Question d'origine :
je lis que les amphibiens sont en train de décroitre partout dans le monde.
est-ce reellement le cas partout, ou dans les zones polluées, et si oui par quels produits?
disparaissent-ils + vite que les autres especes?
connait-on une explication + precise que 'c'est à cause de la pollution'
celà a-t-il des implications connues sur la chaine ecologique (proliferation d'insectes?...)
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 23/05/2005 à 15h55
Les populations d'amphibiens déclinent depuis des années.
Depuis 40 ans, les populations d'amphibiens auraient chuté de 4 à 5% par année, en moyenne. Le recul aurait été particulièrement brutal durant les années 60 : 15% par année de 1960 à 1966. Depuis, l'érosion se poursuit au rythme de 2% par année. Après le désastre des années 60, les populations se seraient à peu près stabilisées en Europe. Mais la situation en Australie et dans les Amériques est qualifiée de « catastrophique ».
Si le déclin des amphibiens est évident, ses causes sont moins claires. On soupçonne les changements climatiques, les plus acides, les rayons ultraviolets ou une combinaison de ces causes. Quelle que soit la source du problème, elle semble globale et durable, puisque le déclin se poursuit, faisant planer une menace sur tout ce groupe d'animaux. Des 936 populations étudiées, 61 ont complètement disparu sous les yeux des chercheurs.
source : extraits issus d'un article paru dans Cybersciences
Pendant des années, on a attribué le déclin des populations d'amphibiens à l'influence délétère des humains, notamment à la déforestation, au drainage des milieux humides et à la pollution. Mais, à la fin des années 1980, les herpétologues ont commencé à observer des diminutions de populations d'amphibiens dans des zones protégées, comme les parcs nationaux, où il était plus difficile à relier les déclins à des influences locales.
Les facteurs généraux susceptibles d'influer sur les populations d'amphibiens et de reptiles peuvent être divisés en six grandes catégories, comme défini par Partners in Amphibien and Reptile Conservation (PARC) (en anglais).
Il est probable que de nombreux facteurs entrent en jeu dans le déclin des populations, et il est souvent difficile, voire impossible de déterminer quel facteur ou groupe de facteurs menace le plus ces populations, de même que d'autres organismes.
source : Le réseau d'évaluation et de surveillance écologiques canadien : Quelle est la cause du déclin des populations d'amphibiens et de reptiles?
Voici ces 6 catégories :
- Perte, dégradation et fragmentation de l'habitat
Les milieux humides constituent des habitats particulièrement importants pour la plupart des amphibiens et de nombreux reptiles du Canada. Or, la perte de tels milieux est un mal répandu sur tout le territoire. Ainsi, environ 70 % des milieux humides qui parsemaient les Prairies n'existent plus, surtout à cause de l'agriculture. Dans le sud de l'Ontario, ce sont plus de 90 % des milieux humides qui sont disparus. Les amphibiens et les reptiles ont subi les conséquences des pertes d'habitat.
Même quand il reste des habitats favorables, leur fragmentation peut aussi isoler des populations et réduire les effectifs (voir l'encadré). Si les étangs épargnés sont isolés ou que les terres qui les séparent sont inhospitalières, il se pourrait que les amphibiens d'un milieu humide drainé qui cherchent un autre endroit où vivre ne survivent pas (voir, par exemple, la photo ci-dessous). - Pollution de l’environnement
Certains amphibiens arrivent à survivre dans les zones agricoles, où ils profitent des étangs artificiels créés pour l'irrigation ou pour l'abreuvement du bétail. Toutefois, les pesticides, les engrais et les autres produits chimiques agricoles les mettent en péril, comme l'indiquent des études. Au Québec, on a observé des grenouilles outrageusement déformées à des endroits où l'usage de pesticides est particulièrement intense.
Les amphibiens, notamment au stade larvaire, peuvent aussi être vulnérables aux effets des pesticides appliqués dans les champs. Selon une publication de 1999, sur les 8 545 échantillons d'eau prélevés dans des bassins hydrographiques des États et des provinces bordant les Grands Lacs, 19,8 % présentaient une teneur en nitrates supérieures à celles qui peuvent causer des anomalies du développement et d'autres effets sublétaux chez les amphibiens, et 3 %, une teneur en nitrates suffisante pour tuer les amphibiens.
