Question d'origine :
Comment expliquer que les Romains qui se sont installés sur les hauteurs de Fourvière à Lyon aient bâti 4 aqueducs colossaux et longs de plusieurs dizaines de kilomètres pour pouvoir disposer d'eau potable ?
Pourquoi n'ont-ils pas inventé un système pour puiser l'eau dans la Saône, rivière au débit important et qui coulait à leurs pieds ?
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 06/06/2017 à 14h13
Deux facteurs sont mentionnés dans les ouvrages s’intéressant à l’alimentation en eau de Lyon par les aqueducs : la qualité de l’eau et le dénivelé entre le haut de la colline de Fourvière et la ville basse.
Dans L’eau à Lyon, toute une histoire : l'histoire de l'alimentation en eau de Lyon, des Romains à nos jours, Robert Jonac revient sur le contexte géographique et hydrologique de la région de Lyon. "A la confluence du Rhône et de la Saône, elle est flanquée des deux collines de Fourvière et de la Croix-Rousse. Les dénivellations y sont importantes entre l’altitude de 160 mètres, à la confluence du Rhône et de la Saône, et celle de plus de 300 mètres, sur le plateau de Fourvière. Ces fortes différences de niveaux ont très tôt posé des problèmes pour l’alimentation en eau de la cité. (…)
Parmi les ressources en eaux de Lyon, en dehors des sources naturelles, il y a, bien sûr, le Rhône et la Saône. La Saône est une rivière lente et très calme, qui a beaucoup de peine à résorber les pollutions qu’elle subit. Ses eaux ont, depuis les temps les plus anciens, une réputation de mauvaise qualité. Le Rhône est, en revanche, un fleuve à fort débit qui régénère ses eaux en permanence. Ses très fortes crues assurent le curage de son lit. Ses eaux ont depuis toujours eu une réputation de bonne qualité."
Selon Jean Burdy dans Les aqueducs romains de Lyon, "sources, puits, citernes ont subvenu aux premiers besoins, mais les Romains ne pouvaient s’en satisfaire longtemps. Dès l’époque d’Auguste ils voulurent une eau pure, abondante, courante. Ils la cherchèrent dans les trois montagnes voisines qui ferment l’horizon sur la rive droite de la Saône."
Revenons aux propos de Robert Jonac :
"Lugdunum. A cette époque, l’accès à l’eau destinée au public est gratuit. C’est un cadeau de l’empereur à la population. L’absence de force motrice ne permet pas d’élever les eaux de la Saône jusqu’à Fourvière, épicentre de la cité. La qualité médiocre de l’eau de cette rivière conduit les romains à chercher le précieux liquide plus loin et plus haut dans les montagnes qui entourent la cité. Dans la partie basse de la ville, des puits sont équipés de pompes manuelles. Ainsi, les aqueducs du Mont-d’Or, de l’Yzeron, de la Brévenne et du Gier sont successivement construits. Ils exploitent les ressources en eau de bonne qualité, respectivement du Mont-d’Or et des Monts du Lyonnais, et du massif du Pilat (…)
A la fin du IIe siècle, les aqueducs lyonnais pouvaient fournir à la cité entre 25000 et 45000 m3/jour. Après la chute de l’empire romain, il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour retrouver une telle abondance. "
Pour comprendre les défis qu’ont pu représenter l’alimentation en eau potable d’une ville comme Lyon, vous pouvez lire en complément le cahier de Saint-Clair intitulé « Projets et tentatives pour l’alimentation en eau de Lyon », également de Robert Jonac. Dans son avant-propos, ce dernier écrit « Plusieurs siècles d’expérimentations, ponctués de projets infructueux, devront s’écouler avant que la Révolution industrielle avec ses nouvelles techniques ne viennent à bout du problème. Ce n’est qu’en 1856, avec la mise en œuvre du projet Dumont, que Lyon retrouvera une eau de qualité et un approvisionnement satisfaisant. »
