Livre La Soupe aux choux (1980)
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 06/07/2017 à 11h44
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Question d'origine :
Bonjour,
Je recherche une information spécifique concernant l'ouvrage de René Fallet (1927-1983) La Soupe aux choux qui a paru chez Denoël en janvier 1980.
Je souhaiterais savoir quelle est l'origine, l'idée première de René Fallet pour avoir écrit cette oeuvre. Y-a-t-il donc une ou des raisons à ce livre ?
J'ai fait quelques recherches sur Internet, mais je n'ai pas trouvé de réponses. Auriez-vous quelques éléments à me transmettre ? J'ai toutefois découvert que l'ouvrage aurait obtenu en 1980 le prix RTL grand public et le prix Rabelais. Pourriez-vous confirmer l'information ?
En vous remerciant.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 07/07/2017 à 13h11
Bonjour,
Voici quelques éléments de réponse que nous trouvons dans diverses sources consultées pendant nos recherches :
« D’après son auteur lui-même,l’œuvre de René Fallet est irriguée par deux artères principales , la veine whisky où se noient les amants déchirés de ses romans d’amour : Les Pas perdus, Paris au mois d’août, Charleston, Comment fais-tu l’amour, Cerise ? L’Amour baroque, Y a-t-il un docteur dans la salle ?, etc. – et la veine beaujolais qui arrose de plus heureux personnages, ceux du Triporteur, des Vieux de la Vieille, d’Un idiot à Paris, du Braconnier de Dieu et, bien sûr, les héros du Beaujolais nouveau est arrivé. Ceux de la Soupe aux choux appartiennent sans conteste à ce dernier courant de vin rouge, de truculence et de joie . »
Source : Soupe aux choux, René Fallet
« René Fallet avait probablement lu labande dessinée de Jean-Claude Fournier , Du cidre pour les étoiles , parue en 1975 dans le journal Spirou, avant d'écrire La Soupe aux choux. Le roman de 1980 présente quelques similitudes avec la BD de 1975. Fournier a dit à ce sujet : « Alors, je ne dis pas […] que Fallet m'a copié, mais si, par hasard, il s'était un peu inspiré de moi, ce serait le grand honneur ! »
Source : Wikipedia
Notonsl’affection de René Fallet pour le Bourbonnais , qui a sans doute influencé le choix du cadre du roman. L’ouvrage de Jean-Paul Liégeois, Splendeur et misères de René Fallet : entretiens et témoignages, nous permet de retrouver un article paru dans « Paris-Presse » témoignant de sa passion pour le Bourbonnais à travers le portrait du « père Cadet » (p.102-104) :
« Vous pouvez encore rencontrer à Thionne quelques vestiges de son ancienne civilisation. L’un d’eux a un nom : père Cadet. Il faudrait La Bruyère pour le portraiturer. Il serait injuste toutefois de ne pas parler du père Cadet sous le prétexte que La Bruyère n’est plus.
Le père Cadet, ça, oui, c’est un « houmme » ! Quand il disparaîtra, un grand pan de Thionne s’écroulera dans notre cœur. En soixante-douze ans, Cadet n’a pu s’élever au-delà de 1,60m. Un fagot de moustache au-dessus d’une lippe maligne. Deux yeux de pie rigolarde. Un nez, surtout un nez ! Bleu, rose, violet, qui reluit comme un code et se met en phare les jours de fête. Car Cadet pousse l’amour de la vie jusqu’à l’ensoleiller d’une façon que je vous laisse à deviner. En tout bien tout honneur.
Mais ce n’est pas la chopine qui donne à Cadet sa haute personnalité, c’est la philosophie, Cadet aime la terre. Il en a même dit, certain jour, qu’elle donnait tout et reprenait tout, ce qui n’est autre chose qu’un mot de Sénèque. Il faut avoir fait son chemin sur terre pour rencontrer Sénèque dans le coin de l’esprit. Et quand Cadet discute avec l’un de ses pairs des mérites comparés du fumier de lapin et du fumier de poule, un ange passe qui se nomme Virgile.
Reliquat d’une race qui ignorait les vicissitudes économiques du bifteck mais consommait son propre lard, mon Cadet me représente ce passé qui prenait le temps de penser entre deux petits tours de charrue.Quand l’on trinque avec lui, comment s’empêcher de songer que la soupe aux choux, la vraie, ne peut pas être et ne sera jamais sous cellophane ? »
Pour finir, même s'il n'y est pas question a priori de ses sources d'inspiration, peut-être aurez-vous envie de parcourir l'analyse du roman publiée dans la revue Etudes françaises : Poésie, enseignement, socièté, n°3, 2005.
Bonne journée.
Voici quelques éléments de réponse que nous trouvons dans diverses sources consultées pendant nos recherches :
« D’après son auteur lui-même,
Source : Soupe aux choux, René Fallet
« René Fallet avait probablement lu la
Source : Wikipedia
Notons
« Vous pouvez encore rencontrer à Thionne quelques vestiges de son ancienne civilisation. L’un d’eux a un nom : père Cadet. Il faudrait La Bruyère pour le portraiturer. Il serait injuste toutefois de ne pas parler du père Cadet sous le prétexte que La Bruyère n’est plus.
Le père Cadet, ça, oui, c’est un « houmme » ! Quand il disparaîtra, un grand pan de Thionne s’écroulera dans notre cœur. En soixante-douze ans, Cadet n’a pu s’élever au-delà de 1,60m. Un fagot de moustache au-dessus d’une lippe maligne. Deux yeux de pie rigolarde. Un nez, surtout un nez ! Bleu, rose, violet, qui reluit comme un code et se met en phare les jours de fête. Car Cadet pousse l’amour de la vie jusqu’à l’ensoleiller d’une façon que je vous laisse à deviner. En tout bien tout honneur.
Mais ce n’est pas la chopine qui donne à Cadet sa haute personnalité, c’est la philosophie, Cadet aime la terre. Il en a même dit, certain jour, qu’elle donnait tout et reprenait tout, ce qui n’est autre chose qu’un mot de Sénèque. Il faut avoir fait son chemin sur terre pour rencontrer Sénèque dans le coin de l’esprit. Et quand Cadet discute avec l’un de ses pairs des mérites comparés du fumier de lapin et du fumier de poule, un ange passe qui se nomme Virgile.
Reliquat d’une race qui ignorait les vicissitudes économiques du bifteck mais consommait son propre lard, mon Cadet me représente ce passé qui prenait le temps de penser entre deux petits tours de charrue.
Pour finir, même s'il n'y est pas question a priori de ses sources d'inspiration, peut-être aurez-vous envie de parcourir l'analyse du roman publiée dans la revue Etudes françaises : Poésie, enseignement, socièté, n°3, 2005.
Bonne journée.
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