Question d'origine :
Quels est la commune de France qui ne possede pas de monument au morts? Pourquoi?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 05/09/2017 à 15h52
Bonjour,
Sur wikipedia, vous trouverez une liste de communes sans monument aux morts : Liste des communes de France sans monument aux morts.
Voici quelques articles abordant l'histoire de quelques communes :
- Fessanvilliers-Mattanvilliers : la commune sans monument aux morts
- Palazinges, une commune sans monument aux morts
- Beuzeville-au-Plain : Le village où personne n'est "mort pour la France"
- Vandeuil protégé par Sainte Philomène
- Le Manoir, ce village sans Monument aux Morts
- Un monument aux morts tout neuf à Blauzac
...
"... Il existe pourtant quelques rares communes dans lesquelles on ne trouve pas de monument aux morts. Elles représenteraient selon A. Prost environ 1 % seulement des communes, ce qui porterait toutefoisleur nombre à plus de 350 . La littérature disponible sur le sujet, bien peu scientifique dès lors qu’il s’agit d’articles de journaux – le plus souvent régionaux ou locaux – et de magazines, n’en recense pourtant que moins d’une dizaine, en toute logique inégalement répartie sur l’ensemble du territoire national.
Cette absence peut s’expliquer par trois raisons au moins :
- il s’agit en premier lieu d’une affaire de statistique, dès lors que ces communes étaient elles-mêmes en train de disparaître en raison de la désertification, comptant majoritairement des habitants hors d’état de combattre (personnes âgées, femmes, pas ou peu d’enfants), et viennent alors à l’esprit des régions rurales et/ou de montagne, alors même que le déclin démographique s’est amorcé dès la fin du XIXe siècle. Et de fait, chacune des communes repérées comptait moins de 200 habitants à la veille du conflit – et au moins deux moins de 100 –, ce qui limite statistiquement le risque de voir un des rares mobilisés de la commune « mourir pour le France » ;
- vient ensuite la chance, puisque tous les « enfants » du village mobilisés – leur nombre n’est pas toujours connu avec précision – sont rentrés vivants de leur passage au front, sans doute au moins une fois en première ligne, et ayant fait preuve d’un héroïsme « raisonnable ». Ce qui ne veut pas dire qu’ils en soient revenus indemnes, physiquement ou psychologiquement
- dernier cas de figure, elles n’existaient pas/plus au moment de la Première Guerre mondiale ; c’est par exemple le cas de deux des 34 communes de Martinique, Sainte-Lucie et Saint-Pierre, rayées de la carte par la catastrophe de la Montagne Pelée de 1904 et recréées en 1923.
Pour autant, l’absence de monument aux morts n’exclut pas ces communes des commémorations nationales : tous les trois ans, celle de Palazingues (Corrèze) s’acquitte du prix des couronnes déposées chaque 11 Novembre au pied du monument aux morts de sa voisine Aubazine. Et à Beuzeville-au-Plain (Manche), on peut se recueillir devant une stèle érigée en mémoire des 22 soldats états-uniens décédés lors des opérations du débarquement de juin 1944.
source : Martine Aubry et Matthieu de Oliveira, « Une base de données sur les monuments aux morts : histoire concrète et valorisation numérique », In Situ [En ligne], 25 - 2014
Bonne journée.
Sur wikipedia, vous trouverez une liste de communes sans monument aux morts : Liste des communes de France sans monument aux morts.
Voici quelques articles abordant l'histoire de quelques communes :
- Fessanvilliers-Mattanvilliers : la commune sans monument aux morts
- Palazinges, une commune sans monument aux morts
- Beuzeville-au-Plain : Le village où personne n'est "mort pour la France"
- Vandeuil protégé par Sainte Philomène
- Le Manoir, ce village sans Monument aux Morts
- Un monument aux morts tout neuf à Blauzac
...
"... Il existe pourtant quelques rares communes dans lesquelles on ne trouve pas de monument aux morts. Elles représenteraient selon A. Prost environ 1 % seulement des communes, ce qui porterait toutefois
- il s’agit en premier lieu d’une affaire de statistique, dès lors que ces communes étaient elles-mêmes en train de disparaître en raison de la désertification, comptant majoritairement des habitants hors d’état de combattre (personnes âgées, femmes, pas ou peu d’enfants), et viennent alors à l’esprit des régions rurales et/ou de montagne, alors même que le déclin démographique s’est amorcé dès la fin du XIXe siècle. Et de fait, chacune des communes repérées comptait moins de 200 habitants à la veille du conflit – et au moins deux moins de 100 –, ce qui limite statistiquement le risque de voir un des rares mobilisés de la commune « mourir pour le France » ;
- vient ensuite la chance, puisque tous les « enfants » du village mobilisés – leur nombre n’est pas toujours connu avec précision – sont rentrés vivants de leur passage au front, sans doute au moins une fois en première ligne, et ayant fait preuve d’un héroïsme « raisonnable ». Ce qui ne veut pas dire qu’ils en soient revenus indemnes, physiquement ou psychologiquement
- dernier cas de figure, elles n’existaient pas/plus au moment de la Première Guerre mondiale ; c’est par exemple le cas de deux des 34 communes de Martinique, Sainte-Lucie et Saint-Pierre, rayées de la carte par la catastrophe de la Montagne Pelée de 1904 et recréées en 1923.
Pour autant, l’absence de monument aux morts n’exclut pas ces communes des commémorations nationales : tous les trois ans, celle de Palazingues (Corrèze) s’acquitte du prix des couronnes déposées chaque 11 Novembre au pied du monument aux morts de sa voisine Aubazine. Et à Beuzeville-au-Plain (Manche), on peut se recueillir devant une stèle érigée en mémoire des 22 soldats états-uniens décédés lors des opérations du débarquement de juin 1944.
source : Martine Aubry et Matthieu de Oliveira, « Une base de données sur les monuments aux morts : histoire concrète et valorisation numérique », In Situ [En ligne], 25 - 2014
Bonne journée.
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