Question d'origine :
Quelle différence ou quelle nuance existe-t-il entre le nicolaïsme et la simonie ?
Réponse attendue pour le 26/07/2017 à 15:12
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 24/07/2017 à 15h01
Bonjour,
Pour répondre à votre question, ces deux termes définissent les «plaies de l’Eglise » en Occident au Moyen-Age. Néanmoins, elles correspondent chacune à des pratiques bien précises du clergé de l’époque.
Martin Blais dans son ouvrage Sacré Moyen Age, aborde de façon très claire, ces deux problèmes. Les papes et les conciles réformateurs ne cessèrent d’intervenir et d’user de sanctions, avec plus ou moins de succès.
La simonie tout d’abord, (en référence à Simon le Magicien, un personnage biblique) est une pratique fréquente au Moyen Âge et également sous la Renaissance, par laquelle les détenteurs de l'autorité publique - seigneurs féodaux, souverains ou ecclésiastiques - vendent les biens de l'Église et les charges ecclésiastiques contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Ainsi, dans l’ouvrage de Blais, on peut lire « Les historiens de l’Eglise dénoncent la simonie comme étant la cause principale de nicolaïsme, et la simonie comme étant elle-même une conséquence de la mainmise des empereurs sur la nomination des évêques et abbés. L’influence des rois est telle que les papes n’osent même plus revendiquer leur droit à la désignation des évêques. »
Un peu plus loin on lit : « La valeur spirituelle des candidats n’entre pas en ligne de compte. Les trois conditions qui permettent de convoiter un évêché sont la fortune, la parenté et la servilité. L’évêque simoniaque n’exige donc des candidats à la prêtrise aucune vertu sacerdotale; tout ce qui compte pour lui, c’est le prix que l’aspirant est capable de payer.
Les fidèles sont bien entendu au courant des vices de leurs pasteurs. Il s’ensuit qu’il n’y a rien maintenant de plus vil et méprisé que la prêtrise.»
Le nicolaïsme quant à lui, fait référence aux pratiques de ceux qui, aux Xe et XIe siècles, n'admettaient pas le célibat ecclésiastique. Il faut savoir que cette pratique étonnait plus les bonnes gens au Moyen Age, que la simonie.
Comme le précise Martin Blais « On pouvait ignorer que tel évêque avait acheté son évêché, mais on voyait bien qu’untel était marié, ou avait des enfants lorsqu’au moment où quelqu’un lui donnait du « Monseigneur », un enfant lui criait : « Papa!». Et comment ne pas remarquer les jeunes femmes qui en entouraient un autre ? »
Dans l’Histoire de l’Eglise depuis les origines jusqu’à nos jours de A. Fliche et V. Martin c’est pendant les Xe et XI siècles que le « démon de la chair » connut ses plus grandes heures auprès des gens d’Eglise.
La lutte contre ces pratiques passa par plusieurs moyens : les châtiments corporels, les amendes etc… s’avérèrent inefficaces.
Au XIe siècle, Le pape Léon IX et surtout Grégoire VII réactive les décisions prises au Concile de Latran en 1059. Les prêtres concernés vont être interdits de dire la messe, déchus de leurs fonctions lorsqu’ils les ont achetées, et les fidèles auront pour consignes de ne plus assister à leurs prêches. Le pape aura à lutter longtemps contre ces comportements qui perdureront encore, puisque l’on sait qu’au début du Concile de Trente en 1545, la situation avait à peine évolué.
Pour répondre à votre question, ces deux termes définissent les «plaies de l’Eglise » en Occident au Moyen-Age. Néanmoins, elles correspondent chacune à des pratiques bien précises du clergé de l’époque.
Martin Blais dans son ouvrage Sacré Moyen Age, aborde de façon très claire, ces deux problèmes. Les papes et les conciles réformateurs ne cessèrent d’intervenir et d’user de sanctions, avec plus ou moins de succès.
La simonie tout d’abord, (en référence à Simon le Magicien, un personnage biblique) est une pratique fréquente au Moyen Âge et également sous la Renaissance, par laquelle les détenteurs de l'autorité publique - seigneurs féodaux, souverains ou ecclésiastiques - vendent les biens de l'Église et les charges ecclésiastiques contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Ainsi, dans l’ouvrage de Blais, on peut lire « Les historiens de l’Eglise dénoncent la simonie comme étant la cause principale de nicolaïsme, et la simonie comme étant elle-même une conséquence de la mainmise des empereurs sur la nomination des évêques et abbés. L’influence des rois est telle que les papes n’osent même plus revendiquer leur droit à la désignation des évêques. »
Un peu plus loin on lit : « La valeur spirituelle des candidats n’entre pas en ligne de compte. Les trois conditions qui permettent de convoiter un évêché sont la fortune, la parenté et la servilité. L’évêque simoniaque n’exige donc des candidats à la prêtrise aucune vertu sacerdotale; tout ce qui compte pour lui, c’est le prix que l’aspirant est capable de payer.
Les fidèles sont bien entendu au courant des vices de leurs pasteurs. Il s’ensuit qu’il n’y a rien maintenant de plus vil et méprisé que la prêtrise.»
Le nicolaïsme quant à lui, fait référence aux pratiques de ceux qui, aux Xe et XIe siècles, n'admettaient pas le célibat ecclésiastique. Il faut savoir que cette pratique étonnait plus les bonnes gens au Moyen Age, que la simonie.
Comme le précise Martin Blais « On pouvait ignorer que tel évêque avait acheté son évêché, mais on voyait bien qu’untel était marié, ou avait des enfants lorsqu’au moment où quelqu’un lui donnait du « Monseigneur », un enfant lui criait : « Papa!». Et comment ne pas remarquer les jeunes femmes qui en entouraient un autre ? »
Dans l’Histoire de l’Eglise depuis les origines jusqu’à nos jours de A. Fliche et V. Martin c’est pendant les Xe et XI siècles que le « démon de la chair » connut ses plus grandes heures auprès des gens d’Eglise.
La lutte contre ces pratiques passa par plusieurs moyens : les châtiments corporels, les amendes etc… s’avérèrent inefficaces.
Au XIe siècle, Le pape Léon IX et surtout Grégoire VII réactive les décisions prises au Concile de Latran en 1059. Les prêtres concernés vont être interdits de dire la messe, déchus de leurs fonctions lorsqu’ils les ont achetées, et les fidèles auront pour consignes de ne plus assister à leurs prêches. Le pape aura à lutter longtemps contre ces comportements qui perdureront encore, puisque l’on sait qu’au début du Concile de Trente en 1545, la situation avait à peine évolué.
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