Question d'origine :
quel va être l'impact de l'arrêt des importations de charbon par la chine sur l'économie nord-coréenne?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 12/06/2017 à 14h12
Bonjour,
Les effets de cet arrêt des importations du charbon nord-coréen par la Chine semblent plus que modérés.
Voici quelques extraits d'articles qui le montrent :
" Dernières sanctions en date : deux résolutions adoptées en mars et novembre 2016, suite à des essais nucléaires nord-coréens. Afin de baisser la capacité de financements des programmes nucléaires et balistiques, ces résolutions s'attaquent à lavente de charbon et autres minerais - la principale source de revenus externes de la Corée du Nord. Le plafond des exportations de charbon nord-coréennes est établi à 400,9 millions de dollars par an - soit environ 7,5 millions de tonnes - depuis le 1er janvier 2017. C'est une réduction de 62% par rapport à 2015. Selon des diplomates interrogés par Reuters, une telle restriction pourrait générer une perte de revenus entre 700 et 800 millions de dollars par rapport aux ventes de l'année dernière.
Le rôle controversé de la Chine
Si cette dernière résolution a été votée par Pékin, principal allié économique du régime communiste,la pression exercée par la Chine reste relative . En 2016, le pays a importé 22,5 millions de tonnes de charbon nord-coréen (une hausse de 15% sur un an) pour un montant total avoisinant 1,19 milliard de dollars, selon les douanes chinoises. Pékin a pourtant annoncé mi-février vouloir "cesser momentanément ses importations de charbon" jusqu'au 31 décembre 2017... Ce qui n'a pas empêché la Chine de faire gonfler la totalité de ses importations en provenance de Corée du Nord de presque 20% au premier trimestre (vêtements, fruits de mer, poissons...).
Un panel d'experts de l'ONU affirmaient, fin février, que la Chine permet tacitement à la Corée du Nord de commercer avec "l'Asie, l'Afrique et le Moyen-Orient" - contournant ainsi les sanctions imposées par les Nations Unies, rapportait Le Monde. La Chine sert de "zone de transit pour des produits commerciaux ou des transactions financières grâce à des sociétés-écrans", précise auprès du journal Le Monde George Lopez, qui a siégé au comité des sanctions de l'ONU en 2010 et 2011. Ainsi, la Corée du Nord entretiendrait des relations avec "l'Asie, l'Afrique et le Moyen-Orient". "
source : Corée du Nord : que peut encore faire l'ONU ? / Anaïs Cherif - La Tribune (France), no. 6220 - mercredi 24 mai 2017
" Mais parallèlement, le géant communiste, principal soutien économique et seul allié de Pyongyang, ne fait effectivement pas tout ce qui est en son pouvoir pour le réduire son voisin à l'impuissance. Car Pékin ne souhaite pas l'effondrement du régime de type stalinien, qu'il soit provoqué par une intervention militaire ou par un durcissement des sanctions. Un tel épilogue pourrait en effet entraîner une réunification de la péninsule coréenne au profit du Sud et de son allié américain, qui se retrouveraient aux portes de l'Empire du milieu. Autre crainte, vu de Chine, la chute de Pyongyang provoquerait un déferlement de réfugiés et déstabiliserait sa région du nord-est, dont l'économie dépend étroitement de ses échanges avec la Corée du Nord.
La deuxième puissance mondiale a certes haussé le ton, en décidant le 18 février d'interrompre cette année ses importations de charbon nord-coréen, privant son voisin d'une source vitale de revenus de plus d'un milliard de dollars par an. Ces importations ont toutefois bondi de 40% sur un an en février, Pékin ayant accéléré ses achats dans les semaines précédentes. Surtout, la Corée du Nord parvient à contourner les sanctions internationales grâce à un réseau de sociétés écran basées notamment en Chine, a conclu un récent rapport des Nations Unies. "
source : Les ambiguïtés de Pékin face à la crise nucléaire nord-coréenne / Pluyette, Cyrille - Le Figaro.fr - vendredi 31 mars 2017
" 90 % du commerce extérieur de la Corée du Nord s'effectue avec la Chine et le charbon compte pour 40 % de ces échanges.
