Question d'origine :
Bonjour,
J'ai lu récemment deux livres de Michel Monnerie (Et les OVNI n'existaient pas ?, 1977 et Le Naufrage des extraterrestres, 1979), ainsi que son chapitre dans le livre collectif OVNI. Vers une anthropologie d'un mythe contemporain(1993).
Je n'ai pas trouvé d'informations biographiques concernant cet auteur. Je souhaiterais avoir la confirmation de sa date de naissance, 1940. Auriez-vous des références biographiques à me transmettre concernant cet ufologue ?
En vous remerciant.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 21/09/2017 à 13h08
Bonjour,
Comme vous avez pu le constater, les deux ouvrages publiés par Michel Monnerie ne comportent que peu d’éléments biographiques à son sujet.
Si l’on trouve en effet plusieurs pages internet qui indiquent qu’il serait né en 1940, difficile d’en avoir la certitude.
On trouve par ailleurs quelques éléments biographiques sur la toile, essentiellement relatifs à son travail en tant qu’ufologue. Leur authenticité est là encore sujette à caution. En voici une compilation :
Michel Monnerie est restaurateur d'oeuvres d'art aux Archives Nationales et astronome amateur dans le "civil". A partir de 1969, il est membre du comité de la principale revue spécialisée d’ufologie française, Lumières dans la Nuit (LDLN), avec Aimé Michel, Raymond Veillith, Michel Monnerie et Fernand Lagarde.
Invité sur France Inter le vendredi 22 mars 1974, il « annonce que LDLN organise une soirée de surveillance du ciel national pour le lendemain. En fait l'objectif de cette soirée à grands renforts de publicité était de vérifier les conséquences d'une préparation psychologique de l'opinion. Le lendemain, aucune photo n'est envoyée à l'émission..
Le "RésUFO" monté par Monnerie qui devait inviter les lecteurs de LDLN à envoyer des photos selon une méthodologie précise se solde par un échec. Il constate l’indiscipline et les motivations peu scientifiques des volontaires. (cf. Les OVNI du CNES, David Rossoni, Eric Maillot, Eric Déguillaume, page 393)
Le doute gagne Monnerie et il sera classé parmi les « sceptiques ». Il est considéré comme le père de la nouvelle ufologie pour avoir « rendu populaire en France l'hypothèse sociopsychologique suite à la publication en 1977 de son ouvrage Et si les ovnis n’existaient pas ? […] Cet ouvrage fondateur sera le début du mouvement qui a été surnommé les nouveaux ufologues en France. Il sera suivit un peu plus tard par un second ouvrage, Le naufrage des extraterrestres. ».
Dans cet ouvrage, Michel Monnerie « liquide les soucoupes comme autant de méprises et propose une explication psychologique du phénomène : influencés par le mythe extraterrestre, les témoins confondraient, selon Monnerie, des objets banals de leur environnement avec des soucoupes volantes. Il développe dans ce livre la théorie du "rêve éveillé", et tente d'expliquer les observations d'ovnis par un phénomène d'auto-hypnose. Pour expliquer les traces au sol, il invoque un temps un autre phénomène extraordinaire : la psychokinèse .
L'effet de surprise est total. Au début, le débat est courtois. Mais il change rapidement de ton : les ufologues et les lecteurs des revues ufologiques font bientôt un sort à Monnerie. Les partisans de l'idée que les ovnis ne se résument pas à des méprises et renvoient à la manifestation d'une intelligence non humaine réagissent très mal à l'HPS. Jusqu'alors, seuls les contradicteurs rationalistes affirmaient que les ovnis n'existaient pas. Il était facile de mettre un terme à la discussion en expliquant qu'ils ne connaissaient rien au dossier. Désormais la contradiction vient de l'intérieur de l'ufologie, d'ufologues qui connaissent parfaitement la casuistique. Les revues et bulletins soucoupiques commencent à se remplir d'articles discutant l'HPS et cette nouvelle soucoupologie sceptique ».
«Il y avait depuis longtemps un courant sceptique concernant les ovnis, bien représenté en France au sein de l'Union rationaliste, mais ses défenseurs n'avaient en général pas beaucoup enquêté sur ces phénomènes : c'était un scepticisme de principe, en quelque sorte. Il en allait tout autrement de Michel Monnerie, qui avait été pendant longtemps un des principaux enquêteurs de Lumières dans la nuit, spécialisé notamment dans l'étude des photographies ». cf. Les ovnis fabriqués par les ufologues
L'auteur sceptique belge Jacques Scornaux «a beaucoup contribué à populariser et vulgariser les idées de Michel Monnerie à travers plusieurs articles. L'accès des textes de Monnerie était difficile car il ne maîtrisait pas le vocabulaire des sciences humaines et son style était jugé maladroit. Dans ses articles, Scornaux a présenté les idées de Monnerie dans un vocabulaire plus scientifique et d'une manière plus rigoureuse, ce qui a permis de convaincre plus de monde de l'intérêt de ses deux ouvrages qui sont à l'origine de la « nouvelle ufologie » ».
La revue Lumières dans la Nuit « s'est vite écartée de ce courant et a évincé Monnerie... Les « nouveaux ufologues » se sont alors rassemblés au sein de la nouvelle revue Ovni-Présence, disparue depuis, et LDLN est devenue en quelque sorte une revue de résistance à ce nouveau courant. »
On remarque dans le titre de son second ouvrage que « le point d’interrogation avait disparu, ce qui lui a été beaucoup reproché. Ces deux pavés dans la mare ont suscité à l’époque des réactions violentes (Monnerie y a perdu beaucoup de ses amis, ou plutôt de ce qu’il croyait être des amis), mais ont initié, malgré leurs imperfections inhérentes à un travail de précurseur, un débat qui n’a pas cessé depuis ».
