Question d'origine :
Dans les tombeaux de la vallée des rois, par exemple dans celui de Seti II creusés dans la montagne sur plus de 100 mètres on ne trouve aucune trace de suie sur les murs, alors comment les artistes qui ont décoré ces murs ont-ils pu travailler sans lampes à huile ni torche ?
La théorie des miroirs ne fonctionne pas car leurs miroirs d'argent ne reflétaient au mieux que 40 pourcent de la lumière et donc après quelques miroirs l'obscurité reprenait sa place.
Pourquoi alors ne pas déduire qu'ils maitrisaient l'électricité...
d'autant plus que les bas-reliefs du temple d'Hathor à Dendérah ressemblent étrangement à une pile électrique !
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 05/05/2017 à 13h06
Bonjour,
Non, les égyptiens de l'époque pharaonique ne maîtrisaient pas encore l'électricité pour éclairer les tombeaux !
Il s'agit d'un hoax(canular) dénoncé (entre autres...) sur Rational Wiki : Dendera lamp, par le magazine Pharaon et par le CNRS : La "pile de Bagdad" : une pile électrique il y a deux mille ans ?
Tous les ouvrages que nous avons consultés convergent vers une seule et même source de lumière :la lampe à huile !
Un exemple : dans l'ouvrage intitulé Les artistes de la vallée des Rois, Dominique Valbelle (Directrice de l'Institut d'Égyptologie de l'université Lille III puis du Centre de Recherches Égyptologiques de la Sorbonne) indique :
" Dès que l'on pénètre profondément sous terre, un éclairage devient indispensable. Les nombreux comptes demèches et d'huile pour les lampes donnent une idée précise des heures de travail effectuées chaque jour : généralement huit heures qui se décomposent en deux demi-journées de quatre heures chacune. "
Cette huile pouvait être de l'huile de ricin qui produit peu de fumée et donc de suie :
" Le ricin était abondant en Égypte. Outre ses propriétés curatives, l’huile extraite du ricin, était utilisée comme combustible, et procurait une flamme plus éclatante que l’huile d’olive. Diodore de Sicile, Strabon et Pline l’Ancien attestent cette utilisation, en disant que les Égyptiens se servent d’une huile appelée qiqi dont le nom rappelle l’arbuste puisque ricin se dit qiqayôn en hébreu. […] Des graines de ricin ont été trouvées dans les tombeaux. "
source : Guide de la faune et la flore bibliques / Jean Emeriau
Camille Saint-Saëns dans son ouvrage intitulé Ecole buissonnière : notes et souvenirs indique :
" Comment s'éclairaient les peintres dans cette obscurité absolue, sans produire une fumée intolérable ? M. Legrain a découvert, ça et là, des niches minuscules et de peites lampes s'adaptant à ces niches ; il a imaginé d'y brûler de l'huile de ricin et il a obtenu une lumière suffisante, sans aucune fumée. "
Une autre astuce consistait à ajouter dusel à l'huile :
" Quant à la seconde conclusion établie grâce à la chimie, elle n'est que la confirmation scientifique et matérielle de ce que nous savions aussi par les auteurs anciens. Dans l'ancienne Palestine comme dans l'ancienne Égypte, du sel était parfois ajouté à l'huile des lampes. Hérodote nous apprend que les Grecs se servaient de lampes en forme de soucoupes plates remplies d'un mélange d'huile et de sel à la surface duquel flotte la mèche. Pline et Dioscurides attestent que cet usage ne s'est pas perdu à Rome. Le rôle du sel était de sécher l'huile de son eau et d'éviter les crépitements lors de la combustion, de donner à la flamme une luminosité plus vive, enfin, d'empêcher l'huile de surchauffer. Cet usage s'est d'ailleurs perpétué de nos jours, comme nous l'apprend Forbes qui rapporte que « dans l'Egypte actuelle un mode d'éclairage nocturne consiste à remplir un pot de sel saturé d'huile dans lequel trempe une longue et fine mèche ».
source : Bussière Jean. Sur une mèche de lampe. In: Antiquités africaines, 7,1973. pp. 255-257.
Nous vous invitons à consulter ces ouvrages sur l'Egypte antique pour en savoir plus.
Bonne journée.
Non, les égyptiens de l'époque pharaonique ne maîtrisaient pas encore l'électricité pour éclairer les tombeaux !
Il s'agit d'un hoax(canular) dénoncé (entre autres...) sur Rational Wiki : Dendera lamp, par le magazine Pharaon et par le CNRS : La "pile de Bagdad" : une pile électrique il y a deux mille ans ?
Tous les ouvrages que nous avons consultés convergent vers une seule et même source de lumière :
Un exemple : dans l'ouvrage intitulé Les artistes de la vallée des Rois, Dominique Valbelle (Directrice de l'Institut d'Égyptologie de l'université Lille III puis du Centre de Recherches Égyptologiques de la Sorbonne) indique :
" Dès que l'on pénètre profondément sous terre, un éclairage devient indispensable. Les nombreux comptes de
Cette huile pouvait être de l'
" Le ricin était abondant en Égypte. Outre ses propriétés curatives, l’huile extraite du ricin, était utilisée comme combustible, et procurait une flamme plus éclatante que l’huile d’olive. Diodore de Sicile, Strabon et Pline l’Ancien attestent cette utilisation, en disant que les Égyptiens se servent d’une huile appelée qiqi dont le nom rappelle l’arbuste puisque ricin se dit qiqayôn en hébreu. […] Des graines de ricin ont été trouvées dans les tombeaux. "
source : Guide de la faune et la flore bibliques / Jean Emeriau
Camille Saint-Saëns dans son ouvrage intitulé Ecole buissonnière : notes et souvenirs indique :
" Comment s'éclairaient les peintres dans cette obscurité absolue, sans produire une fumée intolérable ? M. Legrain a découvert, ça et là, des niches minuscules et de peites lampes s'adaptant à ces niches ; il a imaginé d'y brûler de l'huile de ricin et il a obtenu une lumière suffisante, sans aucune fumée. "
Une autre astuce consistait à ajouter du
" Quant à la seconde conclusion établie grâce à la chimie, elle n'est que la confirmation scientifique et matérielle de ce que nous savions aussi par les auteurs anciens. Dans l'ancienne Palestine comme dans l'ancienne Égypte, du sel était parfois ajouté à l'huile des lampes. Hérodote nous apprend que les Grecs se servaient de lampes en forme de soucoupes plates remplies d'un mélange d'huile et de sel à la surface duquel flotte la mèche. Pline et Dioscurides attestent que cet usage ne s'est pas perdu à Rome. Le rôle du sel était de sécher l'huile de son eau et d'éviter les crépitements lors de la combustion, de donner à la flamme une luminosité plus vive, enfin, d'empêcher l'huile de surchauffer. Cet usage s'est d'ailleurs perpétué de nos jours, comme nous l'apprend Forbes qui rapporte que « dans l'Egypte actuelle un mode d'éclairage nocturne consiste à remplir un pot de sel saturé d'huile dans lequel trempe une longue et fine mèche ».
source : Bussière Jean. Sur une mèche de lampe. In: Antiquités africaines, 7,1973. pp. 255-257.
Nous vous invitons à consulter ces ouvrages sur l'Egypte antique pour en savoir plus.
Bonne journée.
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