Question d'origine :
Bonjour! Quels sont les auteurs antiques (grecs et romains) qui ont raconté le mythe d'Orphée aux enfers? Quels sont ceux dont nous avons conservé les écrits et qui sont donc le moyen par lequel nous avons eu connaissance de ce mythe à l'origine raconté à l'oral? Merci!
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 12/04/2017 à 12h21
Bonjour,
Fils du roi Œagre et de Calliope (muse de la poésie et de l’éloquence), Orphée était un poète et musicien d’un talent inégalable, capable de charmer n’importe qui au son de sa lyre.
Plusieurs versions relatant son mythe existent.
La plus courante, et que l’on retrouve dans les Métamoprhoses d’Ovide, le présente comme marié à la dryade Eurydice. Cette dernière mourut piquée par un serpent. Pour la retrouver Orphée n’hésitera pas à descendre aux Enfers où il réussira à fléchir le dieu Hadès, maître des lieux, qui lui donnera la permission de repartir avec son épouse à une condition : jusqu’à ce que le couple soit ressorti des Enfers, Orphée n’aura pas le droit de la regarder. Dans sa hâte et alors qu’ils s’apprêtent à quitter le royaume souterrain, il cède à la tentation, perdant ainsi définitivement sa bien-aimée.
Inconsolable et déterminé à rester fidèle à son amour perdu, Orphée provoquera la colère des Ménades (connues aussi sous le nom de Bacchantes dans le monde romain) qui dans leur fureur le tueront sauvagement en mettant son corps en pièces.
Nous avons retrouvés cinq auteurs classiques qui évoquent Orphée et sa descente aux Enfers :
- Palaiphatos (ou Paléphatos) : Voir le trente-troisième récit de ses Histoires incroyables.
- Ovide : Les Métamorphoses, et plus particulièrement le livre X sur la descente aux Enfers.
- Virgile : Les Géorgiques (livre IV).
- Apollodore : La Bibliothèque, qui présente de manière abrégée la mythologique grecque. Orphée est évoqué, de manière succincte, dans le livre I.
- Platon : Le discours de Phèdre que l’on retrouve dans le Banquet, cite à titre d’exemple l’histoire d’amour entre Orphée et Eurydice.
Concernant la survivance du mythe d’Orphée et sa transcription à l’écrit il nous est difficile d’en parler avec certitude. Nous pouvons toutefois vous donner quelques pistes notamment à travers l’étude de la transmission des textes homériques (voir l’article Wikipédia sur Homère).
Ainsi, dans le Dictionnaire des mythes littéraires (sous la direction de Pierre Brunel), il est évoqué le fait que « La descente d’Orphée dans l’Hadès n’est pas attestée avant la fin du VIe siècle avant Jésus-Christ. C’est l’époque où se constituent les plus anciens monuments de la littérature orphique, dans le cadre d’une vaste entreprise de refonte et de codification des traditions religieuses dont, à Athènes, les fils de Pisistrate se sont faits les patrons. » (p.1133-1134). Cette volonté de réunifier les textes et mythes religieux est due notamment à Pisistrate, tyran qui régna sur Athènes dans la seconde moitié du VIe siècle avant Jésus-Christ. Il est à l’origine de l’ouverture de la première bibliothèque publique qui abrita notamment les récits d’Homère et d’autres auteurs grecs, à une époque où l’on prenait conscience de la nécessité de laisser une trace écrite de récits qui n’étaient jusqu’alors que transmis oralement par des bardes.
En complément :
Ce site sur la culture des pays méditerranéens et sa page consacrée à Orphée.
Bonne journée.
Fils du roi Œagre et de Calliope (muse de la poésie et de l’éloquence), Orphée était un poète et musicien d’un talent inégalable, capable de charmer n’importe qui au son de sa lyre.
Plusieurs versions relatant son mythe existent.
La plus courante, et que l’on retrouve dans les Métamoprhoses d’Ovide, le présente comme marié à la dryade Eurydice. Cette dernière mourut piquée par un serpent. Pour la retrouver Orphée n’hésitera pas à descendre aux Enfers où il réussira à fléchir le dieu Hadès, maître des lieux, qui lui donnera la permission de repartir avec son épouse à une condition : jusqu’à ce que le couple soit ressorti des Enfers, Orphée n’aura pas le droit de la regarder. Dans sa hâte et alors qu’ils s’apprêtent à quitter le royaume souterrain, il cède à la tentation, perdant ainsi définitivement sa bien-aimée.
Inconsolable et déterminé à rester fidèle à son amour perdu, Orphée provoquera la colère des Ménades (connues aussi sous le nom de Bacchantes dans le monde romain) qui dans leur fureur le tueront sauvagement en mettant son corps en pièces.
Nous avons retrouvés cinq auteurs classiques qui évoquent Orphée et sa descente aux Enfers :
- Palaiphatos (ou Paléphatos) : Voir le trente-troisième récit de ses Histoires incroyables.
- Ovide : Les Métamorphoses, et plus particulièrement le livre X sur la descente aux Enfers.
- Virgile : Les Géorgiques (livre IV).
- Apollodore : La Bibliothèque, qui présente de manière abrégée la mythologique grecque. Orphée est évoqué, de manière succincte, dans le livre I.
- Platon : Le discours de Phèdre que l’on retrouve dans le Banquet, cite à titre d’exemple l’histoire d’amour entre Orphée et Eurydice.
Concernant la survivance du mythe d’Orphée et sa transcription à l’écrit il nous est difficile d’en parler avec certitude. Nous pouvons toutefois vous donner quelques pistes notamment à travers l’étude de la transmission des textes homériques (voir l’article Wikipédia sur Homère).
Ainsi, dans le Dictionnaire des mythes littéraires (sous la direction de Pierre Brunel), il est évoqué le fait que « La descente d’Orphée dans l’Hadès n’est pas attestée avant la fin du VIe siècle avant Jésus-Christ. C’est l’époque où se constituent les plus anciens monuments de la littérature orphique, dans le cadre d’une vaste entreprise de refonte et de codification des traditions religieuses dont, à Athènes, les fils de Pisistrate se sont faits les patrons. » (p.1133-1134). Cette volonté de réunifier les textes et mythes religieux est due notamment à Pisistrate, tyran qui régna sur Athènes dans la seconde moitié du VIe siècle avant Jésus-Christ. Il est à l’origine de l’ouverture de la première bibliothèque publique qui abrita notamment les récits d’Homère et d’autres auteurs grecs, à une époque où l’on prenait conscience de la nécessité de laisser une trace écrite de récits qui n’étaient jusqu’alors que transmis oralement par des bardes.
En complément :
Ce site sur la culture des pays méditerranéens et sa page consacrée à Orphée.
Bonne journée.
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