Question d'origine :
J'écris sur l'église du Val Saint Éloi qui appartenait à Bithaine, un ordre cistercien et je veux savoir quelles étaient les tarifs des messes, des baptêmes, des fiançailles etc.
On dit que si c'était des messes de relevailles: 6 sols et huit denier
la messe à haute voix : 13 sols
le droit mortuaire d'un chef d'hôtel s'il est riche sera payé quatre livres et dix sols…
On a les gages des domestiques qui étaient à l'abbaye de Bithaine:
par exemple
"Burtey, jardinier
son gage commençait le premier septembre, dans le courant mars 1774 je lui ai payé 45 livres".on peut compter que c'est six mois, donc il gagnait 7,5 livre par mois.
"Georges Bernard, domestique de monsieur le prieur
Son gage est de 60 livres, commençant au premier octobre. Je lui ai donné 71 livres, dix sols, douze denier. Je lui ai donné 11 livres, dix sols et douze denier pour acompte. (dans la marge , 71 livres, dis sols et douze deniers).
Que gagnait un domestique? Je veux savoir le tarif des messes, des baptêmes, des enterrements et je pense qu'on peut le savoir en sachant la paie des domestiques.
Je vous remer(cie
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 09/08/2017 à 10h28
Bonjour,
Vous souhaitez connaître les salaires reçus par les domestiques travaillant au service d’un ordre religieux, l’ordre cistercien, et donc d’un lieu de culte au XVIIIème siècle, et ainsi en déduire les tarifs des différents offices religieux à l’époque.
Un article de l’historien René Locatelli associe l’abbaye de Bithaine à l’ordre cistercien dans l’article L'implantation cistercienne dans le comté de Bourgogne jusqu'au milieu du XIIe siècle : « [En 1133], ce furent les sires de Faucogney qui voulurent avoir sur leur terre une abbaye de moines blancs, qu'ils établirent à Bithaine, à mi-chemin entre les monastères bénédictins de Lure et de Luxeuil. »
Un article de l’Encyclopedia Universalis en ligne consacré aux cisterciens, accessible aux abonnés à la Bibliothèque municipale de Lyon, résume l’origine de cet ordre religieux : « L'ordre cistercien apparaît, au Moyen Âge, comme l'une des réalisations les plus remarquables de l'idéal monastique. La fondation de Cîteaux (1098) s'inscrit dans le vaste mouvement de retour aux sources authentiques du christianisme, qui caractérise la réforme de l'Église inaugurée par le pape Grégoire VII. Comme beaucoup de rénovateurs de la vie monastique à cette époque, les premiers cisterciens fondent leurs abbayes loin des lieux habités, en quête d'une solitude favorable à une vie vouée à la prière. Mais, à cet élément érémitique, ils unissent harmonieusement l'idéal communautaire formulé par la Règle de saint Benoît, qu'ils se proposent de pratiquer dans toute sa pureté. »
Vous touverez de plus amples informations sur l’implantation de cet ordre en France en consultant les réponses que le Guichet du savoir a apportées à deux questions :
- « Combien compte-t-on d’abbayes cisterciennes en France ? »
- « Existait-il une rivalité entres les abbayes d’un même ordre, cistercien par exemple ? »
Concernant l'emploi des domestiques par un ordre religieux, Jean Donat se base sur le fonctionnement de l’abbaye cistercienne de Beaulieue, dans son article "Une abbaye cistercienne et son budget au XVIIIe siècle", paru en 1934 dans les "Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale" : « Ces religieux possèdent un personnel domestique composé ordinairement d'au moins sept personnes : un cuisinier, un domestique attaché à la personne du prieur, un jardinier, un palefrenier, un garde-bois, un chasseur chargé de procurer du gibier à la maison, un marmiton, sinon plusieurs. Durant la plus grande partie de cette période, nous constatons aussi des achats pour « le petit Delpech, choriste » : il s'agit d'un enfant, puisqu'il ne se trouve âgé que de dix ans en 1774. Assez souvent, il est fait appel à des cuisiniers auxiliaires venus du dehors […]. La domesticité reçoit, outre la nourriture, [des] salaires. » Jean Donat en donne une vision d’ensemble dans les tableaux suivants issus d’une autre partie du même article également disponible sur Persée :
Nous continuons nos recherches pour connaître les tarifs des différents offices religieux (messes, baptême, enterrement...) au XVIIIème siècle. Il n'est pour l'instant pas évident que l'on puisse déduire précisément ces tarifs des gages des domestiques travaillant au service d'un ordre religieux.
