Question d'origine :
Bonjour,
Une musique est composée dans une tonalité, par exemple Ré majeur. Celle-ci nous touche ou pas en fonction des émotions qu'elle sollicite en nous.
Quand on transpose cette musique, par exemple la jouer en La majeur, on a l'impression qu'elle est différente, réellement différente alors qu'il n'y a que la hauteur qui change : les rythmes, les dynamiques, les mélodies, les phrases ou périodes, les longueurs sont les mêmes. On peut même avoir du mal à la reconnaître !
D'où vient cette sensation ? Chimique (cerveau) ? Émotionnel ? Physique (les ondes...) ? Psychique ? Organique (oreille, corps...) ? Un peu de tout ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 09/05/2017 à 10h07
Bonjour,
Vaste question assez complexe à traiter pour qui n’est ni musicologue ni neurologue ni accousticien…!
En préambule rappelons que de nombreux musiciens (par exemple Rameau, Charpentier…) ont formalisé des correspondances entre tonalités et affects comme le rappelle ce tableau présenté sur le site Musique baroque.fr. Ainsi une tonalité en Ré majeur correspond pour Charpentier à « Joyeux et très guerrier » tandis qu’en La Majeur : « Joyeux et champêtre »
Dans Musicophilia, le neurologue Oliver Sacks rappelle que plus d’aires cérébrales sont affectées au traitement de la musique qu’à celui du langage.
Sur la quatrième de couverture de l’ouvrage L'oreille musicienne : les chemins de la musique, de l'oreille au cerveau/ Claude-Henri Chouard. Paris : Gallimard, 2001, on peut lire :
« La manière dont le cerveau humaine écoute ou crée la musique fait désormais l’objet d’études pionnières. Elle s’explique par des phénomènes acquis en fonction de telle ou telle civilisation ; mais aussi par une organisation sensorielle et nerveuse innée, spécifique à la pratique musicale. La prédilection universelle pour l’octave ou la quinte, par exemple correspond à des processus physiologiques objectifs contenant des valeurs numériques particulières de ces intervalles de fréquence privilégiés. D’autres aptitudes musicales se retrouvent chez le nourrisson, en dehors de tout apprentissage préalable. Il semble bien exister, dans le cerveau du nouveau-né, des réseaux neuronaux préprogrammés dévolus à l’écoute de la musique ».
Dans ce même ouvrage il est précisé « La plupart des sonorités de la musique, à l’inverse de la parole, évoluent moins vite dans le temps mais utilisent au contraire toute notre sensibilité fréquentielle, jusqu’à 12 000 Hz et plus, tout près des ultrasons […] Cette différence physique explique peut-être l’effet magique de la musique »
Nous vous recommandons également de porter une attention toute particulière au chapitre II : « Des organes pour entendre » de ce même ouvrage
- L’émotion de la musique décryptée. D’où provient le frisson musical ?
- De l’harmonie musicale à l’émotion Pour la Science, mai 2010, n°391.
- La musique de nos émotions : pourquoi aime-t-on la musique ?, Futura Science
- Quand les scientifiques se penchent sur la musique
- La musique et le contrôle des émotions
- La listes des documents qui traitent de la perception auditive
- La liste des documents qui traitent de la perception de la musique et plus particulièrement Pourquoi aime-t-on la musique ? : oreille, émotion, évolution / Sylvia Bencivelli; traduction de l'italien Sophie Lem. Paris : Belin : Pour la science, DL 2009
- Et ceux qui portent sur Les aspects psychologiques de la musique
Cordialement,
L’équipe Cap’Culture Santé.
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