Étude de toxicité
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 14/08/2017 à 12h01
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Question d'origine :
Cher Guichet Du Savoir,
Existe-t-il une étude scientifique (en anglais ou en français) démontrant la toxicité additionnée des produits chimiques que nous ingérons au quotidien (mais sous le seuil autorisé, par l'Europe, les organismes sanitaires, etc) et ce sur des années ?
Pour le dire autrement : la plupart des études portent sur la toxicité d'un produit, son seuil limite de toxicité à ne pas dépasser pour la bonne santé de l'homme ou de la nature toute chose égale par ailleurs, mais existe-t-il des études portant sur l'ingestion (sous le seuil légal de toxicité) des produits courants comme une petite partie du fluor du dentifrice, additionné d'un petit pesticide dans nos carottes, saupoudré d'un soupçon de microparticules de notre véhicule ?
Le corps se soigne-t-il, s'épure-t-il seul ? Peut-on y voir un lien avec l'augmentation des cancers au sein des pays industrialisés ?
Existe-t-il une analyse critique de cette problématique ?
Merci à vous,
Un maraîcher concerné (et parfois consterné)
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/08/2017 à 10h38
Bonjour,
Nous ne trouvons pas d’étude toxicologique « globale » portant sur les effets accumulés des divers éléments de l’environnement sur l’organisme à long terme. La plupart des études que nous trouvons sont consacrées aux effets d’une substance spécifique, ou aux facteurs à l'origine d’un certain type de cancer.
Peut-être obtiendrez-vous de meilleurs résultats en vous adressant à Ubib, les bibliothèques universitaires ayant accès à des bases de données scientifiques et médicales auxquelles la BmL n’est pas abonnée.
En attendant voici les informations que nous pouvons vous donner :
A ce jour l’Anses a publié trois études de l’alimentation totale (EAT), consultables en ligne :
« Réalisées à l'échelle nationale, les Etudes de l'Alimentation Totale (EAT) reposent sur une méthodologie standardisée et recommandée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elles ont pour objectif premier de surveiller l'exposition des populations à des substances chimiques présentes dans les aliments : résidus de produits phytosanitaires, contaminants de l'environnement, composés néoformés, toxines naturelles, additifs, éléments traces ou minéraux par exemple. »
Sur son site, l’EFSA explique l’approche du seuil de préoccupation toxicologique :
« Un nombre croissant de substances présentes en faibles et très faibles concentrations dans l’alimentation humaine et animale sont désormais détectables grâce à des méthodes analytiques plus perfectionnées. Cependant, pour un grand nombres de ces substances, les données toxicologiques disponibles sont rares ou inexistantes. Il existe un besoin accru d'évaluer les conséquences sanitaires de ces substances à l'état de traces qui n'étaient pas détectables auparavant, mais il n'est cependant pas toujours possible de générer des données toxicologiques sur chaque substance présente dans l’alimentation.
L’approche dite du seuil de préoccupation toxicologique (TTC – Threshold of Toxicological Concern) a été développée pour évaluer de manière qualitative le risque associé à des substances en faible concentration dans le régime alimentaire. Elle peut être utilisée pour l'évaluation initiale d'une substance afin de déterminer s’il est nécessaire de réaliser une évaluation complète des risques. C’est une approche scientifique importante permettant d'établir des priorités dans l'évaluation des substances chimiques présentant des expositions de bas niveau et qui requièrent davantage de données par opposition aux substances dont on peut présumer qu’elles ne présentent aucun risque appréciable pour la santé humaine. »
La contribution de l’environnement dans l’apparition des cancers a été suspectée depuis longtemps :
« Au cours de ces dernières décennies, de nombreux progrès ont été réalisés dans la compréhension des origines et des mécanismes de développement des cancers. Il est admis à présent que les cancers peuvent avoir une origine génétique et une origine environnementale. La part génétique est parfaitement illustrée par le caractère héréditaire de certains cancers, leur agrégation familiale et, dans certains cas, l’identification des gènes responsables. Citons par exemple certains cancers du côlon (HNPCC), une fraction des cancers du sein (gène BRCA), des cancers de la thyroïde{ (pour revue voir Foulkes, 2002 ; Sawyers, 2002 ; Ince et Weinberg, 2002 ; Green et Evan, 2002 ; Weber, 2002 ; Orsulic et coll., 2002). Il faut cependant noter que la contribution génétique ne se résume pas aux maladies héréditaires puisqu’une fraction importante des cancers est associée à une ou plusieurs mutations sporadiques.
La contribution de l’environnement dans l’apparition des cancers a été suspectée depuis longtemps. Dès le 18e siècle, la fréquence élevée des cancers du scrotum chez les ramoneurs a été associée à leur environnement professionnel (Pott, 1775). Au cours des dernières décennies, de nombreux exemples de la part de l’environnement dans l’apparition de cancers spécifiques ont été établis : tabac et cancer broncho-pulmonaire (Hecht, 1999), amiante et mésothéliome (Britton, 2002), rayonnement UV et mélanome (Tucker et Goldstein, 2003), trichloréthylène et cancer du rein (Bruning et Bolt, 2000).
