Jean Améry
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 21/05/2005 à 10h52
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Question d'origine :
Bonjour,
Je viens de lire l'essai de Jean Améry "Par-delà le crime et le châtiment - Essai pour surmonter l'insurmontable" (Babel) où l'auteur livre ses réflexions sur son expérience de la torture et de la déportation par les nazis. Une lecture choc, que je conseille d'ailleurs vigoureusement à tous ceux que la question intéresse... Mais enfin bref, j'aimerais continuer à lire du Jean Améry, et en particulier sa correspondance avec Primo Levi, dont j'ai entendu parler en lisant l'entretien accordée par Imre Kertesz au magazine Lire (n°334, avril 2005, p. 104). Problème : existe-t-il une édition traduite en français de cette correspondance ? Je n'ai pas réussi à trouver de piste pour l'instant...
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 21/05/2005 à 14h09
Voici l'extrait de l'interview accordée par Imre Kertesz au magazine Lire en avril dernier :
Comment vous situez-vous par rapport aux récits d'Elie Wiesel ou de Primo Levi?
I.K. J'ai lu La nuit, d'Elie Wiesel, il y a très peu de temps seulement, puisque le livre, écrit en 1960, était introuvable en Hongrie. En le lisant, j'ai eu un choc: j'ai découvert que nous étions ensemble à Buchenwald. Wiesel m'impressionne beaucoup. Pour Primo Levi, c'est différent. Il n'est pas assez radical. Je veux dire qu'il ne se départ jamais d'une vision humaniste des choses qui m'est totalement étrangère. Mais le grand écrivain des camps est, pour moi, un Français : Jean Améry3. C'est lui qui est allé le plus loin, surtout dans Par-delà le crime et le châtiment. Il faut absolument lire sa correspondance avec Primo Levi : Améry dit l'essentiel. Personne n'a été aussi loin dans la façon de penser le système concentrationnaire.
Jean Améry n'est pas français, il est autrichien, de son vrai nom Hans Mayer :
"
source : Le Libraire.
Voici un autre extrait de l'article consacré par Dimitris Alexakis à l'ouvrage de Jean Améry : Lefeu ou la démolition sur le sité précité, et qui décrit les relations qu'il entretenait avec Primo Levi :
La parution aux éditions Actes Sud de l'essai consacré par Améry à sa propre expérience des camps de la mort1 est venue combler un retard de dix-neuf ans; si cette oeuvre apparaît jumelle de celle de Primo Levi, Jean Améry n'a pas connu en France la fortune éditoriale et publique de l'écrivain italien. La réserve et la douleur avec lesquelles Primo Levi aborde le travail d'Améry dans un chapitre des Naufragés et des rescapés intitulé "L'intellectuel à Auschwitz" éclairent les difficultés et les contradictions volontaires de cette oeuvre marquée, selon l'auteur de La Trêve, par une "intransigeance " telle qu'elle a rendu son auteur "incapable de trouver de la joie à vivre, et plus, de vivre: qui se bat à coups de poings avec le monde entier le paie d'un prix très élevé, car il est certain de la défaite." "Je m'insurge, écrivait Améry en 1976, contre mon passé, contre l'histoire, contre un présent qui permet que l'Inconcevable soit historiquement gelé et dès lors scandaleusement falsifié. (...) L'effet de l'émotion? Soit! Où est-il écrit que l'attitude éclairée doive renoncer à l'émotion?" Si les deux écrivains ont fait le choix, pour parler d'Auschwitz, d'une "confession " qui serait en même temps, comme le voulait Améry, "la description de l'existence de toute victime", leur exigence de lucidité, leur volonté de ne ménager aucune susceptibilité, à commencer par la leur propre, les a finalement conduits à se séparer en chemin.
Dans le chapitre mentionné ci-dessus ("Un intellectuel à Auschwitz", de l'ouvrage éponyme de Jean Améry) dans l'ouvrage Les naufragés et les rescapés : quarante ans après Auschwitz, Primo Lévi évoque une correspondance échangée avec Jean Améry dans les années qui ont suivi leur libération du camp d'Auschwitz, mais ne fait pas mention d'une publication.
Une biographie de Jean Améry a été publiée en 2001, en allemand par Irène Heidelberger-Leonard : Jean Améry : Revolte in der Resignation. En voici une critique sur le site Anti-révisionnisme Berlin :
Im Buch wird die faszinierende indirekte Diskussion zwischen Primo Levi und Jean Améry im Detail geschildert. Levi glaubt der Autodidakt Améry wäre ein arrivierter deutscher Intellektueller und Améry sieht in Levi einen "Verzeiher".
Si les deux auteurs ont commenté leurs oeuvres respectives, ils l'ont fait de façon indirecte. Et la biographie de Jean Améry ne semble pas faire état d'une correspondance.
Le catalogue allemand de l'Université de Karlsruhe permet d'interroger simultanément les principaux catalogues des bibliothèques suisses, allemandes et autrichiennes, y compris la bibliothèque nationale d'Autriche. S'ils signalent tous l'oeuvre abondante de Jean Améry, aucun ne fait état d'une correspondance avec Primo Levi.
Voici par ailleurs les autres ouvrages traduits en français de Jean Améry disponibles à la Bibliothèque municipale de Lyon, ainsi que ceux disponibles en librairie.
merci à Béatrice G. pour son aide précieuse
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