Les rois et leurs jumeaux
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 19/04/2017 à 11h02
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Question d'origine :
Bonjour,
Les reines ont-elles mis au monde des frères jumeaux ?
Si oui, choisissait-on le 1er jumeau né ?
Cela pouvait-il fragiliser la légitimité du futur roi ?
Je vous remercie.
Très cordialement.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 21/04/2017 à 10h29
Bonjour,
Nos recherches ne nous ont pas permis de retrouver d’exemple, dans l’histoire des rois de France, de jumeaux dont l’un serait destiné au trône.
Nous sommes partis de la supposition que, si une telle situation s’était présentée, ledroit d’aînesse aurait été appliqué… Or, dans le cas de jumeaux, ce droit a donné lieu à beaucoup d’hésitations, comme en témoignent ces documents :
- Oeuvres de Pothier: contenant les traités du droit français, Robert Joseph Pothier, 1827
- Du droit d'aînesse, André Marie J.J. Dupin, 1826
- Collection de décisions nouvelles et de notions relatives à la jurisprudence, Desaint, 1783
- Dictionnaire universel raisonné de justice naturelle et civile, Mathieu Antoine Bouchaud, Pierre-Toussaint Durand de Maillane, 1777
- Dictionnaire des Fiefs et des Droits Seigneuriaux utiles et honorifiques, Cellot, 1765
Si nous nous fions aux commentaires de Stéphane Bern suite à la naissance des jumeaux d’Albert II et Charlène de Monaco, il semble que Louis XV aurait préféré suivre la croyance selon laquelle le deuxième né serait le premier conçu (et donc l’aîné) :
« Faut-il réserver le trône au premier bébé qui pointera le bout de son nez ? Ce n’est pas si sûr. S’il y a une tendance persistante à décréter que le premier-né des jumeaux est l’aîné, il existe aussi des croyances selon lesquelles le second bébé à naître est en réalité le premier à avoir été conçu. Auquel cas c’est le second bébé qui arriverait en tête dans l’ordre de succession. Un schmilblick qui a déjà un précédent royal, comme l’a rappelé l’expert des têtes couronnées Stéphane Bern sur RTL, avec le cas de l’épouse duroi Louis XV dont la deuxième née des jumelles avait hérité du titre de «Madame première» . »
Source : Le casse-tête de l’ordre de succession pour les jumeaux de Charlène, 20minutes.fr
Il faut donc attendre longtemps avant que s’impose l’idée que l’aîné est le premier né :
« Le droit d’aînesse pour le premier ou le deuxième ?
Les interrogations sur le droit d’aînesse des jumeaux ont occupé la société civile pendant des siècles. De nombreuses thèses de médecine au XVIIe siècle ont porté sur ce thème. Dans l’Ancien Régime, les successions se règlent selon le droit d’aînesse. Il est donc essentiel dans une fratrie de jumeaux de savoir lequel des deux enfants doit être considéré comme l’aîné. Depuis toujours,deux théories s’affrontent . Soit l’aîné est le premier-né, soit c’est celui qui a été mis le premier au fond de la matrice et donc celui qui naît en second . Sous l’Ancien Régime, l’aîné est le premier-né ou celui qui tente de sortir le premier et présente devant son jumeau un pied ou une main. En cas de procidence d’un membre, on le repère par un fil de couleur afin de savoir, après l’accouchement, lequel des deux enfants doit être considéré comme l’aîné.
Au XVIIIe siècle, la quasi-totalité de l’article « Jumeaux » dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, concerne le droit d’aînesse : « La naissance de deux frères jumeaux a fait naître dans la société civile une question insoluble qui est celle du droit d’aînesse. On peut bien décider par la loi (parce qu’il faut une décision, vraie ou fausse) que le premier qui vient au monde sera regardé comme l’aîné ; mais ce qui se passe dans les entrailles de la mère lors de la conception et du terme de l’accouchement est un secret tellement impénétrable aux yeux des hommes qu'il leur est impossible de dissiper le doute par les lumières de la physiologie. » La chronique fut défrayée par des jumeaux qui se disputèrent avec férocité le titre de duc d’Albany. Pendant des siècles, la coutume populaire fut d’attribuer le droit d’aînesse au second jumeau. Il faut attendre Littré et son Dictionnaire en 1873 : « On dit à tort dans le peuple que, de deux jumeaux, celui qui vient au monde le dernier est l’aîné. »
Source : Le guide des jumeaux : la conception, la grossesse, l'enfance Jean-Claude Pons, Christine Charlemaine, Emile Papiernik
Bonne journée.
