quelques définitions extraits de « Esthétique du montage » par Vincent Amiel. Nathan, collection « Nathan cinéma ».
Le raccord est « à la fois l’opération technique de collure entre les plans et la recherche, dans la mise en scène, d’une relation entre les plans qui se succèdent. Le raccord est alors une façon d’adoucir la césure constituée par le cut. » Cet opération technique se fait au moment du montage. Elle prend part à l’élaboration du processus narratif mis en place en images.
Le faux raccord est « le passage d’un plan à un autre qui ne correspond pas aux conventions de continuité du montage classique. Par exemple, lorsque le spectateur ressent une « saute » spatiale ou temporelle, lorsque les plans ou les scènes en « raccordent » pas logiquement. Le faux raccord peut être le résultat d’une maladresse, mais souvent aujourd’hui, c’est un choix esthétique, dans un cinéma moderne qui privilégie les ruptures. »
Concrètement, pour revenir à votre question, l’image peut être inversée pour maintenir une certaine cohérence d’un plan à un autre du point de vue de celui qui regarde. Par exemple, sur une scène de mouvement, si sur le premier plan la caméra était sur la gauche du sujet en mouvement, il faudra conserver ce coté de la ligne pour les plans suivants du même sujet. Ainsi pour un travelling sur une personne qui marche, la caméra étant sur la gauche du personnage dans un plan général, on voit donc le profil gauche du personnage. Pour le plan suivant (gros plan) de la même action, on devra toujours voir le profil gauche de ce personnage. Si on cadre le profil droit, le spectateur aura l'impression que le personnage a changé de sens de marche...
Cette cohérence d’un plan à un autre du point de vue de celui qui regarde se fait en respectant la règle des 180°. Elaborée au tout début du cinéma, cette règle de base consiste à toujours placer la caméra, lors des plans successifs d'une séquence, toujours du même coté d'une ligne perpendiculaire à la ligne d'action.
Cette règle doit être particulièrement suivie dans le cas notamment de tournages réalisés avec plusieurs caméras et qui rendent compte du sujet à partir de points de vue différents. Cette question du point de vue est centrale et essentielle dans la réflexion du cinéaste et du monteur.
Pour approfondir le sujet :
Le point de vue : du regard du cinéaste à la vision du spectateur/ Joel Magny. Cahiers du cinéma, 2001.
Le plan : au commencement du cinéma/ Emmanuel Siety. Cahiers du cinéma, 2001.
Le montage / Dominique Villain. Cahiers du cinéma, 1991.
Nos remerciements à l’équipe de France 3 Rhône – Alpes / Auvergne. »
Bonne journée.
On peut supposer que, à l’instar du floutage, le retournement de l’image faisant apparaître les noms de marques ou d’enseignes à l’envers est pratiqué dans le but d’éviter les sanctions pour publicité clandestine en rendant ces noms illisibles :
« L’article 9 du décret du 27 mars 1992 modifié qualifie de publicité clandestine « la présentation verbale ou visuelle de marchandises, de services, du nom, de la marque ou des activités d'un producteur de marchandises ou d'un prestataire de services dans des programmes, lorsque cette présentation est faite dans un but publicitaire ».
C'est une pratique répandue et régulièrement sanctionnée par le CSA. En cas de non-respect par le diffuseur de la réglementation existante, le Conseil a la possibilité d’engager une procédure de sanction qui peut notamment déboucher sur une sanction financière.
Toute référence dans des émissions à des biens ou des services n’est pas pour autant exclue, dès lors qu’elle revêt un caractère d’information.
Une publicité est qualifiée de clandestine lorsque sont présentés des biens, services ou autres marques, en dehors des écrans publicitaires, et ce dans un « but publicitaire », c’est-à-dire dans le but non pas d’informer, mais de promouvoir.
Le Conseil n’a pas à apporter la preuve que la promotion s’est faite contre rémunération ni de manière intentionnelle. Il lui revient d’apprécier au cas par cas les différentes pratiques décelées sur les antennes, et éventuellement d'intervenir lorsqu’une de celles-ci lui apparaît litigieuse.
