Librairie...
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 01/06/2017 à 19h57
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Question d'origine :
Bonjour,
J'ai découvert récemment que les bibliothèques s'appelaient avant des librairies, on parle par exemple de la "librairie du roi" pour désigner la bibliothèque royale à l'époque de Louis XI. Quand était utilisé la dénomination de librairie pour une bibliothèque exactement ? Pourquoi le nom a-t-il changé en bibliothèque ? A quelle période ?
Merci d'avance,
Milena B.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 03/06/2017 à 15h05
Bonjour,
Voici les éléments de réponse que nous trouvons dans le Dictionnaire historique de la langue française et le Dictionnaire encyclopédique du livre sur l’histoire du mot « librairie » et l'évolution de son sens qui le différencie de « bibliothèque » :
«Bibliothèque est emprunté (1493) au latin bibliotheca « salle où sont rangés les livres », « armoire à livres » et surtout en latin médiéval « ensemble de livres » . A basse époque, le mot s’applique aux Ecritures Saintes. Il est emprunté au grec bibliothêkê « case pour un livre », « dépôt de livres », de biblion, « livre » (-> biblio-), et thêkê « coffre, boîte (où l’on dépose quelque chose) » et aussi « tombe », mot fréquent comme premier élément de composition, issu de la racine de tithenai « poser, établir, fonder » (->thèse).
Le sens métonymique de «collection de livres » semble premier en français : en provient l’emploi du mot pour un recueil, une compilation de plusieurs ouvrages de même nature ou d’auteurs qui ont rassemblé ce qui peut se dire sur un même sujet (sens enregistré en 1690 par Furetière), point de départ de la notion éditoriale de « collection d’ouvrages publiés chez un même éditeur et présentant un caractère commun ». De là vient aussi le sens de « répertoire de notices sur les écrivains », au XVIe s. (La Croix du Maine, Verdier), puis celui de « livre contenant les catalogues des livres des bibliothèques » (1627) éliminé par d’autres mots (catalogue, bibliographie). De là, avec une valeur figurée, l’expression bibliothèque vivante (1647) à propos d’un érudit à la mémoire très étendue. Le sens spatial correspond d’abord à « armoire renfermant des livres » (fin XVIe s.) et seulement au XVIIe s. à « bâtiment, lieu où se trouvent de nombreux livres » (attesté 1690) et auquel correspondent des emplois historiques (la bibliothèque d’Alexandrie) et, en France, les syntagmes Bibliothèque royale, puis impériale, enfin nationale avant la « Très Grande Bibliothèque » (Bibliothèque de France), dénommée en 1990-1991, avant sa construction : dans ce sens le moyen français atteste bibliothécaire.
[…]
Librairie est […] un emprunt (1365, liberarie) au latin impérial libraria « bibliothèque », pluriel pris comme féminin singulier de librarium, neutre de l’adjectif tiré de liber. Le mot a gardé son sens latin jusqu’au XVIIe s. (c’est ainsi que l’emploie Montaigne), avant de le céder à bibliothèque et de se réserver au sens de « commerce des livres » (1544) sous l’influence de libraire, très répandu à partir de du XVIe siècle. Cette évolution n’a pas eu lieu en anglais où library (emprunté au XIVe s. au français) continue à désigner la bibliothèque par opposition à bookshop, proprement « magasin de livres ». Par métonymie, librairie désigne la corporation des libraires, « le monde de l’édition ». Depuis le XIXe s. (1846), le mot s’applique à un magasin où l’on vend des livres , le même commerce pouvant réunir, en France, les fonctions de librairie-papeterie, qui sont plus indépendantes mais s’expriment aussi dans le vocabulaire d’autres langues (anglais bookshop-stationery ; italien libreria-cartoleria).
Dictionnaire historique de la langue française
«Se dégageant du sens premier de « bibliothèque » (la « librairie » du roi de France est appelée pour la première fois « bibliothèque » en 1617), qui est encore celui de son homologue anglais library, le mot librairie s’autonomise au XIXe siècle , avec la distinction définitive qui s’opère vis-à-vis de l’imprimerie et de l’édition. La librairie se définit ainsi comme une boutique où l’on vend des livres sans que d’autres activités soient adjointes à ce commerce. Il suffit cependant de franchir la porte des librairies de quartier, à Paris ou en province, pour nuancer ce jugement et constater que, dans bien des cas, la vente de journaux, d’articles de papeterie, de jouets ou d’autres objets est associée à l’offre de livres. Le modèle théorique de la librairie traditionnelle souffre donc d’exceptions nombreuses qui introduisent un certain trouble dans la définition de ce qu’est – ou devrait être – la librairie. Objet de fascination ou de répulsion, de convoitise ou de crainte, elle s’est essentiellement développée du milieu à la fin du XIXe siècle, en profitant des progrès de la scolarisation et de la construction du réseau ferroviaire, pour connaître, à partir de la fin du XXe siècle, une crise profonde. »
Source : Dictionnaire encyclopédique du livre
Bonne journée.
Voici les éléments de réponse que nous trouvons dans le Dictionnaire historique de la langue française et le Dictionnaire encyclopédique du livre sur l’histoire du mot « librairie » et l'évolution de son sens qui le différencie de « bibliothèque » :
«
Le sens métonymique de «
[…]
Dictionnaire historique de la langue française
«
Source : Dictionnaire encyclopédique du livre
Bonne journée.
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