Question d'origine :
L'homme est-il un animal ? Qu'est ce qui diffère entre l'homme et l'animal ? pourquoi les hommes peuvent ils construire des monuments, consommer, acheter sa nourriture et les animaux, eux, ne peuvent pas ? Cela peut sembler être une question absurde, pourtant j'aimerai sincèrement trouver une réponse à cette question.
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 06/04/2017 à 15h05
Bonjour,
Le Guichet du Savoir a déjà répondu à des questions similaires, que nous vous invitons à consulter :
- qu'est ce qui différencie l'homme de l'animal ?
- l'homme est il un animal ?
Notons que l’homme est loin d’être le seul animal « architecte » (les termites, les oiseaux, les castors…, sont autant de bâtisseurs qui n’ont rien à nous envier). De même, les recherches en éthologie (la science qui étudie le comportement animal), tend à démontrer que les qualités (et défauts…) que l’on a longtemps considérées être le propre de l’homme sont aussi partagées par d’autres espèces : l’empathie, la culture, la politique…
« On définit l’homme comme un animal qui aurait, en plus de ce qui est commun aux autres animaux, une propriété ou une faculté qui l’en différencierait et qui l’aurait conduit ainsi à un dépassement irréversible de l’état animal. En ayant quelque chose de plus que les autres animaux, l’homme serait devenu autre qu’eux. Ainsi de la faculté de rire, de la faculté de penser ou de raisonner, de la faculté de s’associer, non sous la forme d’une bande, d’un groupe, ou d’une famille, mais dans celle d’une société politique. La liste est loin d’être close, chaque différence engendrant une infinité d’autres différences, chacune exhibant les définitions qui prétendent être les seules à enseigner la différence spécifique de l’homme avec l’anomal, bien qu’aucune d’elles ne puisse être, à un niveau ou à un autre, sinon contestée, du moins relativisée. Mais ce travail fastidieux serait de plus inutile. La plupart des définitions traditionnelles reviennent à dire que l’homme possède quelque chose qui, en s’ajoutant à sa nature animale, la transforme essentiellement et, à la limite, la dénature.
Ainsi envisagées, ces définitions signifient que l’homme est le seul animal qui ne soit pas un animal. Ce que l’on sait déjà, si l’on emploie dans la définition le terme qu’elle cherche à définir ! Aucune définition ne nous permettrait de reconnaître l’homme parmi la multitude des espèces animales, si nous ne le savions pas déjà d’une façon indéfinissable. Le but de telles définitions est à l’évidence autre : il consiste à s’assurer que l’homme possède une place bien à lui et qu’il est seul à occuper. Ce souci ne semble pas être celui de l’animal qui paraît plutôt chercher à « animaliser » l’homme en l’intégrant dans sa propre hiérarchie et en lui faisant jouer le rôle d’un congénère (le phénomène est décrit par Lorenz sous le nom d’imprinting). Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’animal n’est pas payé de retour : on ne le grandit que pour mieux rabaisser l’homme, et les arguments dont on se sert alors ne sont jamais que des arguments ad hominem. Moralistes et humanistes ne se réfèrent à l’animal que pour lui demander de montrer qu’il n’a pas, selon les cas, les qualités de l’homme ou ses vilains défauts. L’homme est tellement peu sûr de savoir vraiment ce qu’il est qu’il presse l’animal de le lui « dire » et cherche dans cette altérité de quoi déduire sa propre identité. La conscience de son identité personnelle ne paraît pas lui suffire, il lui faut aussi celle d’une appartenance à une espèce distincte de toute autre qui conférerait à ses ressortissants le sentiment d’une identité commune et transindividuelle. Il me paraît douteux que la conscience de soi comme ego trouve son fondement dans le fait d’être un homme, ou qu’elle en dérive par différenciation progressive. Ces deux formes de conscience ne me semblent ni devoir coïncider dans une expérience élargie, ni pouvoir présenter la même certitude. »
Source : Homme et animal, la question des frontières Valérie Camos, Franck Cézilly, Pierre Guenancia...
«Des intelligences différentes
"Le fait que les animaux ne puissent apparemment pas nous comprendre, et que nous ne les comprenons pas, ne veut pas dire que nos 'intelligences' se situent à des niveaux différents, elles sont juste de nature différente", affirme Henneberg.
Certains animaux marquent leur territoire de manière complexe pour communiquer. Les humains ne peuvent pas interpréter ces marquages, a-t-il déclaré, mais "ils sont peut-être aussi riches en information que le monde visuel."
