Question d'origine :
Quelle est l'origine du baiser sur le front et sa date d'apparition dans les différentes cultures ?
Quel en est le sens symbolique dans les religions ?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 08/06/2017 à 13h51
Bonjour,
« Les lèvres ont leur lieu d’élection et ne se posent pas avec la même ferveur sur une joue ou au creux d’une nuque. Il y a toute une géographie du baiser comme il y en a une de la caresse et ce n’est pas à vous que j’apprendrai que les plus innocents ne sont pas toujours ceux qu’on croit .» (Lettre sur le baiser de Gérald Cahen, en introduction à l’ouvrage collectifLe Baiser : premières leçons d'amour . Fait que corrobore une citation attribuée à Courteline, « Les baisers sont bons partout où on les trouve », ou peut-être plus certainement, et dans le style de l’auteur, « Un baiser ci, un baiser là ».
Si les études concernant le baiser sur la bouche sont nombreuses et justifiées, entre autres, par l’utilisation de cette pratique au cours de l'histoire dans les relations entre vassal et seigneur, ou dans les premiers temps de l'Eglise chrétienne, par exemple, le baiser sur le front suscite beaucoup moins de littérature.
La majeure partie des occurrences de baisers au front que nous trouvons dans les textes concernent des protagonistes engagés dans un rapport de filiation ou de protection.
Cette interprétation est sans doute renforcée par le dispositif lui-même : celui-qui donne le baiser n’étant pas le même que celui qui le reçoit, contrairement au baiser sur la joue, ou sur les lèvres.
« Les pères et les mères doivent baiser leurs enfants au front. » énonce leDictionnaire de Furetière en 1690.
Fin XIXe-début XXe siècle, « dans son Savoir-vivre et nouveaux usages mondain, la comtesse de Gencé conseille aux jeunes filles qui se respectent de rester « sobres d’embrassades ». On s’embrasse entre amies d’enfance ou entre parents, sur la joue si la différence d’âge n’est pas grande, sinon sur le front. C’est toujours le plus âgé qui prend l’initiative, et aucun baiser ne peut être échangé dans la rue ou dans un endroit public. »Le Baiser : premières leçons d'amour p. 56.
« Observez, s’il vous plaît, une maman qui accompagne son enfant à la porte de l’école et voyez comment, par la seule magie de ce baiser qu’elle dépose sur son front, elle lui remet à la fois les clés de sa liberté et l’assure secrètement de sa présence auprès de lui pour le reste de la journée .»Le Baiser : premières leçons d'amour , déjà cité, p. 23 et encore, p. 48-49 : « Dans sa Vie de Voltaire, Du Vernay rapporte que le vieux philosophe se faisait scrupule d’embrasser sa jeune protégée ailleurs que sur le front. » Le Baiser : premières leçons d'amour .
Concernant les autres cultures, nous avons trouvé un article intéressant sur les Slaves de l’Est :Les fonctions rituelles et mythologiques du baiser chez les Slaves de l'Est .
Vous pouvez vous reporter à d’autres ouvrages denotre catalogue .
Bonnes lectures !
« Les lèvres ont leur lieu d’élection et ne se posent pas avec la même ferveur sur une joue ou au creux d’une nuque. Il y a toute une géographie du baiser comme il y en a une de la caresse et ce n’est pas à vous que j’apprendrai que les plus innocents ne sont pas toujours ceux qu’on croit .» (Lettre sur le baiser de Gérald Cahen, en introduction à l’ouvrage collectif
Si les études concernant le baiser sur la bouche sont nombreuses et justifiées, entre autres, par l’utilisation de cette pratique au cours de l'histoire dans les relations entre vassal et seigneur, ou dans les premiers temps de l'Eglise chrétienne, par exemple, le baiser sur le front suscite beaucoup moins de littérature.
La majeure partie des occurrences de baisers au front que nous trouvons dans les textes concernent des protagonistes engagés dans un rapport de filiation ou de protection.
Cette interprétation est sans doute renforcée par le dispositif lui-même : celui-qui donne le baiser n’étant pas le même que celui qui le reçoit, contrairement au baiser sur la joue, ou sur les lèvres.
« Les pères et les mères doivent baiser leurs enfants au front. » énonce le
Fin XIXe-début XXe siècle, « dans son Savoir-vivre et nouveaux usages mondain, la comtesse de Gencé conseille aux jeunes filles qui se respectent de rester « sobres d’embrassades ». On s’embrasse entre amies d’enfance ou entre parents, sur la joue si la différence d’âge n’est pas grande, sinon sur le front. C’est toujours le plus âgé qui prend l’initiative, et aucun baiser ne peut être échangé dans la rue ou dans un endroit public. »
« Observez, s’il vous plaît, une maman qui accompagne son enfant à la porte de l’école et voyez comment, par la seule magie de ce baiser qu’elle dépose sur son front, elle lui remet à la fois les clés de sa liberté et l’assure secrètement de sa présence auprès de lui pour le reste de la journée .»
Concernant les autres cultures, nous avons trouvé un article intéressant sur les Slaves de l’Est :
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