La part effective de l’environnement est très variable selon les différentes estimations, mais ceci dépend principalement de la définition que l’on donne aux facteurs environnementaux qui sont parfois divergents. On peut cependant distinguer :
• l’environnement chimique comme les pesticides et la dioxine ;
• l’environnement physique comme les rayonnements ionisants, les radiations UV, le radon ;
• les infections virales ou bactériennes qui sont aussi à l’origine de plusieurs types de cancers. »
Vous pouvez lire la suite de ce document en ligne : Cancer, approche méthodologique du lien avec l'environnement, Inserm (2005).
Bonne journée.
Nous ne trouvons pas d’étude toxicologique « globale » portant sur les effets accumulés des divers éléments de l’environnement sur l’organisme à long terme. La plupart des études que nous trouvons sont consacrées aux effets d’une substance spécifique, ou aux facteurs à l'origine d’un certain type de cancer.
Peut-être obtiendrez-vous de meilleurs résultats en vous adressant à Ubib, les bibliothèques universitaires ayant accès à des bases de données scientifiques et médicales auxquelles la BmL n’est pas abonnée.
En attendant voici les informations que nous pouvons vous donner :
A ce jour l’Anses a publié trois études de l’alimentation totale (EAT), consultables en ligne :
« Réalisées à l'échelle nationale, les Etudes de l'Alimentation Totale (EAT) reposent sur une méthodologie standardisée et recommandée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elles ont pour objectif premier de surveiller l'exposition des populations à des substances chimiques présentes dans les aliments : résidus de produits phytosanitaires, contaminants de l'environnement, composés néoformés, toxines naturelles, additifs, éléments traces ou minéraux par exemple. »
Sur son site, l’EFSA explique l’approche du seuil de préoccupation toxicologique :
« Un nombre croissant de substances présentes en faibles et très faibles concentrations dans l’alimentation humaine et animale sont désormais détectables grâce à des méthodes analytiques plus perfectionnées. Cependant, pour un grand nombres de ces substances, les données toxicologiques disponibles sont rares ou inexistantes. Il existe un besoin accru d'évaluer les conséquences sanitaires de ces substances à l'état de traces qui n'étaient pas détectables auparavant, mais il n'est cependant pas toujours possible de générer des données toxicologiques sur chaque substance présente dans l’alimentation.
L’approche dite du seuil de préoccupation toxicologique (TTC – Threshold of Toxicological Concern) a été développée pour évaluer de manière qualitative le risque associé à des substances en faible concentration dans le régime alimentaire. Elle peut être utilisée pour l'évaluation initiale d'une substance afin de déterminer s’il est nécessaire de réaliser une évaluation complète des risques. C’est une approche scientifique importante permettant d'établir des priorités dans l'évaluation des substances chimiques présentant des expositions de bas niveau et qui requièrent davantage de données par opposition aux substances dont on peut présumer qu’elles ne présentent aucun risque appréciable pour la santé humaine. »
La contribution de l’environnement dans l’apparition des cancers a été suspectée depuis longtemps :
« Au cours de ces dernières décennies, de nombreux progrès ont été réalisés dans la compréhension des origines et des mécanismes de développement des cancers. Il est admis à présent que les cancers peuvent avoir une origine génétique et une origine environnementale. La part génétique est parfaitement illustrée par le caractère héréditaire de certains cancers, leur agrégation familiale et, dans certains cas, l’identification des gènes responsables. Citons par exemple certains cancers du côlon (HNPCC), une fraction des cancers du sein (gène BRCA), des cancers de la thyroïde{ (pour revue voir Foulkes, 2002 ; Sawyers, 2002 ; Ince et Weinberg, 2002 ; Green et Evan, 2002 ; Weber, 2002 ; Orsulic et coll., 2002). Il faut cependant noter que la contribution génétique ne se résume pas aux maladies héréditaires puisqu’une fraction importante des cancers est associée à une ou plusieurs mutations sporadiques.
La contribution de l’environnement dans l’apparition des cancers a été suspectée depuis longtemps. Dès le 18e siècle, la fréquence élevée des cancers du scrotum chez les ramoneurs a été associée à leur environnement professionnel (Pott, 1775). Au cours des dernières décennies, de nombreux exemples de la part de l’environnement dans l’apparition de cancers spécifiques ont été établis : tabac et cancer broncho-pulmonaire (Hecht, 1999), amiante et mésothéliome (Britton, 2002), rayonnement UV et mélanome (Tucker et Goldstein, 2003), trichloréthylène et cancer du rein (Bruning et Bolt, 2000).
La part effective de l’environnement est très variable selon les différentes estimations, mais ceci dépend principalement de la définition que l’on donne aux facteurs environnementaux qui sont parfois divergents. On peut cependant distinguer :
• l’environnement chimique comme les pesticides et la dioxine ;
• l’environnement physique comme les rayonnements ionisants, les radiations UV, le radon ;
• les infections virales ou bactériennes qui sont aussi à l’origine de plusieurs types de cancers. »
Vous pouvez lire la suite de ce document en ligne : Cancer, approche méthodologique du lien avec l'environnement, Inserm (2005).
Bonne journée.
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