Les orques ont leur propre langage, très complexe, et les dauphins ont des noms individuels –exactement comme nous– formés à partir de sifflements. "Cela veut dire que les dauphins font la distinction entre leur propre personne et les autres", analyse Henneberg au HuffPost Science.
Les éléphants, dit-il, pleurent leurs morts et ont une excellente mémoire. Les castors sont capables de construire des barrages et des cabanes souterraines. Les tisserins fabriquent des nids complexes à plusieurs étages. Et cette liste s'allonge.
Que pensent les autres experts de cette argumentation? Le docteur Gordon Burghardt, professeur de psychologie et de biologie de l'évolution à l'Université de Tennessee à Knoxville, a déclaré au Huffington Post qu'il était globalement d'accord avec les affirmations des chercheurs. Il n'est cependant pas en lien avec leur livre.
"De manière générale, on prétend qu'avec le langage et, désormais, l'archivage, nous avons une culture cumulative qui nous permet d'accomplir beaucoup de choses que les autres animaux ne peuvent faire", rappelle Burghardt.
"Mais cela ne veut pas dire que les humains sont supérieurs dans toutes les capacités et à toutes les autres espèces. Comme le gibbon qui n'a pas besoin de maison, nous avons évolué dans des environnements dans lesquels nous n'avons pas à attraper du poisson sous l'eau à main nue, mais les ours bruns le font, et ils le font beaucoup mieux que nous." »
Source : Les animaux sont-ils aussi intelligents que l'homme? huffingtonpost.fr
Pour approfondir, vous pouvez consulter les documents suivants :
- Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux ? Frans de Waal
« Qu'est-ce qui distingue votre esprit de celui d'un animal ? Vous vous dites peut-être : la capacité de concevoir des outils, ou la conscience de soi, ou bien l'emprise sur le passé et le futur, pour citer les principaux traits de notre espèce dite dominante. Mais, dans les dernières décennies, ces thèses ont été érodées, ou même carrément réfutées, par une révolution dans l'étude de la cognition animale. Voici des pieuvres qui se servent de coques de noix de coco comme outils ; des éléphants qui classent les humains selon l'âge, le sexe et la langue ; ou Ayumu, jeune chimpanzé mâle de l'université de Kyoto, dont la mémoire fulgurante humilie celle des humains. Sur la base de travaux de recherche effectués avec des corbeaux, des dauphins, des perroquets, des moutons, des guêpes, des chauves-souris, des baleines et, bien sûr, des chimpanzés et des bonobos, Frans de Waal explore l'étendue et la profondeur de l'intelligence animale. Il révèle à quel point nous l'avons sous-estimée et raconte, en témoin direct, comment la science a totalement inversé le béhaviorisme traditionnel. Dans ce livre qui fera date, le célèbre éthologue vous convaincra de réexaminer tout ce que vous croyiez savoir sur l'intelligence animale... et humaine. »
- L'homme est un singe comme les autres Emmanuelle Grundmann
« Utilisation et fabrication d'outils, rire et sourire, langage, tromperie, morale, conscience de soi, culture, guerres, intercommunautaires, enseignement... Les barrières qui avaient été érigées entre l'homme et les autres animaux tombent les unes après les autres, depuis que les scientifiques s'intéressent de très près aux grands singes. Les portraits croisés pleins d'humanité animale mais aussi d'animalité humaine, à travers les photos de Cyril Ruoso et de Dominique Fontenat, nous dévoilent la face méconnue de ces "cousins" en voie de disparition. Au fil d'un texte passionnant où se mêlent anecdotes, découvertes et expériences de terrain, toutes plus étonnantes et fascinantes, Emmanuelle Grundmann, primatologue et auteur, nous fait comprendre combien l'origine de nos comportements et compétences est ancrée dans le monde des primates. Si l'homme n'était finalement qu'un grand singe presque comme les autres ? Un livre inédit et bouleversant, avec près de 200 photos, qui se veut un plaidoyer et un cri d'alarme sur la disparition programmée des grands singes et sur l'urgence de les sauver. »
- L'âge de l'empathie : leçons de la nature pour une société solidaire, Frans de Waal
« L'éthologue F. de Waal montre en quoi l'empathie, ou instinct de compassion, n'est pas l'apanage exclusif de l'homme, mais est partagé par les singes, les éléphants, les dauphins... »
- L'animal est-il un philosophe ? Poussins kantiens et bonobos aristotéliciens, Yves Christen
« Cet ouvrage propose de faire tomber la barrière qui sépare et oppose l'homme et l'animal. Il envisage l'animal comme une créature capable de comprendre et d'imaginer l'espace qui l'entoure. Tel un philosophe, par nature, il est capable délaborer une conception personnelle du monde. »
Bonne journée.
