Question d'origine :
Lorsque je pose un livre sur une table, en général, c'est la une de couverture qui est en haut et la quatre qui touche la table ; dès lors, pourquoi les imprimeurs français impriment-ils le dos, la tête en bas ?- ce qui n'est pas vrai chez les Américains. Lorsque les livres sont rangés debout sur une étagère, il y a de quoi attrapper un torticolis à lire les titres : tête à gauche, puis à droite etc. Y a-t-il une raison à celà ? La logique voudrait que lorsqu'un livre repose sur une table, le titre du dos soit lisible.
Merci, si quelqu'un connait la réponse
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 01/06/2005 à 09h45
C’est une bonne question à laquelle il est très difficile de répondre.
Pendant des siècles, le titrage au dos du livre s’est fait à l’horizontale. Au 19e s. on titrait encore à l’horizontale, même dans le cas de livres extrêmement minces. C’est seulement dans le dernier tiers du 19e s. que l’on a titré en long, c'est-à-dire dans le sens du dos. Ce titrage a d’abord été le fait des relieurs, puis des éditeurs. Il a été pensé dans le sens du rangement des livres à la verticale. La lecture se faisant comme il est logique de gauche à droite (sens spontané de lecture). C’est devenu une tradition française (et latine cf. Italie, Espagne, Portugal). Effectivement comme l’indique le manuel du bibliophile (Ch. Galantaris, Paris, Edition des cendres, 1997) le titrage français veut que « le nom de l’auteur commence dans la partie inférieure et remonte avec le titre qui suit vers la tête ». Il ajoute « cette disposition n’est pas toujours suivie, en particulier dans les pays anglo-saxons ».
Les anglo-saxons procèdent différemment : le sens de lecture allant de haut en bas. Ce qui fait que le livre posé à plat sur le dos (4ème de couverture sur la table), le titre est à l’endroit.
Malgré nos recherches dans le monde du maquettage, de l’édition et de la reliure, il apparaît que le titrage dans le sens de lecture de bas en haut est une tradition remontant au 19e siècle, sans que nous ayons pu en déterminer l’origine. Le sens de lecture est-il le fait d’une question de latéralité ou de culture ? Aucun ouvrage ne donne la réponse. Cependant, à l’expérience, le sens anglo-saxon a l’avantage d’une lecture aisée lorsque l’ouvrage est posé à plat et certains pays comme l’Italie sont en train de s’aligner sur ce modèle.
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