[...]
Pour la chercheuse Yun Sun, du centre Stimson, la Chine n'avait pas encore atteint les quotas d'achat de charbon fixés par le Conseil de sécurité lorsqu'elle a bloqué ses commandes à Pyongyang. Elle pourrait avoir souhaité, de son propre chef, punir la RPDC. Ses besoins en charbon se sont par ailleurs réduits. Pékin tente une transition énergétique pour limiter ses émissions de CO2 et ses propres mines sont déjà frappées par les licenciements. Mieux vaut donc les favoriser.
Surtout, Pékin peut être tenté de faire du zèle pour anticiper les possibles pressions diplomatiques de la nouvelle administration américaine. Cette stratégie semble d'ailleurs fonctionner auprès du nouveau président américain. « Pourquoi est-ce que je qualifierais la Chine de manipulateur de devise alors qu'ils travaillent avec nous sur le problème nord-coréen? », s'est interrogé M. Trump sur Twitter dimanche.
Une constante de la diplomatie des Etats-Unis, que ce soit sous Barack Obama, Donald Trump où leurs prédécesseurs, est de considérer que la Chine détient la clé du problème nord-coréen grâce à son contrôle des vannes commerciales. Selon ce raisonnement, il convient de pousser en permanence Pékin à serrer la vis à son turbulent voisin, pour que le régime s'effondre ou se trouve assez proche de l'écroulement pour devoir changer de voie.
La Chine, elle, veut montrer qu'elle est réceptive aux inquiétudes internationales. « En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, elle doit montrer qu'elle s'attache à respecter les règles et qu'une attitude mettant en péril l'ordre international doit être sanctionnée », explique Cai Jian, le directeur de l'Institut d'études coréennes de l'université de Fudan, à Shanghaï.
[...]
Les Américains avaient le charbon dans leur viseur, jugeant quecette source de devise permet de financer le programme militaire de Pyongyang . L'interdiction faite aux traders chinois d'acheter du charbon nord-coréen se traduit dans les chiffres : au premier trimestre, les importations chinoises de charbon de la RPDC ont chuté de 51,6 % par rapport à la même période un an plus tôt, ont annoncé les douanes chinoises, jeudi 13 avril. En revanche, les échanges commerciaux dans leur ensemble entre la Chine et la Corée du Nord ont progressé de 37,4 % sur les trois premiers mois de l'année , signe que l'économie nord-coréenne n'est pas aussi affectée par les sanctions que l'espèrent les Etats-Unis. Les exportations nord-coréennes vers la Chine progressent de 18,4 %, et celles de la Chine vers la Corée du Nord de 54,5 %.
Les pertes sur le charbon se trouvent ainsi largement compensées par d'autres secteurs. Le minerai de fer - avec une hausse de 270 % en janvier-février par rapport aux deux premiers mois de 2016 - et le zinc viennent le remplacer, de même que le textile - les usines chinoises délocalisant toujours plus vers un pays à la main-d'oeuvre peu onéreuse - ou encore les produits de la pêche. Ces deux derniers secteurs seront bien plus difficiles à sanctionner : ils font vivre directement la population nord-coréenne et Pékin arguerait, à juste titre, de considérations humanitaires. "
Source : La Chine fait modérément pression sur Pyongyang : En réduisant ses commandes de charbon nord-coréen, Pékin envoie un message de bonne volonté à Washington / Harold Thibault - Le Monde, mardi 18 avril 2017
Bonne journée.
Les effets de cet arrêt des importations du charbon nord-coréen par la Chine semblent plus que modérés.
