Question d'origine :
Bonjour,
La plaque commémorative du monument se trouvant sur le lieu du massacre des résistants compte 23 noms. L'état-civil de La Versanne en compte 20. Deux autres ont été tués sur la commune de St-Genest-Malifaux. Il reste le 23e, il s'agit de TERESZKO Mikolaj né le 27/11/1903 en Pologne, répertorié comme résistant par le service historique du Ministère de la Défense dossier GR 16 P 564995. Auriez-vous des documents permettant de connaître la date, le lieu et les conditions de son décès ?
Avec mes remerciements.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 30/05/2017 à 08h43
Bonjour
Pourquoi pensez-vous que M. Mikolaj Tereszko a été assassiné dans des conditions, date et lieu différents des autres résistants dont les noms figurent sur la plaque commémorative ? Sur cette plaque (cf. la photographie en pièce-jointe) il est écrit : « Ici, le 20 juillet 1944, en luttant contre l’occupant nazi, sont tombés pour notre liberté les combattants français et polonais : (…) »
Le Bulletin historique du Haut-Pilat, de la Société d’Histoire du Pays de Saint-Genest-Malifaux, par la plume de Michel Stouff, résume ainsi cet évènement tragique :
« Ces jeunes, pour la plupart originaires de La Ricamarie, du Chambon-Feugerolles, de Roche-la-Molière… se sont organisés en maquis au printemps 1944. Ils n’appartiennent à aucun des grands mouvements de résistance : FFI ou FTP. Ils se sont armés essentiellement avec des fusils de chasse. Ils sont plutôt mal vus dans le pays car ils n’ont d’autre choix que de vivre sur la population. Ils habitent, un temps, le hameau de Ricolard situé à quelques dizaines de mètres de la D 22, à moins d’un kilomètre de l’auberge de Grand Bois. Ricolard se trouve trop près de la route ; pour des raisons de sécurité, ils vont s’installer dans un endroit plus isolé à proximité des Trois Dents, commune de La Versanne. Les plaintes à leur encontre se multiplient : ils sont dénoncés.
Le 20 juillet 1944, au lever du jour, un détachement allemand, une soixantaine d’hommes, dans trois camions, investit l’auberge de Grand Bois et intercepte toutes les personnes qui empruntent la route de Saint-Etienne. Le chef de détachement a un croquis dessiné à la main qu’il cherche à préciser.
Vers 9 heures, ayant manifestement obtenu les renseignements qu’il cherche, il conduit son détachement dans la région des Trois Dents. Les maquisards sont rapidement surpris et massacrés. Un seul homme échappe aux soldats allemands : il s’était caché derrière un amas de rochers.
Une inhumation provisoire est organisée le lendemain à l’aide de personnels de la mairie, d’agriculteurs et de volontaires. L’un d’eux, alors âgé de 18 ans, a gardé l’indélébile souvenir de cette horrible opération et plus particulièrement du visage de la seule femme du groupe. Le curé de La Versanne dit l’absoute ; un détachement de gendarmes de Saint-Etienne mandaté par la préfecture, rend les honneurs.
Dès le départ des Allemands de la Loire, les Renseignements Généraux du département mènent une enquête.
Les corps recevront ultérieurement une inhumation définitive et un monument, régulièrement fleuri, est érigé à l’emplacement du drame. »
Né en 1903 en Pologne, Mikolaj Tereszko ne pouvait être considéré comme un jeune en 1944 et a vraisemblablement eu un parcours différent des maquisards originaires des villages environnants du drame. C’est pourquoi nous avons adressé des demandes d’informations à son sujet, à l’Association Culturelle Franco-Polonaise et au Comité d’Entente des Anciens Combattants de La Récamarie, où vivent beaucoup de gens ayant une ascendance polonaise. Nous vous ferons part de leurs réponses dès qu’elles nous seront parvenues.
Pièces jointes
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Commentaire de
condor42 :
Publié le 30/05/2017 à 09:58
Si je pense que TERESZKO Mikolaj n'est pas mort sur la commune de La Versanne, c'est parce qu'il n'a pas été retrouvé dans les actes de décès de cette commune. Comme deux autres noms se trouvent sur la plaque alors que les décès ont été enregistrés à St-Genest-Malifaux, je pense que le décès de TERESZKO a bien pu être enregistré ailleurs. La plupart des récits concernant cet événement parlent d'ailleurs de 20 morts et non 23 comme inscrits sur la plaque (que j'ai moi-même photographiée). Je vous remercie pour votre réponse qui ne m'apporte cependant pas une explication définitive.
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Commentaires 1
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