Question d'origine :
Jacques Berque a publié, pour la première fois, son "Essai de traduction" du Coran en 1990. D'autres traductions l'avaient précédé dont celle de la chrétienne Denise Masson et celle du juif André Chouraqui. J'aimerais savoir si Jacques Betque était musulman. En effet, je n'en ai pas trouvé de mention claire. Certes, il est souvent écrit qu'il défendait un "islam de progrès", qu'il s'inscrivait dans la continuité des "réformistes musulmans", mais peut on dire sans erreur qu'il fut "un traducteur musulman du Coran" ? Merci de votre réponse
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 17/06/2017 à 11h23
[Réponse du Département Civilisation
Jacques Berque fut-il "un traducteur musulman du Coran" ? La réponse est clairement négative, selon l’auteur lui-même.
Dans le livre, Il reste un avenir : entretiens avec Jean Sur :
P 99
« J.S. : Et d’abord une précision. Vous êtes un spécialiste de l’islam, vous êtes un ami des musulmans. Or vous n’êtes pas musulman et insistez sur ce point.
J.B. : Je l’ai souligné depuis quelques années parce que , de me voir m’intéresser tellement à l’islam comme chercheur, traducteur et ami, beaucoup pouvaient penser, à une époque où un certain nombre d’Européens se convertissent soit à l’islam véritable, soit à des sectes s’en réclamant, que je sois converti, ce que je ne suis, ni de pied, ni d’aile. »
P100
Jacques Berque répond à Jean Sur
« Je suis catholique romain. »
…
« Il est certain que sans adhérer à l’islam, l’islam a presque toujours constitué mon milieu. Depuis ma petite enfance, j’ai vécu parmi l’islam. Le judaïsme n’était d’ailleurs pas loin non plus. Dans ce milieu très mixte de l’Algérie coloniale, les trois religions interféraient les unes avec les autres. Il était donc naturel pour moi, quotidien, de vivre dans une atmosphère saturée de deux religions, sinon trois, mais dont une seule était la mienne. Cela était reçu de tous sans la moindre difficulté intellectuelle et ne créait aucune situation d’altérité. Je n’ai jamais senti en étudiant ou en exposant l’islam, la moindre tentation de plaider, de faire de l’apologétique en pour ou en contre. La tentation ne m’en a même pas effleuré, comme je la trouve plus ou moins déguisée, plus ou moins ouverte chez presque tous les occidentaux. Pour moi, il est normal qu’il y ait trois religions monothéistes. C’est un donné. Un « c’est ainsi ». J’appartenais à l’une des trois tout en vivant parmi les trois et dans l’une des trois. »
P 103
J.S. : Mais revenons au christianisme. C’est votre religion, avez-vous dit..
J.B.? : J’y suis né et j’y mourrai. Toute ma vie j’ai prôné aux autres l’authenticité et la fidélité, ce n’est pas pour m’en départir moi-même. »
Pour en savoir plus sur Jacques Berque, sa vie, son œuvre et sa pensée :
Mémoires des deux rives, Jacques Berque
Jacques Berque et son «autre», un article de Wadi Bouzar.
En relisant le Coran, par Jacques Berque, dans "Pensée critique/créatrice en islam. Critical/Creative Thought in Islam. فكر نقدي/خلاق في الإسلام"
Jacques Berque fut-il "un traducteur musulman du Coran" ? La réponse est clairement négative, selon l’auteur lui-même.
Dans le livre, Il reste un avenir : entretiens avec Jean Sur :
P 99
« J.S. : Et d’abord une précision. Vous êtes un spécialiste de l’islam, vous êtes un ami des musulmans. Or vous n’êtes pas musulman et insistez sur ce point.
J.B. : Je l’ai souligné depuis quelques années parce que , de me voir m’intéresser tellement à l’islam comme chercheur, traducteur et ami, beaucoup pouvaient penser, à une époque où un certain nombre d’Européens se convertissent soit à l’islam véritable, soit à des sectes s’en réclamant, que je sois converti, ce que je ne suis, ni de pied, ni d’aile. »
P100
Jacques Berque répond à Jean Sur
« Je suis catholique romain. »
…
« Il est certain que sans adhérer à l’islam, l’islam a presque toujours constitué mon milieu. Depuis ma petite enfance, j’ai vécu parmi l’islam. Le judaïsme n’était d’ailleurs pas loin non plus. Dans ce milieu très mixte de l’Algérie coloniale, les trois religions interféraient les unes avec les autres. Il était donc naturel pour moi, quotidien, de vivre dans une atmosphère saturée de deux religions, sinon trois, mais dont une seule était la mienne. Cela était reçu de tous sans la moindre difficulté intellectuelle et ne créait aucune situation d’altérité. Je n’ai jamais senti en étudiant ou en exposant l’islam, la moindre tentation de plaider, de faire de l’apologétique en pour ou en contre. La tentation ne m’en a même pas effleuré, comme je la trouve plus ou moins déguisée, plus ou moins ouverte chez presque tous les occidentaux. Pour moi, il est normal qu’il y ait trois religions monothéistes. C’est un donné. Un « c’est ainsi ». J’appartenais à l’une des trois tout en vivant parmi les trois et dans l’une des trois. »
P 103
J.S. : Mais revenons au christianisme. C’est votre religion, avez-vous dit..
J.B.? : J’y suis né et j’y mourrai. Toute ma vie j’ai prôné aux autres l’authenticité et la fidélité, ce n’est pas pour m’en départir moi-même. »
Pour en savoir plus sur Jacques Berque, sa vie, son œuvre et sa pensée :
Mémoires des deux rives, Jacques Berque
Jacques Berque et son «autre», un article de Wadi Bouzar.
En relisant le Coran, par Jacques Berque, dans "Pensée critique/créatrice en islam. Critical/Creative Thought in Islam. فكر نقدي/خلاق في الإسلام"
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