aqueduc du gier rond point madone chaponost
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 10/09/2017 à 09h09
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Question d'origine :
Des fouilles préventives ont été réalisées au carrefour de la Madone a Chaponost avant l'installation du giratoire. Cela a permis de déterminer le tracé du canal de l'aqueduc du gier et la courbure, aujourd'hui matérialisée au sol.
Pouvez-vous me dire si les vestiges de l'aqueduc ont été conservés sur site et remblayés ou s'ils ont été détruit pour la construction du giratoire?
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 12/09/2017 à 10h01
Bonjour,
En nous aidant d'Europresse, nous avons trouvé les articles suivant, qui répondent à votre question.
Une journée pour comprendre l'histoire d'un aqueduc romain dont une partie sera prochainement ensevelie
Enfouie depuis près de 2 000 ans, la partie de l'aqueduc découverte au printemps, lors des travaux du carrefour de la Madone, pourraient à nouveau être ensevelie pour une période au moins aussi longue. Nécessité de la modernité, la Madone n'aura rien pu faire pour sauvegarder plus qu'une voûte. Un minimum qui ne satisfait pas les nombreux Chaponois qui estiment que tout aurait dû être mis en oeuvre pour sauvegarder l'ensemble.
Un après-midi pédagogique, mené par Catherine Coquidé, archéologue à l'Institut national de recherche archéologique (INRAP) aura tout de même permis à plus d'une centaine de visiteurs de parfaire leur connaissance de l'histoire gallo-romaine locale. Sur 200 km d'aqueducs au total (pour les quatre qui desservaient Lugdunum), seuls quelques kilomètres étaient aériens. Le reste étant enfoui, par choix, pour suivre un tracé topographique, ce qui a permis aux bâtisseurs des arches de laisser la trace de leur génie. Les soixante-douze arches visibles au Plat de l'Air voient défiler régulièrement des touristes.
La partie du carrefour, désormais enfouie, la jeune archéologue a fait savoir, qu'à cet endroit-là, la pente est de 2 cm sur 2 m, alors que normalement, elle doit être de 1 mm par mètre sur la longueur de l'aqueduc. Hypothèses diverses des uns et des autres, dont notamment celle de deux tronçons construits séparément et dont on a fait la jonction à cet endroit, avec l'erreur de pente. Ou bien encore, une pente plus forte en virage, pour permettre de donner de la vitesse à l'eau qui s'écoulait, etc.
Oreilles attentives, mais mines tristes quant à l'explication moderne et technique. Les élus, dont le maire, ont répété les difficultés de renoncer au rond point après les travaux engagés et que rien ne permettait de deviner que l'aqueduc serait enfoui à cet endroit-là. Ici, les contraintes urbaines sont lourdes. C'est pourquoi, une partie a été détruite, une autre mise en valeur. Alors que l'INRAP, mandaté pour fouiller les lieux, laissait entrevoir un emplacement rare et très bien conservé. « O tempora, ô mores » (Autre temps, autres moeurs).
in Le Progrès - Lyon, jeudi 3 juin 2004
Mercredi et lors de la réception des travaux, les élus ont salué avec la plus grande satisfaction la sortie de terre d'un double giratoire dans la commune
«La Madone a l'air contente » lance dans un sourire affiché Jean-Luc da Passano, vice-président du Conseil général délégué à la voirie et aux grands travaux. La réflexion n'engageait toutefois guère de risques, tant celle que l'on évoquait a vu sa satisfaction figée dans la pierre depuis bien longtemps.
(...)
Mais derrière cette sympathique réception qui réunissait à la fois élus de la CCVG, membres du conseil général et directeurs des entreprises Colas et De Gasperis en charge des travaux, c'est un véritable casse-tête paysager auquel ont dû faire face les commanditaires du projet. A savoir opérer un grand écart entre la nécessité d'effectuer cet aménagement sans pour autant endommager les vestiges de l'aqueduc du Gier vieux de près de 2000 ans. Sans parler de la sacrée Madone, véritable patronne des lieux à préserver. Concernant l'aqueduc, il a donc fallu attendre les fouilles de sauvetage commanditées par l'Inrap (Institut national de recherche archéologique préventive) avant tout début des travaux. Puis l'archéologue, après recueil d'éléments, a finalement donné son aval : l'opération pouvait être sereinement entamée par la municipalité. « On a donc recouvert les vestiges » explique Marie-Christiane Brossat, technicienne de voirie au Département. Sans pour autant que l'existence de l'ouvrage soit oubliée : deux bandes blanches matérialisent désormais son tracé sous l'un des ronds-points. Avec ce « coude », curieux, angle fermé et pour le moins pas très « hydraulique ». Pas commun et donc très précieux historiquement parlant.
in Le Progrès - Lyon, vendredi 15 juillet 2005
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