«Certains ufologues très critiques à l'égard des thèses de Monnerie, comme Thierry Pinvidic, mirent plusieurs années à accepter l'hypothèse psychosociologique comme hypothèse de travail légitime ».
Bonne lecture.
Comme vous avez pu le constater, les deux ouvrages publiés par Michel Monnerie ne comportent que peu d’éléments biographiques à son sujet.
Si l’on trouve en effet plusieurs pages internet qui indiquent qu’il serait né en 1940, difficile d’en avoir la certitude.
On trouve par ailleurs quelques éléments biographiques sur la toile, essentiellement relatifs à son travail en tant qu’ufologue. Leur authenticité est là encore sujette à caution. En voici une compilation :
Michel Monnerie est restaurateur d'oeuvres d'art aux Archives Nationales et astronome amateur dans le "civil". A partir de 1969, il est membre du comité de la principale revue spécialisée d’ufologie française, Lumières dans la Nuit (LDLN), avec Aimé Michel, Raymond Veillith, Michel Monnerie et Fernand Lagarde.
Invité sur France Inter le vendredi 22 mars 1974, il « annonce que LDLN organise une soirée de surveillance du ciel national pour le lendemain. En fait l'objectif de cette soirée à grands renforts de publicité était de vérifier les conséquences d'une préparation psychologique de l'opinion. Le lendemain, aucune photo n'est envoyée à l'émission..
Le "RésUFO" monté par Monnerie qui devait inviter les lecteurs de LDLN à envoyer des photos selon une méthodologie précise se solde par un échec. Il constate l’indiscipline et les motivations peu scientifiques des volontaires. (cf. Les OVNI du CNES, David Rossoni, Eric Maillot, Eric Déguillaume, page 393)
Le doute gagne Monnerie et il sera classé parmi les « sceptiques ». Il est considéré comme le père de la nouvelle ufologie pour avoir « rendu populaire en France l'hypothèse sociopsychologique suite à la publication en 1977 de son ouvrage Et si les ovnis n’existaient pas ? […] Cet ouvrage fondateur sera le début du mouvement qui a été surnommé les nouveaux ufologues en France. Il sera suivit un peu plus tard par un second ouvrage, Le naufrage des extraterrestres. ».
Dans cet ouvrage, Michel Monnerie « liquide les soucoupes comme autant de méprises et propose une explication psychologique du phénomène : influencés par le mythe extraterrestre, les témoins confondraient, selon Monnerie, des objets banals de leur environnement avec des soucoupes volantes. Il développe dans ce livre la théorie du "rêve éveillé", et tente d'expliquer les observations d'ovnis par un phénomène d'auto-hypnose. Pour expliquer les traces au sol, il invoque un temps un autre phénomène extraordinaire : la psychokinèse .
L'effet de surprise est total. Au début, le débat est courtois. Mais il change rapidement de ton : les ufologues et les lecteurs des revues ufologiques font bientôt un sort à Monnerie. Les partisans de l'idée que les ovnis ne se résument pas à des méprises et renvoient à la manifestation d'une intelligence non humaine réagissent très mal à l'HPS. Jusqu'alors, seuls les contradicteurs rationalistes affirmaient que les ovnis n'existaient pas. Il était facile de mettre un terme à la discussion en expliquant qu'ils ne connaissaient rien au dossier. Désormais la contradiction vient de l'intérieur de l'ufologie, d'ufologues qui connaissent parfaitement la casuistique. Les revues et bulletins soucoupiques commencent à se remplir d'articles discutant l'HPS et cette nouvelle soucoupologie sceptique ».
«Il y avait depuis longtemps un courant sceptique concernant les ovnis, bien représenté en France au sein de l'Union rationaliste, mais ses défenseurs n'avaient en général pas beaucoup enquêté sur ces phénomènes : c'était un scepticisme de principe, en quelque sorte. Il en allait tout autrement de Michel Monnerie, qui avait été pendant longtemps un des principaux enquêteurs de Lumières dans la nuit, spécialisé notamment dans l'étude des photographies ». cf. Les ovnis fabriqués par les ufologues
L'auteur sceptique belge Jacques Scornaux «a beaucoup contribué à populariser et vulgariser les idées de Michel Monnerie à travers plusieurs articles. L'accès des textes de Monnerie était difficile car il ne maîtrisait pas le vocabulaire des sciences humaines et son style était jugé maladroit. Dans ses articles, Scornaux a présenté les idées de Monnerie dans un vocabulaire plus scientifique et d'une manière plus rigoureuse, ce qui a permis de convaincre plus de monde de l'intérêt de ses deux ouvrages qui sont à l'origine de la « nouvelle ufologie » ».
La revue Lumières dans la Nuit « s'est vite écartée de ce courant et a évincé Monnerie... Les « nouveaux ufologues » se sont alors rassemblés au sein de la nouvelle revue Ovni-Présence, disparue depuis, et LDLN est devenue en quelque sorte une revue de résistance à ce nouveau courant. »
On remarque dans le titre de son second ouvrage que « le point d’interrogation avait disparu, ce qui lui a été beaucoup reproché. Ces deux pavés dans la mare ont suscité à l’époque des réactions violentes (Monnerie y a perdu beaucoup de ses amis, ou plutôt de ce qu’il croyait être des amis), mais ont initié, malgré leurs imperfections inhérentes à un travail de précurseur, un débat qui n’a pas cessé depuis ».
«Certains ufologues très critiques à l'égard des thèses de Monnerie, comme Thierry Pinvidic, mirent plusieurs années à accepter l'hypothèse psychosociologique comme hypothèse de travail légitime ».
Bonne lecture.
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