Nos recherches ne nous ont pas permis de retrouver d’exemple, dans l’histoire des rois de France, de jumeaux dont l’un serait destiné au trône.
Nous sommes partis de la supposition que, si une telle situation s’était présentée, le
- Oeuvres de Pothier: contenant les traités du droit français, Robert Joseph Pothier, 1827
- Du droit d'aînesse, André Marie J.J. Dupin, 1826
- Collection de décisions nouvelles et de notions relatives à la jurisprudence, Desaint, 1783
- Dictionnaire universel raisonné de justice naturelle et civile, Mathieu Antoine Bouchaud, Pierre-Toussaint Durand de Maillane, 1777
- Dictionnaire des Fiefs et des Droits Seigneuriaux utiles et honorifiques, Cellot, 1765
Si nous nous fions aux commentaires de Stéphane Bern suite à la naissance des jumeaux d’Albert II et Charlène de Monaco, il semble que Louis XV aurait préféré suivre la croyance selon laquelle le deuxième né serait le premier conçu (et donc l’aîné) :
« Faut-il réserver le trône au premier bébé qui pointera le bout de son nez ? Ce n’est pas si sûr. S’il y a une tendance persistante à décréter que le premier-né des jumeaux est l’aîné, il existe aussi des croyances selon lesquelles le second bébé à naître est en réalité le premier à avoir été conçu. Auquel cas c’est le second bébé qui arriverait en tête dans l’ordre de succession. Un schmilblick qui a déjà un précédent royal, comme l’a rappelé l’expert des têtes couronnées Stéphane Bern sur RTL, avec le cas de l’épouse du
Source : Le casse-tête de l’ordre de succession pour les jumeaux de Charlène, 20minutes.fr
Il faut donc attendre longtemps avant que s’impose l’idée que l’aîné est le premier né :
« Le droit d’aînesse pour le premier ou le deuxième ?
Les interrogations sur le droit d’aînesse des jumeaux ont occupé la société civile pendant des siècles. De nombreuses thèses de médecine au XVIIe siècle ont porté sur ce thème. Dans l’Ancien Régime, les successions se règlent selon le droit d’aînesse. Il est donc essentiel dans une fratrie de jumeaux de savoir lequel des deux enfants doit être considéré comme l’aîné. Depuis toujours,
Au XVIIIe siècle, la quasi-totalité de l’article « Jumeaux » dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, concerne le droit d’aînesse : « La naissance de deux frères jumeaux a fait naître dans la société civile une question insoluble qui est celle du droit d’aînesse. On peut bien décider par la loi (parce qu’il faut une décision, vraie ou fausse) que le premier qui vient au monde sera regardé comme l’aîné ; mais ce qui se passe dans les entrailles de la mère lors de la conception et du terme de l’accouchement est un secret tellement impénétrable aux yeux des hommes qu'il leur est impossible de dissiper le doute par les lumières de la physiologie. » La chronique fut défrayée par des jumeaux qui se disputèrent avec férocité le titre de duc d’Albany. Pendant des siècles, la coutume populaire fut d’attribuer le droit d’aînesse au second jumeau. Il faut attendre Littré et son Dictionnaire en 1873 : « On dit à tort dans le peuple que, de deux jumeaux, celui qui vient au monde le dernier est l’aîné. »
Source : Le guide des jumeaux : la conception, la grossesse, l'enfance Jean-Claude Pons, Christine Charlemaine, Emile Papiernik
Bonne journée.
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