Le Guichet du Savoir a déjà répondu à des questions similaires, que nous vous invitons à consulter :
- qu'est ce qui différencie l'homme de l'animal ?
- l'homme est il un animal ?
Notons que l’homme est loin d’être le seul animal « architecte » (les termites, les oiseaux, les castors…, sont autant de bâtisseurs qui n’ont rien à nous envier). De même, les recherches en éthologie (la science qui étudie le comportement animal), tend à démontrer que les qualités (et défauts…) que l’on a longtemps considérées être le propre de l’homme sont aussi partagées par d’autres espèces : l’empathie, la culture, la politique…
« On définit l’homme comme un animal qui aurait, en plus de ce qui est commun aux autres animaux, une propriété ou une faculté qui l’en différencierait et qui l’aurait conduit ainsi à un dépassement irréversible de l’état animal. En ayant quelque chose de plus que les autres animaux, l’homme serait devenu autre qu’eux. Ainsi de la faculté de rire, de la faculté de penser ou de raisonner, de la faculté de s’associer, non sous la forme d’une bande, d’un groupe, ou d’une famille, mais dans celle d’une société politique. La liste est loin d’être close, chaque différence engendrant une infinité d’autres différences, chacune exhibant les définitions qui prétendent être les seules à enseigner la différence spécifique de l’homme avec l’anomal, bien qu’aucune d’elles ne puisse être, à un niveau ou à un autre, sinon contestée, du moins relativisée. Mais ce travail fastidieux serait de plus inutile. La plupart des définitions traditionnelles reviennent à dire que l’homme possède quelque chose qui, en s’ajoutant à sa nature animale, la transforme essentiellement et, à la limite, la dénature.
Ainsi envisagées, ces définitions signifient que l’homme est le seul animal qui ne soit pas un animal. Ce que l’on sait déjà, si l’on emploie dans la définition le terme qu’elle cherche à définir ! Aucune définition ne nous permettrait de reconnaître l’homme parmi la multitude des espèces animales, si nous ne le savions pas déjà d’une façon indéfinissable. Le but de telles définitions est à l’évidence autre : il consiste à s’assurer que l’homme possède une place bien à lui et qu’il est seul à occuper. Ce souci ne semble pas être celui de l’animal qui paraît plutôt chercher à « animaliser » l’homme en l’intégrant dans sa propre hiérarchie et en lui faisant jouer le rôle d’un congénère (le phénomène est décrit par Lorenz sous le nom d’imprinting). Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’animal n’est pas payé de retour : on ne le grandit que pour mieux rabaisser l’homme, et les arguments dont on se sert alors ne sont jamais que des arguments ad hominem. Moralistes et humanistes ne se réfèrent à l’animal que pour lui demander de montrer qu’il n’a pas, selon les cas, les qualités de l’homme ou ses vilains défauts. L’homme est tellement peu sûr de savoir vraiment ce qu’il est qu’il presse l’animal de le lui « dire » et cherche dans cette altérité de quoi déduire sa propre identité. La conscience de son identité personnelle ne paraît pas lui suffire, il lui faut aussi celle d’une appartenance à une espèce distincte de toute autre qui conférerait à ses ressortissants le sentiment d’une identité commune et transindividuelle. Il me paraît douteux que la conscience de soi comme ego trouve son fondement dans le fait d’être un homme, ou qu’elle en dérive par différenciation progressive. Ces deux formes de conscience ne me semblent ni devoir coïncider dans une expérience élargie, ni pouvoir présenter la même certitude. »
Source : Homme et animal, la question des frontières Valérie Camos, Franck Cézilly, Pierre Guenancia...
«
"Le fait que les animaux ne puissent apparemment pas nous comprendre, et que nous ne les comprenons pas, ne veut pas dire que nos 'intelligences' se situent à des niveaux différents, elles sont juste de nature différente", affirme Henneberg.
Certains animaux marquent leur territoire de manière complexe pour communiquer. Les humains ne peuvent pas interpréter ces marquages, a-t-il déclaré, mais "ils sont peut-être aussi riches en information que le monde visuel."
Les orques ont leur propre langage, très complexe, et les dauphins ont des noms individuels –exactement comme nous– formés à partir de sifflements. "Cela veut dire que les dauphins font la distinction entre leur propre personne et les autres", analyse Henneberg au HuffPost Science.
