Question d'origine :
Bonjour,
J'effectue actuellement des recherches biographiques sur Henri-Théodore Mansson (1811-1850), aquarelliste né à Rouen, spécialiste des vues d'édifices religieux. J'aimerais avoir des informations sur son parcours en tant qu'artiste, plus précisément sur les mouvements artistiques qui l'ont influencé (romantisme...), les sujets qu'il traitait et pourquoi (édifices religieux, car intérêt nouveau au XIXe pour l'architecture du Moyen Age et de la Renaissance, prise en considération de la nécessité de protection patrimoniale?). J'aimerais découvrir des pistes pour savoir pourquoi il aurait peint une vue de l'église de Saint-Nizier à Lyon, en transformant l'édifice se trouvant en face en bâtiment Renaissance alors qu'à la date de la réalisation de l'aquarelle, celui-ci est plutôt de style directoire? J'ai entendu dire qu'il faisait partie de l'équipe de dessinateurs du baron Taylor pour ses Voyages pittoresques et romantiques de l'ancienne France, ce qui expliquerait l'ajout d'éléments Moyen Age / Renaissance pour la représentation de l'église Saint-Nizier (recherche de "pittoresque"). Toutefois, je ne trouve aucun ouvrage prouvant ce fait. Je ne trouve d'ailleurs aucun document faisant état de la biographie de l'artiste.
Pourriez-vous, s'il vous plaît, m'aider dans cette recherche?
Je vous remercie grandement,
Mylène08
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 28/04/2017 à 10h15
Pour le versant biographique de votre question, les recherches concernant une possible monographie dédiée à Henri-Théodore Mansson sont infructueuses. Référencé dans le « Bénézit », les données éponymes restent indigentes et se répètent (via d’autres sites) sans s’étoffer.
Nous vous invitons à questionner les musées rennais (sa région natale) notamment celui des Beaux-Arts, le Musée de Bretagne ainsi que les Archives d’Ille et Vilaine. Ces institution ne possèdent pas d’œuvres de l’artiste mais restent des lieux ressources.
Par ailleurs, l’interrogation de la base Joconde permet de localiser une œuvre au Musée Denys-Puech ainsi qu’au Musée de Cluny à Paris, entre autre.
Les Musées ont pour habitude de constituer des dossiers sur les œuvres et artistes de leur collection et de ce fait, pourraient peut-être vous communiquer de nouveaux éléments…
Quant à l’énigme iconographique qui vous préoccupe, nous vous proposons la piste d’une possible réinterprétation de l’architecture. Celle-ci est propre au 19e siècle marqué par
L’exploration que mène Jean pierre Epron sur l’ éclectisme «la plus moderne des manières de penser l’architecture » est majeure pour éclairer ce point.
« Les architectes cherchent à repérer, dans l’histoire, ce que l’on peut emprunter dans chaque style pour les nouveaux programmes. Ce travail n’est pas une compilation mais une « composition », concept majeur autour duquel s’organise leur travail et leur réflexion pendant tout le XIXe siècle. »
L’équerre et le pinceau d’Yves Bottineau-Fuchs et en particulier le chapitre : l’architecture peinte dans tous ses états aborde le goût pour le Moyen-âge initié par
Enfin, les textes suivants apportent un éclairage contextuel, des indications sur les styles et les penchants iconographiques de l’époque:
- Gérard CHOLVY, Christianisme et société en France au XIXe siècle : 1790-1914, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », 2001.
-François Guillet, Entre stratégie sociale et quête érudite : les notables normands et la fabrication de la Normandie au XIXe siècle, article paru dans Le Mouvement Social, 2003/2 (no 203), p. 89-111.
-François Pupil Peinture troubadour et Moyen âge gothique, Sociétés & Représentations, 2005/2 (n° 20), p. 85-102.
Bien que n’ayant aucune confirmation de la présence d’Henri Theodore Mansson comme "suiveur" du Baron Taylor, celui-ci a incontestablement initié un recensement des monuments français:
Né à Bruxelles en 1790, Isidore Taylor est issu d’une famille irlandaise venue s’établir en France sous la Révolution. Artiste, savant, administrateur de grandes institutions culturelles, le baron Taylor a consacré toute sa vie à l’art et à la défense de ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui le patrimoine artistique français. D’abord dramaturge et critique d’art il devient rapidement un infatigable voyageur sillonnant notamment le Proche-Orient, le nord de l’Europe et la péninsule Ibérique, d’où il rapporte de nombreuses œuvres. Son plus célèbre récit, Voyage pittoresque dans l’ancienne France, qui ne comporte pas moins de 25 volumes et de 6 000 planches, se veut un manifeste de la richesse des monuments français, du patrimoine national et une forme de glorification de l’art chrétien. Nombreuses sont les missions qui lui ont été confiées. Nommé directeur de la Comédie-Française en 1825 il fait montre d’une ouverture d’esprit qui permet à Victor Hugo d’y représenter Hernani en février 1830 et à Alexandre Dumas d’y monter Henri III. Paris lui doit l’obélisque de Louxor sur la place de la Concorde, dont il a organisé l’acquisition et le transfert en 1829, tandis que le Louvre, durant la monarchie de Juillet, s’est enrichi grâce à lui d’un département de peintures espagnoles. L’esthète a constitué tout au long de sa vie l’une des plus formidables collections privées de France.
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