Pour en savoir plus sur le fonctionnement des aqueducs lyonnais, vous trouverez plusieurs ouvrages en salle de lecture de la Documentation régionale, dont :
Les aqueducs romains de Lyon, Jean Burdy, 2002
Aqueducs romains de Lyon, Jean Etevenaux, 2002
Dans L’eau à Lyon, toute une histoire : l'histoire de l'alimentation en eau de Lyon, des Romains à nos jours, Robert Jonac revient sur le contexte géographique et hydrologique de la région de Lyon. "A la confluence du Rhône et de la Saône, elle est flanquée des deux collines de Fourvière et de la Croix-Rousse. Les dénivellations y sont importantes entre l’altitude de 160 mètres, à la confluence du Rhône et de la Saône, et celle de plus de 300 mètres, sur le plateau de Fourvière. Ces fortes différences de niveaux ont très tôt posé des problèmes pour l’alimentation en eau de la cité. (…)
Parmi les ressources en eaux de Lyon, en dehors des sources naturelles, il y a, bien sûr, le Rhône et la Saône. La Saône est une rivière lente et très calme, qui a beaucoup de peine à résorber les pollutions qu’elle subit. Ses eaux ont, depuis les temps les plus anciens, une réputation de mauvaise qualité. Le Rhône est, en revanche, un fleuve à fort débit qui régénère ses eaux en permanence. Ses très fortes crues assurent le curage de son lit. Ses eaux ont depuis toujours eu une réputation de bonne qualité."
Selon Jean Burdy dans Les aqueducs romains de Lyon, "sources, puits, citernes ont subvenu aux premiers besoins, mais les Romains ne pouvaient s’en satisfaire longtemps. Dès l’époque d’Auguste ils voulurent une eau pure, abondante, courante. Ils la cherchèrent dans les trois montagnes voisines qui ferment l’horizon sur la rive droite de la Saône."
Revenons aux propos de Robert Jonac :
"Lugdunum. A cette époque, l’accès à l’eau destinée au public est gratuit. C’est un cadeau de l’empereur à la population. L’absence de force motrice ne permet pas d’élever les eaux de la Saône jusqu’à Fourvière, épicentre de la cité. La qualité médiocre de l’eau de cette rivière conduit les romains à chercher le précieux liquide plus loin et plus haut dans les montagnes qui entourent la cité. Dans la partie basse de la ville, des puits sont équipés de pompes manuelles. Ainsi, les aqueducs du Mont-d’Or, de l’Yzeron, de la Brévenne et du Gier sont successivement construits. Ils exploitent les ressources en eau de bonne qualité, respectivement du Mont-d’Or et des Monts du Lyonnais, et du massif du Pilat (…)
A la fin du IIe siècle, les aqueducs lyonnais pouvaient fournir à la cité entre 25000 et 45000 m3/jour. Après la chute de l’empire romain, il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour retrouver une telle abondance. "
Pour comprendre les défis qu’ont pu représenter l’alimentation en eau potable d’une ville comme Lyon, vous pouvez lire en complément le cahier de Saint-Clair intitulé « Projets et tentatives pour l’alimentation en eau de Lyon », également de Robert Jonac. Dans son avant-propos, ce dernier écrit « Plusieurs siècles d’expérimentations, ponctués de projets infructueux, devront s’écouler avant que la Révolution industrielle avec ses nouvelles techniques ne viennent à bout du problème. Ce n’est qu’en 1856, avec la mise en œuvre du projet Dumont, que Lyon retrouvera une eau de qualité et un approvisionnement satisfaisant. »
Pour en savoir plus sur le fonctionnement des aqueducs lyonnais, vous trouverez plusieurs ouvrages en salle de lecture de la Documentation régionale, dont :
Les aqueducs romains de Lyon, Jean Burdy, 2002
Aqueducs romains de Lyon, Jean Etevenaux, 2002
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