Les éléphants, dit-il, pleurent leurs morts et ont une excellente mémoire. Les castors sont capables de construire des barrages et des cabanes souterraines. Les tisserins fabriquent des nids complexes à plusieurs étages. Et cette liste s'allonge.
Que pensent les autres experts de cette argumentation? Le docteur Gordon Burghardt, professeur de psychologie et de biologie de l'évolution à l'Université de Tennessee à Knoxville, a déclaré au Huffington Post qu'il était globalement d'accord avec les affirmations des chercheurs. Il n'est cependant pas en lien avec leur livre.
"De manière générale, on prétend qu'avec le langage et, désormais, l'archivage, nous avons une culture cumulative qui nous permet d'accomplir beaucoup de choses que les autres animaux ne peuvent faire", rappelle Burghardt.
"Mais cela ne veut pas dire que les humains sont supérieurs dans toutes les capacités et à toutes les autres espèces. Comme le gibbon qui n'a pas besoin de maison, nous avons évolué dans des environnements dans lesquels nous n'avons pas à attraper du poisson sous l'eau à main nue, mais les ours bruns le font, et ils le font beaucoup mieux que nous." »
Source : Les animaux sont-ils aussi intelligents que l'homme? huffingtonpost.fr
Pour approfondir, vous pouvez consulter les documents suivants :
- Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux ? Frans de Waal
« Qu'est-ce qui distingue votre esprit de celui d'un animal ? Vous vous dites peut-être : la capacité de concevoir des outils, ou la conscience de soi, ou bien l'emprise sur le passé et le futur, pour citer les principaux traits de notre espèce dite dominante. Mais, dans les dernières décennies, ces thèses ont été érodées, ou même carrément réfutées, par une révolution dans l'étude de la cognition animale. Voici des pieuvres qui se servent de coques de noix de coco comme outils ; des éléphants qui classent les humains selon l'âge, le sexe et la langue ; ou Ayumu, jeune chimpanzé mâle de l'université de Kyoto, dont la mémoire fulgurante humilie celle des humains. Sur la base de travaux de recherche effectués avec des corbeaux, des dauphins, des perroquets, des moutons, des guêpes, des chauves-souris, des baleines et, bien sûr, des chimpanzés et des bonobos, Frans de Waal explore l'étendue et la profondeur de l'intelligence animale. Il révèle à quel point nous l'avons sous-estimée et raconte, en témoin direct, comment la science a totalement inversé le béhaviorisme traditionnel. Dans ce livre qui fera date, le célèbre éthologue vous convaincra de réexaminer tout ce que vous croyiez savoir sur l'intelligence animale... et humaine. »
- L'homme est un singe comme les autres Emmanuelle Grundmann
« Utilisation et fabrication d'outils, rire et sourire, langage, tromperie, morale, conscience de soi, culture, guerres, intercommunautaires, enseignement... Les barrières qui avaient été érigées entre l'homme et les autres animaux tombent les unes après les autres, depuis que les scientifiques s'intéressent de très près aux grands singes. Les portraits croisés pleins d'humanité animale mais aussi d'animalité humaine, à travers les photos de Cyril Ruoso et de Dominique Fontenat, nous dévoilent la face méconnue de ces "cousins" en voie de disparition. Au fil d'un texte passionnant où se mêlent anecdotes, découvertes et expériences de terrain, toutes plus étonnantes et fascinantes, Emmanuelle Grundmann, primatologue et auteur, nous fait comprendre combien l'origine de nos comportements et compétences est ancrée dans le monde des primates. Si l'homme n'était finalement qu'un grand singe presque comme les autres ? Un livre inédit et bouleversant, avec près de 200 photos, qui se veut un plaidoyer et un cri d'alarme sur la disparition programmée des grands singes et sur l'urgence de les sauver. »
- L'âge de l'empathie : leçons de la nature pour une société solidaire, Frans de Waal
« L'éthologue F. de Waal montre en quoi l'empathie, ou instinct de compassion, n'est pas l'apanage exclusif de l'homme, mais est partagé par les singes, les éléphants, les dauphins... »
- L'animal est-il un philosophe ? Poussins kantiens et bonobos aristotéliciens, Yves Christen
« Cet ouvrage propose de faire tomber la barrière qui sépare et oppose l'homme et l'animal. Il envisage l'animal comme une créature capable de comprendre et d'imaginer l'espace qui l'entoure. Tel un philosophe, par nature, il est capable délaborer une conception personnelle du monde. »
Bonne journée.
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