Afin de nous aider dans nos recherches, pourriez-vous préciser la source d'où proviennent les informations que vous citez sur l'abbaye de Bithaine dans votre question : ""Burtey, jardinier son gage commençait le premier septembre, dans le courant mars 1774 je lui ai payé 45 livres". On peut compter que c'est six mois, donc il gagnait 7,5 livre par mois.
"Georges Bernard, domestique de monsieur le prieur. Son gage est de 60 livres, commençant au premier octobre. Je lui ai donné 71 livres, dix sols, douze denier. Je lui ai donné 11 livres, dix sols et douze denier pour acompte. (dans la marge , 71 livres, dis sols et douze deniers)."
Connaître cette source nous aiderait probablement.
Bonne journée.
Vous souhaitez connaître les salaires reçus par les domestiques travaillant au service d’un ordre religieux, l’ordre cistercien, et donc d’un lieu de culte au XVIIIème siècle, et ainsi en déduire les tarifs des différents offices religieux à l’époque.
Un article de l’historien René Locatelli associe l’abbaye de Bithaine à l’ordre cistercien dans l’article L'implantation cistercienne dans le comté de Bourgogne jusqu'au milieu du XIIe siècle : « [En 1133], ce furent les sires de Faucogney qui voulurent avoir sur leur terre une abbaye de moines blancs, qu'ils établirent à Bithaine, à mi-chemin entre les monastères bénédictins de Lure et de Luxeuil. »
Un article de l’Encyclopedia Universalis en ligne consacré aux cisterciens, accessible aux abonnés à la Bibliothèque municipale de Lyon, résume l’origine de cet ordre religieux : « L'ordre cistercien apparaît, au Moyen Âge, comme l'une des réalisations les plus remarquables de l'idéal monastique. La fondation de Cîteaux (1098) s'inscrit dans le vaste mouvement de retour aux sources authentiques du christianisme, qui caractérise la réforme de l'Église inaugurée par le pape Grégoire VII. Comme beaucoup de rénovateurs de la vie monastique à cette époque, les premiers cisterciens fondent leurs abbayes loin des lieux habités, en quête d'une solitude favorable à une vie vouée à la prière. Mais, à cet élément érémitique, ils unissent harmonieusement l'idéal communautaire formulé par la Règle de saint Benoît, qu'ils se proposent de pratiquer dans toute sa pureté. »
Vous touverez de plus amples informations sur l’implantation de cet ordre en France en consultant les réponses que le Guichet du savoir a apportées à deux questions :
- « Combien compte-t-on d’abbayes cisterciennes en France ? »
- « Existait-il une rivalité entres les abbayes d’un même ordre, cistercien par exemple ? »
Concernant l'emploi des domestiques par un ordre religieux, Jean Donat se base sur le fonctionnement de l’abbaye cistercienne de Beaulieue, dans son article "Une abbaye cistercienne et son budget au XVIIIe siècle", paru en 1934 dans les "Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale" : « Ces religieux possèdent un personnel domestique composé ordinairement d'au moins sept personnes : un cuisinier, un domestique attaché à la personne du prieur, un jardinier, un palefrenier, un garde-bois, un chasseur chargé de procurer du gibier à la maison, un marmiton, sinon plusieurs. Durant la plus grande partie de cette période, nous constatons aussi des achats pour « le petit Delpech, choriste » : il s'agit d'un enfant, puisqu'il ne se trouve âgé que de dix ans en 1774. Assez souvent, il est fait appel à des cuisiniers auxiliaires venus du dehors […]. La domesticité reçoit, outre la nourriture, [des] salaires. » Jean Donat en donne une vision d’ensemble dans les tableaux suivants issus d’une autre partie du même article également disponible sur Persée :
Nous continuons nos recherches pour connaître les tarifs des différents offices religieux (messes, baptême, enterrement...) au XVIIIème siècle. Il n'est pour l'instant pas évident que l'on puisse déduire précisément ces tarifs des gages des domestiques travaillant au service d'un ordre religieux.
Afin de nous aider dans nos recherches, pourriez-vous préciser la source d'où proviennent les informations que vous citez sur l'abbaye de Bithaine dans votre question : ""Burtey, jardinier son gage commençait le premier septembre, dans le courant mars 1774 je lui ai payé 45 livres". On peut compter que c'est six mois, donc il gagnait 7,5 livre par mois.