Le CSA dispose à cet effet d’un faisceau d’indices :
• l’absence de pluralité dans la présentation des biens, services ou marques ;
• la complaisance affichée envers tel ou tel produit ;
• la fréquence de la citation et/ou de la visualisation du produit ou de la marque ;
• l’indication de l’adresse ou des coordonnées téléphoniques ou internet d’un annonceur ;
• l’absence de tout regard critique.
D’autres critères peuvent ponctuellement être retenus. »
Source : CSA
Le placement de produit est défini comme toute forme de communication commerciale audiovisuelle consistant à inclure un produit, un service ou une marque ou à y faire référence, en l'insérant dans un programme, moyennant paiement ou autre contrepartie. Il est strictement réglementé.
Dans une réponse plus ancienne à une question similaire, nous évoquions une autre raison :
« L’image inversée ou plan inversé sont des effets spéciaux qui inversent l’orientation de l’image.
D’après les renseignements fournis par le service montage de France 3 Rhône Alpes – Auvergne, l’usage de ce type de plan est lié à une nécessité narrative et plus particulièrement à un souci de raccord logique entre deux plans, et ainsi éviter les faux raccords et les sautes d’images.
Pour plus de clarté, voici quelques définitions extraits de « Esthétique du montage » par Vincent Amiel. Nathan, collection « Nathan cinéma ».
Le raccord est « à la fois l’opération technique de collure entre les plans et la recherche, dans la mise en scène, d’une relation entre les plans qui se succèdent. Le raccord est alors une façon d’adoucir la césure constituée par le cut. » Cet opération technique se fait au moment du montage. Elle prend part à l’élaboration du processus narratif mis en place en images.
Le faux raccord est « le passage d’un plan à un autre qui ne correspond pas aux conventions de continuité du montage classique. Par exemple, lorsque le spectateur ressent une « saute » spatiale ou temporelle, lorsque les plans ou les scènes en « raccordent » pas logiquement. Le faux raccord peut être le résultat d’une maladresse, mais souvent aujourd’hui, c’est un choix esthétique, dans un cinéma moderne qui privilégie les ruptures. »
Concrètement, pour revenir à votre question, l’image peut être inversée pour maintenir une certaine cohérence d’un plan à un autre du point de vue de celui qui regarde. Par exemple, sur une scène de mouvement, si sur le premier plan la caméra était sur la gauche du sujet en mouvement, il faudra conserver ce coté de la ligne pour les plans suivants du même sujet. Ainsi pour un travelling sur une personne qui marche, la caméra étant sur la gauche du personnage dans un plan général, on voit donc le profil gauche du personnage. Pour le plan suivant (gros plan) de la même action, on devra toujours voir le profil gauche de ce personnage. Si on cadre le profil droit, le spectateur aura l'impression que le personnage a changé de sens de marche...
Cette cohérence d’un plan à un autre du point de vue de celui qui regarde se fait en respectant la règle des 180°. Elaborée au tout début du cinéma, cette règle de base consiste à toujours placer la caméra, lors des plans successifs d'une séquence, toujours du même coté d'une ligne perpendiculaire à la ligne d'action.
Cette règle doit être particulièrement suivie dans le cas notamment de tournages réalisés avec plusieurs caméras et qui rendent compte du sujet à partir de points de vue différents. Cette question du point de vue est centrale et essentielle dans la réflexion du cinéaste et du monteur.
Pour approfondir le sujet :
Le point de vue : du regard du cinéaste à la vision du spectateur/ Joel Magny. Cahiers du cinéma, 2001.
Le plan : au commencement du cinéma/ Emmanuel Siety. Cahiers du cinéma, 2001.
Le montage / Dominique Villain. Cahiers du cinéma, 1991.
Nos remerciements à l’équipe de France 3 Rhône – Alpes / Auvergne. »
Bonne journée.
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