Voici quelques extraits d'articles qui le montrent :
" Dernières sanctions en date : deux résolutions adoptées en mars et novembre 2016, suite à des essais nucléaires nord-coréens. Afin de baisser la capacité de financements des programmes nucléaires et balistiques, ces résolutions s'attaquent à la
Si cette dernière résolution a été votée par Pékin, principal allié économique du régime communiste,
Un panel d'experts de l'ONU affirmaient, fin février, que la Chine permet tacitement à la Corée du Nord de commercer avec "l'Asie, l'Afrique et le Moyen-Orient" - contournant ainsi les sanctions imposées par les Nations Unies, rapportait Le Monde. La Chine sert de "zone de transit pour des produits commerciaux ou des transactions financières grâce à des sociétés-écrans", précise auprès du journal Le Monde George Lopez, qui a siégé au comité des sanctions de l'ONU en 2010 et 2011. Ainsi, la Corée du Nord entretiendrait des relations avec "l'Asie, l'Afrique et le Moyen-Orient". "
source : Corée du Nord : que peut encore faire l'ONU ? / Anaïs Cherif - La Tribune (France), no. 6220 - mercredi 24 mai 2017
" Mais parallèlement, le géant communiste, principal soutien économique et seul allié de Pyongyang, ne fait effectivement pas tout ce qui est en son pouvoir pour le réduire son voisin à l'impuissance. Car Pékin ne souhaite pas l'effondrement du régime de type stalinien, qu'il soit provoqué par une intervention militaire ou par un durcissement des sanctions. Un tel épilogue pourrait en effet entraîner une réunification de la péninsule coréenne au profit du Sud et de son allié américain, qui se retrouveraient aux portes de l'Empire du milieu. Autre crainte, vu de Chine, la chute de Pyongyang provoquerait un déferlement de réfugiés et déstabiliserait sa région du nord-est, dont l'économie dépend étroitement de ses échanges avec la Corée du Nord.
La deuxième puissance mondiale a certes haussé le ton, en décidant le 18 février d'
source : Les ambiguïtés de Pékin face à la crise nucléaire nord-coréenne / Pluyette, Cyrille - Le Figaro.fr - vendredi 31 mars 2017
" 90 % du commerce extérieur de la Corée du Nord s'effectue avec la Chine et le charbon compte pour 40 % de ces échanges.
[...]
Pour la chercheuse Yun Sun, du centre Stimson, la Chine n'avait pas encore atteint les quotas d'achat de charbon fixés par le Conseil de sécurité lorsqu'elle a bloqué ses commandes à Pyongyang. Elle pourrait avoir souhaité, de son propre chef, punir la RPDC. Ses besoins en charbon se sont par ailleurs réduits. Pékin tente une transition énergétique pour limiter ses émissions de CO2 et ses propres mines sont déjà frappées par les licenciements. Mieux vaut donc les favoriser.
Surtout, Pékin peut être tenté de faire du zèle pour anticiper les possibles pressions diplomatiques de la nouvelle administration américaine. Cette stratégie semble d'ailleurs fonctionner auprès du nouveau président américain. « Pourquoi est-ce que je qualifierais la Chine de manipulateur de devise alors qu'ils travaillent avec nous sur le problème nord-coréen? », s'est interrogé M. Trump sur Twitter dimanche.
Une constante de la diplomatie des Etats-Unis, que ce soit sous Barack Obama, Donald Trump où leurs prédécesseurs, est de considérer que la Chine détient la clé du problème nord-coréen grâce à son contrôle des vannes commerciales. Selon ce raisonnement, il convient de pousser en permanence Pékin à serrer la vis à son turbulent voisin, pour que le régime s'effondre ou se trouve assez proche de l'écroulement pour devoir changer de voie.
La Chine, elle, veut montrer qu'elle est réceptive aux inquiétudes internationales. « En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, elle doit montrer qu'elle s'attache à respecter les règles et qu'une attitude mettant en péril l'ordre international doit être sanctionnée », explique Cai Jian, le directeur de l'Institut d'études coréennes de l'université de Fudan, à Shanghaï.
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Les Américains avaient le charbon dans leur viseur, jugeant que
Source : La Chine fait modérément pression sur Pyongyang : En réduisant ses commandes de charbon nord-coréen, Pékin envoie un message de bonne volonté à Washington / Harold Thibault - Le Monde, mardi 18 avril 2017
Bonne journée.
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