"Georges Bernard, domestique de monsieur le prieur. Son gage est de 60 livres, commençant au premier octobre. Je lui ai donné 71 livres, dix sols, douze denier. Je lui ai donné 11 livres, dix sols et douze denier pour acompte. (dans la marge , 71 livres, dis sols et douze deniers)."
Connaître cette source nous aiderait probablement.
Bonne journée.
Pièces jointes
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Commentaire de
Bousségui Marie-Josèphe :
Publié le 09/08/2017 à 11:56
J'ai trouvé ceci dans les archives du Doubs: les droits curiaux du Val-Saint-Éloi:
G685 et G988
Je les ai photocopiée puis traduites: .
5 sols pour un extrait de baptême
les relevailles: 6 sols et 8 denier
pour les lettres testimoniales 7 sols chacune
curé requis pour faire des fiançailles : dix sols
le droit au mariage sera 4 livres et dix solssi le curé est requis pour dire des messes, vêpres et vigiles, le tout lui sera rétribué ainsi: la messe dite à voix haute: 13 sols et quatre denier
la basse à 10 sols
les vêpres et vigiles:5 sols.
Pour les gages des domestiques, employés à Bithaine, j'ai photocopié le livre des gages aux Archives de la Haute-Saône de la Haute-Saône:
h208 et H209.
MJ Bousségui
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 10/08/2017 à 13h26
Bonjour,
D’après votre dernier message, vos recherches aux archives du Doubs et de la Haute-Saône vous ont permis de connaître à la fois les tarifs des messes et offices religieux pratiqués à l’église du Val Saint Eloi à la fin du XVIIIème siècle, et les gages versés aux domestiques travaillant au service à l’abbaye de Bithaine à la même époque. Vous souhaitez donc connaître le rapport pouvant exister entre le prix des offices religieux et les salaires versés aux domestiques contribuant au fonctionnement d’un lieu de culte.
Il est difficile de trouver des études précises, scientifiques et récentes concernant le rapport entre ces deux paramètres au XVIIIème siècle.
Nous vous proposons une sélection bibliographique concernant le contexte religieux et économique sur lequel porte votre question :
- Moines et monastères en Occident au Moyen Age / Philippe Racinet (2007)
- Domestiques et serviteurs dans la France de l'Ancien Régime / Jean-Pierre Gutton (1981)
- L'économie cistercienne : géographie, mutations du Moyen Age aux Temps modernes / Centre culturel de l'abbaye de Flaran, 3es Journées internationales d'histoire, 16-18-septembre 1981
- Le catalogue en ligne de la bibliothèque catholique de Valpré
- Archives de sciences sociales des religions. Ce site dédié aux archives de cette revue relaie les travaux de spécialistes de l’histoire des religions comme Sophie HASQUENOPH, qui a notamment publié en 2009 un article sur l’Histoire des ordres et congrégations religieuses en France du Moyen Age à nos jours.
Bonne journée.
D’après votre dernier message, vos recherches aux archives du Doubs et de la Haute-Saône vous ont permis de connaître à la fois les tarifs des messes et offices religieux pratiqués à l’église du Val Saint Eloi à la fin du XVIIIème siècle, et les gages versés aux domestiques travaillant au service à l’abbaye de Bithaine à la même époque. Vous souhaitez donc connaître le rapport pouvant exister entre le prix des offices religieux et les salaires versés aux domestiques contribuant au fonctionnement d’un lieu de culte.
Il est difficile de trouver des études précises, scientifiques et récentes concernant le rapport entre ces deux paramètres au XVIIIème siècle.
Nous vous proposons une sélection bibliographique concernant le contexte religieux et économique sur lequel porte votre question :
- Moines et monastères en Occident au Moyen Age / Philippe Racinet (2007)
- Domestiques et serviteurs dans la France de l'Ancien Régime / Jean-Pierre Gutton (1981)
- L'économie cistercienne : géographie, mutations du Moyen Age aux Temps modernes / Centre culturel de l'abbaye de Flaran, 3es Journées internationales d'histoire, 16-18-septembre 1981
- Le catalogue en ligne de la bibliothèque catholique de Valpré
- Archives de sciences sociales des religions. Ce site dédié aux archives de cette revue relaie les travaux de spécialistes de l’histoire des religions comme Sophie HASQUENOPH, qui a notamment publié en 2009 un article sur l’Histoire des ordres et congrégations religieuses en France du Moyen Age à nos jours.
Bonne journée.
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Commentaires 1
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