Question d'origine :
Cher guichet,
L'église constitutionnelle a t-elle été importante dans le diocèse de Lyon par rapport aux autres? La vile de Lyon se démarque-t-elle du reste du diocèse sous la Révolution ?
Cordialement
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 18/04/2017 à 14h46
Bonjour
Il nous est impossible de nous livrer à une analyse comparée de tous les diocèses. D’autre part, la ville de Lyon, du fait de son importance, se démarque fatalement du reste du diocèse de Lyon.
L’église constitutionnelle, qui consiste en une sorte de nationalisation d’une partie du clergé au moment de la Révolution, n’a laissé subsister qu’une trentaine de paroisses dans le diocèse et a représenté un grand nombre de religieux.
Comme écrit Jacques Gadille dans le chapitre La Révolution française du livre Histoire du diocèse de Lyon : « D’après l’état des paiements de juillet 1793, ce n’est pas moins de 728 ecclésiastiques qui y sont relevés, tandis qu’une liste annexe totalise 515 prêtres qui, en poste sous l’Ancien Régime, se sont maintenus en place jusqu’en 1793. Et encore ce chiffre est-il un minimum, car sont exclus de ce dénombrement les curés et vicaires de Lyon et des villes du département… Pour administrer ce qui constituait ainsi la grande majorité du clergé du diocèse, le métropolitain ne désigna pas moins de seize vicaires épiscopaux (…) »
Mais la force du nombre n’empêche pas cette nouvelle institution de souffrir d’une grave crise d’autorité.
Le directoire, qui avait des rapports ombrageux avec l’église constitutionnelle, délimita son pouvoir étroitement. Comme le raconte Jacques Gadille : « Servier (un des 16 vicaires épiscopaux) recevait délégation pour tous les actes ne requérant pas le caractère épiscopal, mais les actes de juridiction restaient soumis aux avis de son Conseil. Or, celui-ci se montra incapable de se faire obéir, et son inactivité de fait rendit encore plus insupportable la lourdeur des effectifs ! »
Vers 1794, l’incarcération et l’exécution des prêtres n’épargnèrent pas les constitutionnels. Sur 135 ecclésiastiques exécutés, on en dénombre 33. Sur 16 membres du Conseil de Lamourette (élu à la tête de la constitution civile du clergé le 12 juillet 1790), il n’en restait que 3 en juillet 1795.
Il y eut ensuite une tentative de reconstruction de l’église constitutionnelle. 3 églises urbaines furent rouvertes et 80 paroisses rurales, pour atteindre le nombre de 194 en juillet 1797. Mais les constitutionnels officiaient dans des lieux de cultes vides… On notera donc ici le même désamour des fidèles à Lyon et dans le reste du diocèse.
L’église constitutionnelle, qui s’éteint en 1801, n’a jamais réussi à faire équilibre à l’église clandestine, en dépit de la large supériorité en effectifs, dont elle avait bénéficié dans les débuts.
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