Comme ils sont situés aux niveaux supérieurs de la chaîne trophique, les reptiles présentent souvent une teneur très élevée en biphényles polychlorés (BPC), en dioxines, en furannes et en d'autres substances chimiques persistantes, qu'ils accumulent et concentrent par la voie alimentaire. Les femelles transmettent souvent ces contaminants à leurs œufs. Dans le bassin des Grands Lacs, jusqu'à 40 % des œufs de la chélydre serpentine de certaines régions n'éclosent pas ou contiennent des petits présentant des malformations.Perturbateurs endocriniens. Les perturbateurs endocriniens sont des contaminants chimiques qui imitent les hormones naturelles et peuvent produire de subtils effets sublétaux. Par exemple, certaines substances chimiques imitent l'œstrogène (hormone femelle) et empêchent les jeunes mâles de se développer normalement.Dépôts acides. Certains amphibiens sont particulièrement vulnérables à l'acidification étant donné que beaucoup d'entre eux dépendent des étangs pour se reproduire. C'est généralement au printemps que les étangs sont les plus acides, à cause de la fonte des « neiges acides ». Un grand nombre d'amphibiens pondent leurs œufs dès que la glace disparaît de la surface des étangs au printemps. Les dépôts acides pourraient également avoir une influence sur les réserves de nourriture des amphibiens. Les grenouilles adultes parviennent à survivre dans des eaux passablement acides (dont le pH est de 4,0), mais ce n'est pas le cas de certaines de leurs proies, comme les insectes. - Utilisations non durables
On récolte des amphibiens et des reptiles pour se nourrir, fabriquer des médicaments, s'en servir comme appâts ou animaux de compagnie, et même pour les disséquer dans les cours de biologie dans les écoles secondaires et les universités. Dans certaines régions du monde, la récolte semble à elle seule avoir eu une incidence sur les populations. Dans l’Ontario, on a récolté des grenouilles léopards destinées à servir d'appâts vivants pour la pêche (anglais seulement). Au Manitoba, on y a déjà récolté des masses de serpents, mais la récolte a été interdite en 1990 et n'a plus été autorisée depuis (W. Koonz, Manitoba Conservation Wildlife Branch, communication personnelle). On ignore au juste jusqu'à quel point les populations d'amphibiens sont en mesure de supporter la récolte ou en quoi consisterait une récolte durable. Dans nombre de provinces et territoires canadiens, on n'enregistre même pas le nombre de grenouilles récoltées chaque année. - Rayonnement ultraviolet
Les œufs de certaines espèces d'amphibiens, surtout celles qui pondent près de la surface de l'eau, sont sensibles à l'augmentation du rayonnement UV. Les effets du rayonnement sont sans doute amplifiés en présence d'autres facteurs de stress. - Changements climatiques
Les amphibiens sont très dépendants des conditions atmosphériques, en particulier pour la survie de leurs œufs et de leurs larves, tandis que la détermination du sexe chez les reptiles dépend de la température. Des changements climatiques importants pourraient entraîner la disparition de certaines espèces sur de vastes étendues. Ainsi, l'augmentation de la sécheresse dans les Prairies pourrait empêcher les membres de nombreuses espèces de se transformer avant que les étangs ne s'assèchent chaque année. - Maladies
Certains virus et champignons présentent un grand danger pour les amphibiens et les reptiles. Par exemple, les larves d'amphibiens semblent très sensibles aux iridovirus, et le taux de mortalité peut être extrêmement élevé. Le Regina ranavirus (un type d'iridovirus) est responsable de la mortalité massive de salamandres tigrées observée dans le sud de la Saskatchewan en 1997 et en 1998.
Dans les documents consultés, il n'est pas fait mention d'implications précises sur la chaîne écologique de la disparition des amphibiens.
Quelques pistes pour approfondir votre recherche :
des articles :
-
Résultats de quelques études qui estiment le nombre d'espèces menacées ainsi que les hypothèses possibles qui expliquent ce déclin (perturbations de l'habitat, changement climatique, etc.), en particulier pour les amphibiens et les insectes.
-
Les thèses mises de l'avant pour expliquer les vagues de mortalité brutale affectant les populations d'amphibiens dans des zones protégées; la proposition d'un premier scénario cohérent par une équipe de l'université de Pennsylvanie.
-
Trois facteurs sont incriminés dans l'accroissement du nombre de malformations chez les amphibiens : les rayonnements ultraviolets, la contamination chimique des eaux et une épidémie due à un parasite.
des sites internet :
- oncfs.gouv.fr
- eman-rese.ca
- elements.nb.ca
- Terresacree.org
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